RECYCLAGE. Depuis le 1er janvier 2012, la Franche-Comté n'est plus autorisée à enfouir les déchets alimentaires.
Prévenant l'arrêt du traitement des biodéchets dans son unité de Favernay (Haute-Saône) à la fin de l'année, Sita Centre Est a ouvert une nouvelle unité à Chemaudin, près de Besançon (Doubs).
La filiale de Suez Environnement utilise un procédé de déconditionnement, couramment utilisé en Allemagne, et installé pour la première fois en France à Strasbourg, dans l'unité de Valorest, autre filiale de Sita. Sa capacité est de 7000 tonnes par an.
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Restes des cantines et restaurants, produits périmés ou non-vendus des supermarchés, aliments industriels impropres à la consommation... autant de bio-déchets qui retrouvent une seconde vie à l'unité de déconditionnement de Sita à Chemaudin (Doubs), opérationnelle depuis le début de l'année. La matière transformée en substrat devient ensuite de l'engrais ou du biogaz.
Sita Centre Est (1), qui traite déjà 250 tonnes par mois, compte beaucoup sur cette unité pilote d'autant que l'enfouissement des déchets alimentaires est interdit en Franche-Comté.
La nouvelle unité de la filiale de Suez environnement, repose sur un procédé innovant, couramment utilisé en Allemagne, et installé pour la première fois en France à Strasbourg, dans l'unité de Valorest, autre filiale de Sita.
En plus des déchets triés en amont, restes de restaurants, de supermarchés, des cantines, le nouvel équipement traite des produits alimentaires emballés provenant d'entreprises agroalimentaires confrontées à une erreur de process.
Il sépare les emballages de la matière organique. Après un contrôle visuel de leur qualité, les déchets sont ensuite broyés, puis centrifugés. La fraction restante - 10% - constituée des résidus secs d’emballages, est incinérée ou stockée.
Il y a huit mois, lors du lancement du site, 200 tonnes par mois étaient traitées. Ce sont aujourd'hui 250 tonnes par mois qui sont mixées en une soupe, d'abord stockée en citerne, puis livrée à des installations de méthanisation agricole pour être transformée en gaz ou utilisée comme engrais.
Durcissement des normes d'ici 2016
Actuellement, l'essentiel du substrat obtenu à Chemaudin part chez un agriculteur de Reugney (Doubs), le reste prenant la direction de la Belgique, plus en avance sur le sujet.
«Notre installation peut gérer jusqu'au double, c'est-à-dire 7 000 tonnes par an», affirme Stéphane Gaugey, responsable des exploitations à Sita.
Trois personnes, en plus des 120 que compte le site, ont été embauchées pour la tâche spécifique du biodéconditionneur dont un collecteur sur Besançon et un autre sur Vesoul.
En plus de l'interdiction régionale d'enfouissement des déchets alimentaires, l'installation répond au Grenelle 2 de l'environnement qui oblige les sociétés produisant plus de 120 tonnes par an de bio-déchets à les trier et les valoriser.
Une norme appelée à baisser encore d'ici 2016 puisqu'elle concernera les sociétés qui produisent plus de 20 tonnes par an.
(1) L'autorisation de Faverney, exploitée par Sita, dans la limite de 1 000 tonnes par an prend fin au 31 décembre 2012.
SITA CENTRE EST est la filiale régionale de service de SITA France pour les régions Franche Comté, Bourgogne, Rhône Alpes et Auvergne.
En Franche-Comté, elle emploie 120 salariés. Elle collecte annuellement 40 000 tonnes de déchets pour le compte de 1200 entreprises et 47 collectivités locales.
Photos : Blandine Sauter