DÉCOUPAGE/DOUBS. La petite entreprise d’Autechaux, à l’est de Besançon, s’est fait une spécialité de la découpe par jet d’eau haute pression.
Perrin Aqua Découpe a mis au point une cellule robotisée six axes, munie d’une tête de découpe pour l’usinage par jet d’eau qui lui ouvre de nouveaux marchés.
Si bien qu’Eric Perrin, son dirigeant, a sur son bureau les plans d’agrandissement de son atelier.

Perrin Aqua Découpe fait partie de ces petites entreprises qui pourraient passer inaperçues car son activité se situe dans une niche. Sa spécialité, c’est au découpe au jet d’eau, une technique qui permet de découper des matériaux très durs ou de fortes épaisseurs.
Les pièces travaillées par la PME d’Autechaux, près de Baume-les-Dames (Doubs) fournissent l’industrie aéronautique, la Défense, le médical. Des pièces qui ne souffrent pas un dixième voire un millième de millimètres d’écart et que l’on retrouve dans les moteurs des avions, les blindages des véhicules militaires, des appareils médicaux…
« A l’époque nous étions peu nombreux à maîtriser cette technologie, ce qui explique que l’entreprise s’est bien développée ; nous avons maintenant cinq machines et cinq salariés et depuis peu, un alternant qui prépare un BTS de productique », expose Eric Perrin, le gérant.
C’est en 2001 que ce technicien, ancien responsable de production dans une unité du Groupe Maillard Industrie (son actuel voisin), puis associé d’une entreprise d’usinage à Besançon, décide de créer son entreprise à Baume-les-Dames ; il est le seul salarié et construit un carnet de commandes avec une première machine.
La découpe au jet d’eau n’est pas nouvelle mais elle commence à s’imposer face aux méthodes de découpe traditionnelles, pour les matériaux très résistants comme le tungstène, le titane, l’inconel.
Un filet d’eau continu est projeté à très grande vitesse (600 à 900 mètres par seconde) à travers une buse de moins d’un millimètre, entraînant une pression de 4.000 bars. Pour les matériaux plus durs et plus épais, un abrasif est ajouté.
« Le matériau est découpé à froid par arrachement de matière et la grande vitesse du jet permet de ne pas mouiller le matériau », explique Eric Perrin.
Une cellule robotisée six axes, munie d’une tête de découpe

Le déménagement en 2005 à Autechaux, à une dizaine de kilomètres de l’implantation initiale, s’accompagne de l’achat d’une seconde machine. Dernièrement, une cinquième, a été mise en service. Singulière, il s’agit en fait d’un robot six axes doté d’un bras commandé par un logiciel de fabrication assistée par ordinateur.
L’entreprise l’a développée en interne à partir d’une machine standard, avec l’assistance du Cetim (Centre technique des industries mécaniques) et l’aide financière de ROBOT Start PME, un dispositif d’accompagnement au premier investissement robotique.
« Sa tête de découpe en 3D ajoute de la précision grâce à son inclinaison mais permet aussi de travailler plus vite », explique Eric Perrin. Ce développement a valu à la PME le label Productivez 2015, initié par le Symop (Syndicat des machines et technologies de production) qui récompense les entreprises qui modernisent leur outil de production par l’intégration de nouvelles machines ou technologies de production.
Aujourd’hui, le dirigeant a sur son bureau les plans d’agrandissement de son atelier, 640 m2 supplémentaires qui donnerait un peu d’air à l’organisation et pourraient accueillir de nouvelles machines. « Le label Productivez 2015 nous a donné une visibilité et nous sommes désormais consultés, non plus comme simple sous-traitant, mais comme co-concepteur. »
Perrin Aqua Découpe réalise un chiffre d’affaires de 600.000 € avec 5 salariés et se porte plutôt bien. « Nous avons traversé la crise sans dommage, car nous sommes une petite entreprise ; et notre positionnement sur des solutions sur mesure permet de créer de la valeur ajoutée. »
L’entrepreneur dit avoir fait le choix de ne pas travailler pour l’industrie automobile qui minimise les marges. L’aéronautique constitue 60% de son portefeuille et la diversification dans toutes sortes de matériaux (kevlar, carbone, fibre de verre) lui ouvre les portes des industries de la santé, qui ont le vent en poupe.
Découpé au jet d'eau, le bois forme une gamme de mobilier
En dehors du groupe GMI dans lequel il a travaillé il y a une vingtaine d’années, Eric Perrin a pour voisin, dans le parc d’activités Europolys à Autechaux, l’ébénisterie Blanchot. L’association des savoir-faire de l’industriel et de l’ébéniste a débouché sur une gamme de mobilier en nid d’abeille.
Une rencontre fortuite, disent Eric Perrin et Frédéric Blanchot, réunis en 2014 par le Pays du Doubs central à l’occasion du salon Made in France (MIF) Expo à Paris. Le découpeur voulait tester la découpe en bois par jet d’eau, un matériau qui devient facilement flexible.
Encadrée d’une armature en acier, une planche de contreplaqué multicouches a pris la forme d’une chaise. Depuis, la technique a été déclinée pour faire des claustras, des tables. On peut voir un exemplaire de la chaise initiale dans la maison historique du Crédit Agricole à Salins-les-Bains (Jura).
Restent à Eric Perrin et Frédéric Blanchot à peaufiner la stratégie commerciale de la gamme baptisée Lignum & Steel (dont le nom a été déposé à l’Institut national de protection industrielle) qui est désormais présentée chaque année au salon Made in France.
Bonjour, Je suis sculpteur en art et déco je rachète les chutes ou des copeaux non ferreux merci de me contacter au 0662880895 Cordialement Mr Mailhes Maurice