AUTOMOBILE/MOSELLE. Les préséries de deux nouveaux moteurs, essence et diesel, viennent d’être lancées sur le site PSA de Trémery (Moselle).
Les deux blocs permettront au constructeur de répondre à l’évolution de la norme Euro 6 sur les émissions de polluants.
Sur les 165 millions d’€ injectés dans ces projets, les trois-quarts ont été dépensés en recherche-et-développement.

 

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Le site qui n’avait pas recruté depuis 2011 a embauché 28 personnes en CDI en 2017. © Philippe Bohlinger.

 

L’usine de Trémery (Moselle) se prépare à devenir le site du groupe PSA le plus diversifié en termes de motorisation. Jusqu’alors spécialisée dans la production de moteurs diesel, la plateforme qui emploie 3.500 personnes, se met au diapason d’un marché automobile en pleine mutation.

 

L’assemblage des blocs essence EB 1,2 litre PureTech avait été initié sur le site mosellan en 2012. Les premières préséries de sa déclinaison turbo sont sorties de l’atelier début novembre. Parallèlement, l’usine démarre une nouvelle motorisation diesel (le DV5R BlueHDI) plus puissante (maximum de 130 chevaux) malgré une baisse de cylindrée (1,5 litre contre 1,6).


Ce double lancement s’inscrit dans l’évolution du cadre européen sur les émissions de polluants : l’entrée en vigueur de la norme Euro 6c à partir de septembre 2018. La mise au point de ces nouveaux moteurs et de leur industrialisation ont impliqué un investissement de 165 millions d’€, dont les trois-quarts en recherche et développement. La Région Grand-Est a apporté sa pierre au projet avec un soutien de 9 millions d’€.

 

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« L’avenir de l’automobile s’écrit également à Trémery grâce à la production d’un moteur électrique », a complété Marc Bauden, le nouveau directeur du pôle industriel Trémery-Metz jeudi dernier 16 novembre.

 

Au détour d’une visite officielle organisée à l’occasion du lancement des préséries, les curieux ont pu observer une ancienne halle d’usinage vide de tous équipements industriels… Elle accueillera la future ligne d’assemblage de la « machine électrique » qui sera opérationnelle au printemps 2019. D’ici là, les équipes seront passées par la case formation ; un vaste plan étant programmé courant 2018.

 

Signe d’un changement d’époque, le site de Trémery devrait stopper un de ses deux modules de fabrication de moteurs diesel en septembre 2018. La production qui atteindra cette année la barre historique de 2 millions de moteurs, devrait assez logiquement retomber à 1,8 million anticipe t-on chez PSA.

 

Petit bijou de technologie conçu en collaboration avec l’américain Ford

 

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La cylindrée du nouveau moteur diesel est moins importante (1,5 litre), mais sa puissance plus élevée (130 chevaux maximum). © Philippe Bohlinger.

 

Parallèlement, la production de moteurs diesel va basculer courant 2018 sur le nouveau modèle, petit bijou de technologie conçu en collaboration avec l’américain Ford. Moins haut de 20 millimètres, il devrait émettre 6% de CO2 en moins par rapport à l’ancienne version.

 

« Les derniers grammes de CO2 s’avèrent particulièrement complexes à gagner. Cela a impliqué de renouveler le moteur à 85%. 200 brevets ont été déposés ! », avertit Thierry Vingtans, responsable de la ligne de produits moteurs diesel. Dans le détail, la masse de tous les organes en mouvement a été abaissée, les coefficients de frottement ont été réduits, la pression dans le système d’injection augmentée, etc.

 

Côté atelier, « le challenge a notamment consisté à modifier les lignes d’usinage des quatre pièces principales fabriquées à Trémery (vilebrequin, bielle, culasse et carter) sans changer les machines. Nous n’avons investi que dans deux machines », détaille Rémi Hauptmann, chef de lancement de projet industriel.

 

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La production actuellement de 2 moteurs par jour devrait basculer à partir d’avril 2018 à 400 moteurs, sur une ligne d’une capacité quotidienne de 2500 moteurs.

 

La production de motorisation essence va, elle, augmenter de son côté, car Trémery a été choisi par PSA en 2015 pour accueillir des volumes supplémentaires. La ligne d’assemblage d’une capacité de 640.000 unités par an tourne actuellement aux deux-tiers de ses capacités. L’objectif du constructeur est de la saturer avec la déclinaison « turbo » du moteur EB 1,2 litre PureTech.

 

Le nouveau moteur essence va équiper des véhicules de plus grande taille requérant des moteurs premium turbocompressés. Pour pouvoir accueillir le petit nouveau et ses 70 pièces supplémentaires, la ligne a dû gagner en flexibilité, sans pour autant s’arrêter de produire…

 

« Le projet a été développé en deux ans contre trois habituellement, à partir de la visite du président François Hollande en mars 2015 officialisant son lancement », livre David Kennel, responsable de la ligne de produits moteurs essence. La seconde étape, prévue en 2018, sera d’augmenter le potentiel de la ligne d’environ 5%.

 

 

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Le moteur essence 1,2 litre PureTech a été complété d’une déclinaison « turbo ». © Philippe Bohlinger.

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