MATÉRIAUX/FRANCHE-COMTÉ. Le groupe suédois exploite dans la préfecture jurassienne son seul site mondial dédié à la production de roulements et de pièces de structure en composite pour l’aéronautique.
Par souci de diversification et de développement plus durable, SKF souhaite étoffe l’activité composite en intégrant une nouvelle gamme et peaufine en ce sens l'extension de son usine de Lons-le-Saunier.
Explications avec Jean-Philippe Gaborel, le directeur du site et ancien élève ingénieur de l’IT2I d’Auxerre, dans l’Yonne.

D'ici à deux ans, les 5000 m2 couverts de l’usine SKF de Lons-le-Saunier (Jura) en feront sans doute entre 7 et 8000, à l’aune d’un investissement de 4 millions d’€ en immobilier, porté par l'intermédiaire d'un promoteur, et de 4 autres directement injectés par SKF dans les équipements industriels.
Pour se développer, le site qui fabrique des bielles de renforcement de structure pour l'aéronautique, mise sur ces pièces en composite, beaucoup plus légères.
« Nous comptons intégrer une nouvelle gamme, destinée à des avionneurs aussi prestigieux qu’Airbus, Dassault, le Brésilien Embraer et je l’espère prochainement Boeing, voire des constructeurs chinois », indique Jean-Philippe Gaborel, le directeur de SKF Lons-le-Saunier.

La visite en sa compagnie des ateliers de composite, et celle d’Yvan Bourgeois qui les dirige, est très encadrée. Pas question de prendre la moindre photo, ni même de s’attarder, dans les espaces réservés au façonnage des pièces, à leur moulage, puis à leur cuisson, car les secrets de fabrication maison se situent là.
Les volets finition et contrôle qualité ne soulèvent en revanche aucune question de confidentialité et constat étonnant, ces pièces de renforcement de la structure d’un avion peuvent résister à des pressions incroyables et des chocs thermiques conséquents, mais aussi se briser comme du verre si on les laisse tomber de sa hauteur...
Près de 5% de la masse salariale en formation
Activité historique depuis 1981, l’industriel jurassien produit aussi des roulements, à billes, aiguilles, galets et des rotules sphériques - 600 000 unités annuelles - qui se logent, dans des pièces de mouvement comme les articulations d’ouverture des trappes de train d’atterrissage, les volets de voilure, les ailerons…
« Nous travaillons aussi bien l’acier inox, des alliages spéciaux Inconel et le titane », précise Jean-Philippe Gaborel.

La visite de cette autre vaste partie d’usine impressionne ici par le nombre de machines d’usinage en fonctionnement. L’investissement récurrent en équipement atteint cette année 1,5 million d’€ et ne se situe jamais en deçà du million.
Ce qui, robotisation oblige, impose au fabricant de très bien former l’effectif de 370 personnes, employé en 3 x 8, week-end compris, en y consacrant pas moins de 4,6% de la masse salariale. « Et en veillant à un respect absolu de la parité », assure le directeur.
ADN scandinave sans doute !
Qui est Jean-Philippe Gaborel ?
Breton d’origine, ce dirigeant de 40 ans décroche déjà à Rennes un DUT en génie mécanique. Il embraye ensuite sur une formation d’ingénieur par l’apprentissage à l’IT2I d’Auxerre, dans l’Yonne.
Une voie royale avec comme entreprise d’accueil SKF et son usine de Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire). Il part ensuite s’installer quatre ans aux Pays-Bas, au centre mondial de recherche qui analyse les vibrations appliquées aux roulements.
Retour à Saint-Cyr-sur-Loire, spécialisé dans les roulements pour pièces de moteurs, notamment automobile, puis en 2010, Jean-Philippe Gaborel arrive à Lons s’occuper de la production.
Jusqu’en mai 2014 où ses bons et loyaux services le font accéder à la direction générale du site.
• La division SKF Aerospace.
Mis à part Lons-le-Saunier, la division aerospace possède un autre établissement en France, situé à Valence (Drôme) où 50 personnes travaillent à la R&D, en bureau d’études, en laboratoires d’essais et de qualification produits.
Cette activité génère 70 millions d’€ de chiffre d’affaires. En 2013, SKF Aerospace France et l’INSA Lyon ont créé une chaire d’enseignement et de recherche dédiée à l’étude des interfaces lubrifiées.
• SKF en France.
La filiale française du géant suédois exploite une petite dizaine de sites industriels sur notre territoire, dont dans le Grand Est un autre à Avallon (Yonne).
Les 180 salariés de cette unité ne produisent à l’année que 3500 roulements, mais des roulements très spécifiques, d’orientation pour les secteurs des mines et carrières, de l’éolien on et offshore, de la défense, du ferroviaire ou encore de la marine.
Certains vont jusqu’à 16 mètres de diamètre. SKF France emploie 3300 personnes et atteint les 900 millions d’€ de chiffre d’affaires.
• 50 000 salariés dans le monde.
SKF figure parmi les premiers fournisseurs mondiaux de roulements, joints, composants mécatroniques, systèmes de lubrification et services incluant l’assistance technique, les services de maintenance et de fiabilité, le conseil technique et la formation.
Ce groupe est présent dans plus de 130 pays et dispose d’un réseau d'environ 15 000 distributeurs à travers le monde. En 2014, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 70 975 millions de couronnes suédoises (près de 7, 665 milliards d’€) avec un effectif de 48 593 employés.
Crédits photos : Traces Ecrites

Réponse de SKF au commentaire publié ci-dessous : SKF en France ne saurait tolérer la diffusion de propos diffamatoires portant atteinte à l'image et à la considération de ses collaborateurs. Cet avis est subjectif. Il n'appartient qu'à son émetteur que nous invitons à contacter la direction de SKF Lons-le-Saunier, pour engager le dialogue en toute transparence.
Excellent article! Pour autant, pour faire "avancer" et "fructifier" l'entreprise, de Lons Le Saunier, peut être serait il bon de mettre des responsables un peu moins "souple" dans les prises de positions, un peu plus rigide en face de certains syndicalistes, CGT notamment, et mettre une certaine catégorie de personnel en face de ses responsabilités, expliquer que le salaire n'est pas un dû et qu'il se mérite ! Peut être aussi que certaines personnes compétentes et efficaces pourraient être reconnues et valorisées à leur juste valeur? Bien entendu, pour qu'une entreprise de ce niveau et avec ces compétences soit efficace, il me semble que les dirigeants, RH, "Channels" managers et autres responsables devraient être impliqués a 100%, non sujets à "manipulations" et passer moins de temps à faire des repas le week-end avec les salariés.... Sans doute aussi cette entreprise gagnerait à valoriser le personnel qui travaille en silence et mette au boulot certaines personnes qui se font remarquer par leurs vociférations et autres demandes non justifiées.... Pour que cette entreprise jurassienne prospère et perdure....... Bien à vous.
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