Médecine. Il faut le voir pour le croire. La société Simuld’Med, basée à Darois (Côte-d’Or), met au point des programmes de simulation médicale avec des «mannequins» qui réagissent comme en situation réelle.

Son offre pédagogique s’adresse aux hôpitaux, aux cliniques, aux centres d’incendie et de secours (les pompiers), aux écoles d’infirmières, de sages-femmes, à la sécurité civile… En résumé, à tous les professionnels qui ont besoin de réapprendre régulièrement par la pratique le geste juste et précis pour sauver des vies.

Après une nuit sans sommeil, Emmanuel Barra préfère que l’on emploie la terminologie précise. Ce médecin libéral, créateur à Dijon de SOS Médecin et co-fondateur de la société Simul’Med, implantée à Darois (Côte-d’Or), n’aime pas qu’on appelle ses simulateurs patients, des mannequins.

«Ils coûtent à l’unité pas moins de 90 000 € et ne sont pas que des morceaux de plastique», explique-il. On le croit immédiatement en en voyant un ouvert, pour cause de maintenance.

Bourrés d’informatique comme d’électronique, ils reproduisent toutes les fonctions vitales du corps et servent de support technique pour réapprendre l’acte médical approprié en fonction d’une multitude de cas cliniques intégrés dans des logiciels.

«Et pas seulement les gestes d’urgence», précise le médecin. Simul’Med les commercialise après avoir reçu l’agrément du fabricant américain METI, numéro un mondial du secteur.

L’entreprise, qui vise le million d’€ de chiffre d’affaires, va toutefois au-delà du simple négoce. Elle met au point des programmes de simulation et conçoit toute une ingénierie de formation en intégrant un volet psychologique.

«Nous nous adressons aux centres hospitaliers, à ceux d’incendie et de secours, aux écoles d’infirmières, de sages-femmes, à la sécurité civile…, bref à tous les professionnels qui ont besoin d’une formation continue pratique», explique Daniel Massault, directeur de Simul’Med.

Vente d’un concept global

La France accuse un retard considérable en la matière. Une fois diplômé, le médecin n’a qu’une obligation de formation : celle de s’abonner à une revue médicale (*). Aux États-Unis, il repasse un examen tous les deux ans pour conserver sa licence.

En outre, notre beau pays n’est guère équipé en simulateurs perfectionnés : une trentaine au total, dont dix opérationnels. L’Angleterre en possède pas moins de 600.

«Voilà pourquoi, nous voulons vendre un concept global, composé du matériel, de ses périphériques, du SAV et de formateurs», indique Emmanuel Barra.

Distinguée par Oséo et le réseau Entreprendre Bourgogne, l’entreprise pourra s’appuyer sur une société sœur : UP2F, spécialisée dans la formation médicale continue et fondée par les mêmes personnes.

Toute cette stratégie éducative ne s’adresse pour l’instant aux seuls professionnels. Mais l’on se prend à rêver de sessions de formation aux différents gestes qui sauvent dans les écoles ou les entreprises, grâce à ces simulateurs.

Bien des personnes, victimes d’un malaise ou d’un accident pourraient se voir maintenues en vie. En attendant les secours…

(*) En dehors de certaines spécialités comme, par exemple, médecin aéronautique.

Crédit photo: Simul’Med et Traces Écrites

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