Jouet. Ne vous fiez pas chez Thomas Le Paul à son éternel look d’étudiant, à sa voix douce et posée et à une amabilité à toute épreuve. Derrière cette apparence flatteuse, se cache un chef d’entreprise redoutable.
Et n’allez pas, non plus, croire qu’on flagorne sans retenue : les faits parlent d’eux-mêmes.
Smoby Toys, l’emblématique entreprise jurassienne dont il dirige les destinées depuis le rachat effectué en 2008 par le groupe allemand Simba Dickie, va bien.
La croissance d’activité s’affiche à deux chiffres (+10%), avec l’équivalent de 120 millions d’€ de chiffre d’affaires, et les effectifs ont crû de 25% pour s’établir à 450 personnes employées en CDI, contre 350 il y a trois ans.
«Nous employons en outre, chaque année, 200 intérimaires entre septembre et fin novembre», glisse non sans malice le dirigeant.
Qui aurait parié sur un tel redressement après la déconfiture des anciens actionnaires locaux !
L’investissement pour moderniser l’outil industriel va aussi bon train.
Le fabricant de jouets, pour les bébés et enfants jusqu’à 8 ans, inaugure aujourd’hui son nouvel atelier de l’unité d’Arinthod dédié aux jouets en plastique.
Regroupement de la production des jouets en plastique
D’une superficie de 5 000 m2, cette réalisation aura nécessité 7 millions d’€ d’investissement, auxquels se rajoutent sur trois ans 6 millions pour changer l’ensemble du parc des presses à injecter.
Grâce à ce développement qui regroupera sur place toutes les fabrications en plastique, Smoby Toys compte améliorer fortement sa productivité.
Le second site de plasturgie, implanté à Groissiat (Ain), sera transformé en unité de stockage à l’issue du déménagement en cours, achevé en juin. «Pour ne pas pénaliser les salariés, en raison des coûts de transport, nous avons mis en place un système de navette», explique Thomas Le Paul.
Les autres sites jurassiens : Moirans-en Montagne, spécialisé dans le travail du métal et le montage, ainsi que Lavans-lès-Saint-Claude, siège social et plate-forme logistique, ne sont pas non plus oubliés, avec entre un et deux millions d’€ consacrés à leur modernisation.
Si le fabricant tire son épingle du jeu, commercialisant aujourd’hui 40% de ses productions à l’international, il le doit aussi à son centre de R&D.
Pas moins de 15 ingénieurs et techniciens, disposant d’un budget d’environ 5% du chiffre d’affaires, y conçoivent les nouveautés qui renouvellent chaque année, entre un quart et un tiers, les collections.
Quand vous voulez à Lavans pour une partie de Baby Foot. Soyez aussi le bienvenu à Leschères pour une partie de croquet. Au plaisir. Gilles Delatre