L’accélérateur lorrain C2IME (Commissariat d'Investissement à l'Innovation et à la Mobilisation Economique) élargit son spectre d’intervention au développement des compétences des industriels. Bras armé de la Région Grand Est pour accompagner les projets innovants des entreprises, il a d’ores et déjà épaulé Raoul Lenoir, Fromageries Henri Hutin et Nimesis Technology sur leurs problématiques de recrutement.

 

L’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 impose une rapide transformation des chaînes de valeur dans l’industrie, particulièrement sensible en Lorraine (92.000 salariés en 2020). L’évolution des compétences inhérente à cette transformation intervient dans un contexte démographique défavorable, d’où la mobilisation de l’accélérateur C2IME (Commissariat d'Investissement à l'Innovation et à la Mobilisation Economique) de la Région Grand Est.

La signature le 10 décembre 2021 d’un accord-cadre « Initiative Compétences Industrie Grand Est » a permis d’élargir son conseil d’administration à l’UIMM Lorraine (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie de Lorraine) et Pôle emploi Grand Est. « Nous étions jusqu’à présent structurés pour accompagner des projets innovants en recherche-développement et en financement. Or ces projets ne peuvent aboutir que si l’entreprise bénéficie des profils compétents », commente Joël Berger, directeur général du C2IME qui a d’ores et déjà accompagné plusieurs entreprises à titre expérimental sur le volet des compétences.  
 

 

• Raoul Lenoir à Longwy : Un bassin d’emploi au recrutement complexe.

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Raoul Lenoir (Meurthe-et-Moselle) est un important acteur de la séparation magnétique. © Raoul Lenoir


Spécialiste de la séparation magnétique, Raoul Lenoir (groupe Delachaux) à Cosnes-et-Romain (Meurthe-et-Moselle) s’était initialement rapproché de la région Grand Est dans le cadre d’un projet d’innovation. « Nous avions été mis en relation avec le C2IME car nous recherchions des compétences pour accompagner notre projet. Ce partenariat a débouché sur une analyse élargie de nos besoins en ressources humaines. Sur notre bassin d’emploi de Longwy, le recrutement reste complexe. Le tissu de sous-traitants industriels s’est réduit avec la fin de la sidérurgie. Par ailleurs, de nombreux travailleurs se tournent vers le Luxembourg voisin, plus attractif sur le plan des salaires », commente Dominique Steichen, directeur général de Raoul Lenoir.

L’entreprise couvrait jusqu’à présent ses besoins par l’intermédiaire d’agences d’intérim. Au travers du C2MIE, elle s’est rapprochée de Pôle emploi. Cette collaboration a conduit à l’embauche de trois opérateurs d’ateliers en CDI ou CDI intérimaire. Avec l’appui de l’accélérateur, Raoul Lenoir a également recruté trois alternants (Bac pro, BTS et Master). La société de 28 salariés (chiffre d’affaires de 8 millions d’€ en 2021) compte poursuivre sur sa lancée en menant à terme son innovation, pour lequel elle table sur une dizaine de recrutements.

 

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• Fromageries Henri Hutin : des alternants sur une dizaine de postes en tension

 
Le projet d’extension des ateliers de la Fromageries Henri Hutin à Dieue-sur-Meuse (Meuse) s’accompagne d’enjeux en termes d’évolution des compétences et de recrutement. « Alors que l’industrie laitière est le premier employeur meusien, nous peinons à trouver des ouvriers et des employés, en l’absence de formations adaptées localement », regrette Denis Péridon, responsable des ressources humaines de cette filiale de l'allemand Hochland. Dans ce contexte, l’entreprise s’est associée à six autres transformateurs laitiers meusiens pour lancer en novembre 2019 un programme de formation sur mesure sous l’égide de la Région Grand Est en collaboration avec Pôle Emploi et l’Ecole nationale d’industrie laitière Enilbio de Poligny (Jura).

Parallèlement, le C2IME a engagé en mai 2020 une dynamique autour de la fromagerie (320 personnes, chiffre d’affaires de 100 millions d’€). « Il s’agissait de préparer notre projet d’extension en recrutant des alternants sur une dizaine de postes en tension (maintenance, transformation laitière), une dynamique quelque peu freinée par la crise sanitaire », analyse Denis Péridon. Le rapprochement du C2IME avec les services de la Région, Pôle Emploi, l’Université de Lorraine et le campus Arts Métiers de Metz a permis de recruter 7 alternants. Par ailleurs, la pyramide des âges élevée de Fromageries Henri Hutin va l’amener à remplacer de nombreux départs en retraite en 2022-2023.    

 

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• Nimesis Technology : la mise en relation avec plusieurs instituts techniques

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Le mosellan Nimesis Technology recherche des compétences nécessaires à sa croissance dans l’industrie spatiale. © Philippe Bohlinger

 

Nimesis Technology à Mécleuves (Moselle) a fait appel au C2IME dans le cadre d’un projet dans l’impression métallique en trois dimensions. L’entreprise, spécialiste des alliages à mémoire de forme pour l’industrie spatiale notamment, a dans le même temps bénéficié du réseau de l’accélérateur pour trouver les compétences nécessaires à sa croissance. « Le comité d’accélération organisé en février 2021 a sensibilisé l’intégralité des adhérents du C2MI à nos enjeux. Nous avons été mis en relation avec Pôle emploi et l’antenne régionale de l’opérateur de formation de l’industrie OPCO 2i, afin de trouver des solutions à nos problématiques de recrutement sur des postes en tension comme celui d’agent administratif et financier », pointe Alain Hautcoeur, le président de l’entreprise (23 personnes, chiffre d’affaires de 900.000 € en 2021).

Sur la partie technique, l’accélérateur a mis la société en relation avec plusieurs instituts spécialisés : la branche « recherche technologique » du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) ou encore le Cirtes (Centre européen de prototypage rapide et outillage rapide). Enfin, le C2IME a fait entrer Nimesis dans l’Euro-accélérateur qui œuvre au rebond industriel, social et environnemental de la Grande Région Sarre-Lor-Lux.    

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