EMBALLAGE/BAS-RHIN. Longtemps considérée comme l’une des références françaises sur le marché des mousses techniques, Sapronit a été sauvée par six de ses cadres.

Ils ont repris en LBO les implantations françaises du groupe canadien Ivex-Induspac, avec le soutien de la société de capital-développement Capital Grand Est.
Le site alsacien de Wisches se positionne sur les mousses d’emballage à finalité technique.
 

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La fabrication de mousses techniques repose sur l’extrusion de résines de polyéthylène basse densité par un procédé au gaz butane. © Traces Ecrites.

 

L’histoire aurait pu mal se terminer et rejoindre les trop nombreux scénarii du site de fabrication excentré qui ferme après avoir été lâché par son propriétaire étranger.

 

Quand le canadien Ivex-Induspac a sèchement fait part à Sapronit de son intention de la vendre après d’être débarrassé d’autres actifs en Europe, l’inquiétude a vite gagné la localité de Wisches (Bas-Rhin) où 70 permanents travaillent à la production de mousses techniques.

 

Aussi, la reprise en LBO (Leverage Buy-Out *) bouclée en mai dernier par un groupe de six cadres a fait pousser un ouf de soulagement. « La cession nous a tous bousculés, elle m’a forcé à plonger la tête la première pour prendre le relais », reconnaît le directeur général, Jean-Charles Robin, l’un des repreneurs, pour qui tel n’était pas forcément la destinée tracée d’avance.

 

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L’épisode est l’occasion d’un rebond. Les dirigeants en conviennent à mots à peine couverts, l’actionnaire canadien, qui avait succédé à la famille fondatrice en 2007, ne donnait pas les gages de la pérennité, avec des investissements a minima.

 

« Les résultats de l’entreprise repartaient à l’étranger, au cumul ce sont plusieurs dizaines de millions d’€ qui ont échappé à ce territoire », nous confie-t-on. Les nouveaux propriétaires, clairement identifiés, présents sur place ou en région lyonnaise l’autre pôle de Sapronit, veulent aller de l’avant. Pour cela, ils bénéficient du soutien d’Alsace Capital.

 

Capital Grand Est injecte 2 millions d’€ en fonds propres.

 

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Les mousses d’emballage à finalité technique ont des débouchés dans des secteurs d’activités très variés : packaging de luxe, automobile, isolation thermique etc. © Traces Ecrites

 

La structure régionale publique-privée de capital-développement a injecté 2 millions d’€ en fonds propres. « Il nous fallait trouver un fonds d’investissement, car seuls en face des banques nous n’y serions pas arrivés », relate le directeur général.

 

Saluée par une visite récente sur place de Philippe Richert, l’opération apporte une belle référence à Alsace Capital, au moment où, logiquement, elle élargit son périmètre géographique en devenant Capital Grand Est.


Le projet industriel des nouveaux maîtres de Sapronit consiste à fortifier le positionnement du site de Wisches sur des mousses d’emballage à finalité technique, dans des secteurs d’activités très variés.

 

Le site travaille pour le packaging du luxe, l’emballage pour les grandes surfaces de bricolage, l’automobile, les sports et loisirs, l’isolation thermique, et la protection acoustique où l’entreprise revendique un leadership en France.


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« Le site Sapronit Process de Pusignan en région lyonnaise, plus petit en taille, est davantage centré sur quelques débouchés de valeur ajoutée comme la pharmacie », complète Roger Lefèbvre, autre dirigeant repreneur.


La fabrication repose sur l’extrusion de résines de polyéthylène basse densité par un procédé au gaz butane qui requiert un fort renouvellement d’air (six fois par heure).

 

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Stockage des produis finis. © TE.

Au cumul de ses deux sites alsacien et rhônalpin, Sapronit réalise 16 millions d’€ de chiffre d’affaires, fermement revendiqué made in France désormais.

 

« C’est avec une fierté non dissimulée que nous avons hissé à nouveau le drapeau français », n’a pas caché Jean-Charles Robin à ses hôtes d’un jour.

 

(*) LBO, Leverage Buy-Out : montage juridico-financier qui permet à des salariés ne disposant pas des fonds nécessaires, d’acheter leur entreprise grâce à un fort recours à l’emprunt.

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