MOBILIER URBAIN/ALSACE. Avec Stonefence et son mobilier urbain qui revisite le gabion, ce grillage métallique qui se remplit de cailloux, les établissements Stalder poursuivent leur diversification.
Le métallier de la région de Mulhouse forme désormais un petit groupe de 45 personnes qui souhaite élargir à l’approvisionnement l’étiquette du « made in France » qu’il brandit pour sa production.

Quand un métallier se met aux cailloux, cela donne Stonefence. Créée en 2009 cette marque a pris l’expression anglaise, traduisible par clôture de pierre, pour revisiter le gabion, ce grillage métallique qui se remplit de cailloux.
« L’application classique du gabion, on la trouve au bord des autoroutes ou le long de la voirie communale. Nous, nous en faisons un élément de mobilier urbain, esthétique, haut de gamme, grâce à un maillage beaucoup plus fin qui permet de remplir une structure creuse de faible épaisseur par de petites pierres ou des billes de verre », expose Christian Stalder.
Cet entrepreneur est le dirigeant de l’entreprise mulhousienne de métallerie du même niveau, qui a créé la marque pour se trouver une voie de diversification, près de 90 ans après sa création par le grand’père de Christian. Née dans la serrurerie-ferronnerie, Stalder a évolué vers la métallerie pour l’industrie, notamment automobile.
Un petit groupe autour de la métallerie

« Le volume d’activité généré par Stonefence double d’année en année », souligne le dirigeant. L’an dernier, il a représenté près de 10 % des 14 millions d’€ de chiffre d’affaires de l’ensemble des sociétés de ce qui devient désormais un petit groupe de 45 salariés, réparti entre la commune de Richwiller et Bourtzwiller, son quartier d’origine à Mulhouse. Outre Stalder et Stonefence, il comprend Bricofer pour la vente de petites pièces de quincaillerie.
La gamme de la dernière-née des sociétés sert à séparer des propriétés ou à décorer. Elle se compose de clôtures, de brise-vues, de garde-corps, de parements de murs, de bac à plantes.
« L’aventure a commencé le samedi chez moi : je planchais à titre personnel sur la mise au point d’une double paroi. J’ai travaillé tout seul dans mon coin pendant deux ans avant de créer Stonefence », témoigne Christian Stalder.
Le particulier demeure la base de clientèle, pour une vente en direct dans le Haut-Rhin. Mais chemin faisant, Stonefence a trouvé d’autres débouchés plus loin en France. Dans ce cas, la marque travaille avec divers prescripteurs - les paysagistes en premier lieu, plus largement les architectes et urbanistes - et elle noue des partenariats avec des entreprises du second œuvre du bâtiment pour la mise en œuvre sur place.

Sa plus belle référence se trouve en région parisienne, avec la restructuration en cours du lycée du Bourget signée du cabinet Hubert & Roy. Elle y installe d’élégantes clôtures de type gabions le long de deux cours intérieures.
Cette rencontre avec la maîtrise d’œuvre stimule sa créativité. Avec l’architecte haut-rhinois Jean-François Brodbeck, elle a mis au point un banc-banquette dont l’originalité n’est pas passée inaperçue à sa première apparition à la foire exposition de Mulhouse ce printemps. « Nous commençons aussi à rentrer des affaires en Suisse », signale Christian Stalder.
Cette croissance pose au dirigeant la question de la meilleure façon de la gérer. « Jusqu’où nous faut-il grandir dans ce métier ? L’augmentation des commandes va-t-elle se poursuivre au point de justifier la création d’une nouvelle ligne de production ? Je n’ai pas encore la réponse », avoue-t-il.
En tout cas, les développements diffusent déjà leur effet bénéfique sur le tissu industriel local. Stalder-Stonefence s’appuie sur plusieurs sous-traitants de proximité, en soudure/assemblage ou en thermolaquage, comme Arc-en-Ciel à Wittelsheim, dans la banlieue de Muhouse.

Ses cailloux viennent des gravières du Rhin, et le granit arrive d’Italie. Les billes de verre, par contre, s’acheminent depuis la Chine, mais la PME espère concrétiser un partenariat avec une verrerie des Vosges.
Elle pourrait alors élargir à l’approvisionnement l’étiquette du made in France qu’elle brandit pour sa production.
Une chose est sûre, Stalder-Stonefence est déjà made in Sud-Alsace.
La CCI Sud-Alsace-Mulhouse a salué ce parcours industriel en consacrant l’édition de juin dernier de son exposition mensuelle sur les entreprises remarquables qui méritent ce qualificatif.