BOIS/FRANCHE-COMTÉ. Ouverte le 1er mai, l’Exposition Universelle de Milan s'est donnée comme défi d'esquisser l'avenir alimentaire de la planète.
Pour le charpentier franc-comtois Simonin qui a construit le pavillon de la France, le défi fut technique.
Retour sur cette incontestable réussite que viendra saluer, le 25 mai, la présidente de la Région Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, à l'invitation de l'Adib, l'interprofession du bois régionale.
Selon Paris Match, les Qatari, les Italiens et les Français se disputent déjà le rachat de cette construction entièrement démontable.

Quel parcours depuis 1967, date de la création de l’entreprise par les quatre frères Simonin : Jean-Marie, Dominique, Joseph et Louis !
L'entreprise est aujourd'hui l'affaire de ses salariés, avec en tête Christian Balanche, le président, Christophe Segard et Didier Droz-Vincent, les deux directeurs généraux : ils l'ont reprise en 2009 via un achat à effet de levier bancaire.
Ce spécialiste de la charpente en lamellé-collé, panneaux de toiture isolants, bardage et autres maisons à ossature bois, implanté à Montlebon, dans le Haut-Doubs, a l’innovation rivée dans ses gènes.
Il n’est donc pas étonnant qu'il ait été choisi pour réaliser la structure du pavillon France de l’Exposition Universelle de Milan 2015 qui se déroule jusqu'au 31 octobre 2015. Car ce contrat de 4 millions d’€, décroché en conception-réalisation auprès du ministère de l’Agriculture avec l’agence d’architecture X-TU de Paris, n’a pas été une mince affaire.
Le bâtiment de 3 600 m2 fait de multiples courbures, présente sur trois étages l’agriculture, la pêche et l’agroalimentaire français. Fabriqué avec le bois des forêts franc-comtoises, il a été imaginé pour être démontable et remontable ailleurs. « Chaque pièce cintrée est unique et conçue de façon à n'avoir aucune surprise à la pose », précise Didier Droz-Vincent, directeur général.

Connexions invisibles
Outre la difficulté de fabriquer des poutres d’une telle portée, le savoir-faire de Simonin (20,5 millions d’€ de chiffre d’affaires, 100 salariés) réside dans sa solution d’assemblage.
Grâce à son système breveté Résix®, développé depuis les années 2000, les connexions des pièces en bois sont invisibles.
Contrairement à ce qui se pratique traditionnellement, ici pas de plaques de boulons et de broches.
On perce le bois pour y insérer des barres métalliques, puis on y injecte une résine époxy qui scelle l’ensemble. Au final : une performance technique accrue et une facilité de transport.
Pour conduire de nouveaux développements, la PME a accueilli récemment le fonds d'aide aux PME Audacia dans son capital, à hauteur de 13,14%, moyennant une levée de fonds de 2,421 millions d’€. « Ils sortiront, dans des conditions avantageuses pour nous, fin 2019 », précise le directeur général.
Cet argent frais consolide les besoins en fonds de roulement et permet d’investir dans un premier temps dans un bâtiment de stockage des bois de 1600 m2 que l'entreprise construira elle-même avant l'été, et de remplacer l'un de ses centres d'usinage.
Simonin a aussi l'ambition de multiplier ses chantiers à l'étranger, qui représentent aujourd'hui près d'un tiers du chiffre d'affaires. La vitrine offerte par l'exposition universelle de Milan devrait lui faciliter la tâche.

Ce portrait d'entreprise est l'un des 60 que la rédaction de Traces Ecrites News a retenu pour l'édition 2015 de son magazine annuel Le Best Of.
A découvrir et en vente ici.