
AUTOMOBILE. La division spécialisée dans les directions automobiles de l’équipementier automobile américain TRW vient d’annoncer le projet de fermeture de son site de Dijon.
Il emploie 148 personnes et fabrique des valves et des capteurs.
La direction évoque une unité trop petite et une surcapacité des systèmes de directions hydrauliques, technologie dépassée par l'électrique.
Les syndicats et notamment la CGT pointent une volonté d’aller produire ailleurs, en Pologne et en Tchéquie.
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Si rien ne vient bousculer les plans du groupe Américain TRW Automotive, son site dijonnais (148 salariés) passera par pertes et profits d’ici à quelques mois.
Selon la direction de la division Steering Systems, l’unité française n’est plus rentable et perd même de l’argent. Elle vient de l’annoncer, ce mardi 19 mars, aux représentants du personnel réunis en comité d’entreprise extraordinaire.
Une nouvelle réunion est prévue le 26 mars afin d’engager officiellement le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avec l’ouverture des livres I et II.
« La raison principale, à l’origine de ce projet de fermeture, se trouve dans l’accélération récente des mutations technologiques qui contraignent TRW à adapter son outil industriel pour rester compétitif », indique dans un communiqué Bruno Demichelis, porte-parole de TRW.
« En raison du basculement de la technologie vers des systèmes de directions électriques, nous avons une surcapacité de production de nos produits de précédente génération dans l'ensemble de nos sites européens. Par conséquent, nous sommes contraints de consolider notre production. De par sa taille limitée, le site de Dijon n’est pas adapté pour accueillir la production d’autres sites », poursuit-il.

Une année 2012 record
S’ils sont interloqués par la soudaineté de la décision, les salariés suspectaient toutefois quelque chose. « Nous subissions des mesures de chômage partiel depuis la fin de l’année dernière », rappelle Christophe Depierre, délégué CGT.
Mais après la stupeur, vient la consternation et un début d’irritation parmi le personnel.
Si l'usine de Dijon produit en majorité des valves pour les directions hydrauliques, qui certes équipent de moins en moins de véhicules dans le monde, elle avait toutefois pris le tournant des capteurs pour directions électriques.
« On nous considérait même comme un site pilote, car nous avions contribué au développement de cette technologie », explique le syndicaliste.
La messe semble toutefois dite pour d’autres raisons. Toujours selon la CGT, TRW privilégie ses implantations en Pologne et en Tchéquie, en transférant les commandes sur place.
Il n’en a pas toujours été ainsi et l’unité dijonnaise affichait ces dernières années une santé insolente. En 2010 et 2011, elle dégageait respectivement 8 millions d'euros et près de 7 millions de résultats nets, pour une trentaine de millions de chiffre d’affaires sur chacun des exercices.
« C’est pourquoi, nous allons faire nommer un expert pour auditer les comptes », assure Christophe Depierre.
De son côté, la maison-mère américaine cotée a réalisé en 2012 une année record. Le chiffre d’affaires s’élève à 16,4 milliards de dollars avec une rentabilité de 7%, contre 16,2 milliards l’année précédente, déjà jugée exceptionnelle.
TRW Automotive se classe parmi les fournisseurs leaders sur le marché automobile mondial. La société, dont le siège social est implanté, à Livonia (Etat du Michigan), emploie par le biais de ses filiales plus de 65 000 personnes dans 25 pays.
Crédit photo : Traces Ecrites