L’Esirem, école d’ingénieurs de l’Université de Bourgogne, a ouvert cette année une branche robotique, investi un nouveau campus au Creusot et va étendre ses locaux à Dijon. Avec, pour objectif, d'entrer dans le réseau Polytech et ainsi rejoindre le rang des grandes écoles d’ingénieurs nationales.


Vingt ans après sa création en 1991, l’École Supérieure d’Ingénieurs en Matériaux/développement durable et en Informatique/Électronique (Esirem) de Dijon s’engage dans une course à la croissance. Formant actuellement 656 étudiants, l’établissement universitaire entend atteindre la barre du millier dans les cinq ans.
L’enjeu d’une croissance si rapide est de taille, explique Albert Dipanda, qui dirige l’école depuis cinq ans : « En France, trois écoles sur quatre appartiennent à un réseau comme Les Mines ou Polytechnique. Les autres, comme l’Esirem, sont des écoles individuelles. C’est pourquoi nous voulons rejoindre le réseau Polytech, qui regroupe les écoles d’ingénieurs universitaires. Et devenir ainsi une des grandes écoles d’ingénieurs de France. » Des démarches préalables ont été prises en ce sens, pour devenir école associée Polytech. La décision aurait dû être prise en octobre mais a été repoussée à cause de la crise sanitaire à une date non précisée.

 

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Devenir Polytech Dijon présente d’énormes avantages en terme de visibilité, de réseau, et de recrutement. Mais, avant de pouvoir obtenir le précieux agrément, l’Esirem va devoir encore grossir, tant en effectifs d’étudiants, qu’en offre de formations. « Cette année, nous avons ouvert notre troisième branche de formation, en robotique. Cette filière, qui prend place au sein du campus technopolitain du Creusot, s’ajoute à nos deux filières existantes, informatique / électronique et matériaux », note le directeur.


La première promotion robotique arrivée à la rentrée 2020

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« Rejoindre le réseau Polytech présente d’énormes avantages en terme de visibilité, de réseau, et de recrutement », commente Albert Dipanda, directeur de l’Esirem. © Hannah Granjean


Le nouveau département robotique offre deux spécialités : la cobotique, c’est-à-dire la robotique qui collabore avec des humains, par apprentissage sur trois ans, et une spécialité robotique et instrumentation, axée sur la vision. La première promotion robotique ouverte à la rentrée 2020 fait un petit carton, avec 26 étudiants recrutés, ce qui est jugé assez exceptionnel pour une première année.
L’objectif de cette filière constituée autour du laboratoire CNRS IMVIA du Creusot, est cependant d’atteindre un effectif de 50 à 60 étudiants. Elle s’est constituée en collaboration avec l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM), qui s’alarme de la faiblesse française dans le domaine.

Les étudiants pourront bénéficier des ressources du pôle d’excellence en robotique de l’UIMM, installé à la Maison des Entreprises dans le quartier de la Toison d’Or à Dijon. « Celui-ci possède des équipements de très haut niveau, notamment des robots des quatre plus grands fabricants mondiaux », constate avec satisfaction Albert Dipanda.

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L’école d’ingénieurs de l’Université de Bourgogne enrichit, dans le même temps, ses spécialités existantes. En informatique et électronique, elle travaille à l’ajout d’une spécialisation cybersécurité et Internet des objets (IoT), deux filières d’avenir. Pour sa section matériaux, elle s’intéresse au « plastique intelligent », capable de s’auto-réparer, ou d’intégrer des composants électroniques. L’objectif est d’ouvrir ces trois nouvelles sections à la rentrée 2022.
 

Une extension de 1.800 m2 sur le campus de Dijon

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L’Esirem va s’agrandir de 1.800 m2 sur le campus de Dijon © Nicolas Guyot architecte

2022 sera également l’année du renouvellement de l’habilitation CTI (Commission des Titres d'Ingénieur), qui s’opère tous les cinq  ans. La commission réalisera un « audit profond » de l’école, et de ses caractéristiques. Ce sésame impose, notamment, que chaque étudiant dispose de 10 m2 de locaux. Aussi, l’Esirem doit-elle s’agrandir pour soutenir la croissance de ses effectifs.
Sur le campus de Dijon, l’Université de Bourgogne, maître d’ouvrage, lancera début avril 2021, la construction d’une extension de 1.800 m2, comprenant un amphithéâtre de 350 places, ainsi que 300 m2 consacrés à la mécatronique. C'est le groupe d'architectes lyonnais Nicolas Guillot (Agence d'architectures) qui est lauréat du projet, estimé à 4 millions d’€. Ceux-ci sont apportés par la Région Bourgogne-Franche-Comté (2 millions), Dijon Métropole et l’Université à hauteur de 1 million chacun.


Un second confinement avec maintien des Travaux Pratiques

Lors du premier confinement, l’ESIREM avait assuré 95 % de ses enseignements en distanciel, notamment via Microsoft Teams, pour lequel l’Université possède une licence pour toutes ses formations. Mais l’école n’a pas pu organiser les séances de Travaux Pratiques (TP). En revanche, « le Ministère a donné l’autorisation pour la tenue physique des TP pour le second confinement », précise Albert Dipanda. Mais les conditions sanitaires sont très strictes : diviser par deux l’effectif des séances, soit 6 à 7 étudiants par TP.

 

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