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Avec 50% d’activité supplémentaire en 2021, comparée à 2019, l’une des filiales personnelles de la famille Peugeot voit plus grand et plus loin sous la direction de Sébastien Zott. Depuis son site de Quingey (Doubs), cap sur l’international et la diversification dans les arts de la table et ustensiles de cuisine.
Sébastien Zott, dirigeant gérant de la SNC Peugeot Saveurs implantée à Quingey (Doubs), pose devant nous un tire-bouchon au design futuriste qui, une fois mis sur le goulot de la bouteille, fait son œuvre sans le moindre effort et évite surtout la catastrophe de casser ou perdre le précieux bouchage dans le dive bouteille.
A un autre moment, il attrape un engin circulaire et trois petits pots qui contiennent différents poivres, qu’il dévisse au fur et mesure pour les placer sous ce qui se révèle être la dernière nouveauté des moulins à poivre Peugeot. Il règle différentes granulométries de mouture, fait goûter, explique que plus elle est grosse mieux on sent les arômes et, dans le cas contraire, le piquant. Il sourit ensuite lorsque son interlocuteur la bouche en feu crie grâce en quémandant un peu d’eau.
« Vous voyez, plus besoin de multiplier les moulins, un seul suffit à agrémenter différents plats avec cette épice. » Les deux exemples, parmi d’autres, expliquent le succès de la filiale de Peugeot Frères Industrie (PFI), holding familiale détenue à 100% par Établissements Peugeot Frères et qui a pour mission de poursuivre le développement de la marque Peugeot, née en 1810, hors construction automobile.
La preuve en est donnée avec le dernier chiffre d’affaires, en hausse de 50%, à 45 millions d’€. Si l’explication tient à l’effet Covid, elle découle aussi d’une diversification réussie depuis 2007 dans l’univers du vin, avec une gamme de carafes et tire-bouchons, et l’acquisition en 2018 de PFI de Bretagne Céramique Industrie qui propose une collection de plats de cuisson.
Une communication pédagogique
Ce qui ne semble à l’aune de cette stratégie qu’un début. « Nous voulons investir la salle à manger comme la cuisine avec un élargissement de notre offre de produits », assure Sébastien Zott. L’entreprise vise également une présence plus forte à l’international qui représente déjà 70% de son activité. Si des filiales de commercialisation existent en Belgique, Allemagne, Angleterre (depuis l’an dernier) et Etats-Unis, une autre tenue secrète ouvrira prochainement dans un pays européen.
En guise de troisième socle au développement futur, la communication sur la marque se veut de plus en plus didactique. Pas question de vendre dans les GMS en laissant la clientèle piocher dans les linéaires. Le circuit de distribution se compose en conséquence de boutiques d’arts de la table, de magasins pour la cuisine et de grandes surfaces spécialisées où l’on peut interroger, toucher, essayer au besoin, auprès de vendeurs et vendeuses formés par la marque.
« En terme de promotion, nous organisons aussi des dîners poivre avec un chef pour des journalistes, des prescripteurs et des influenceurs », argumente Mariette Picard, responsable communication et marketing digital chez Peugeot Saveurs qui comme d’autres chefs de service de la maison recherche du personnel : en marketing, commerce, informatique et production…
L’outil industriel bénéficie aussi de toutes attentions, sachant qu’on travaille à Quingey principalement le bois en tournerie (hêtre, noyer et meurisier), le métal et l’acrylique. Un programme d’investissement de 4 millions d’€ court jusqu’en 2024 pour mieux gérer les flux et rééquiper en matériel plus performant le tournage, vernissage ainsi que l’atelier métal. Sans oublier une nouvelle chaîne de peinture, opérationnelle en début d'année prochaine.
Sur le site comtois (12.000 m2 couverts), une ancienne unité Guy Degrenne reprise il y a une vingtaine d'années, des milliers de moulins baptisés Paris et créés en 1987, attendent, là leur mécanisme, ailleurs leur laque et plus loin un contrôle qualité pointilleux. « Car si Peugeot Saveurs possède plus de 1.300 références, celles de ce moulin iconique se retrouvent sur toutes les tables du monde », certifie Sébastien Zott.
La bonne santé de l’entreprise profite aussi aux 150 salariés intéressés aux résultats et titulaires d’un compte de participation. La politique sociale entend encore plus les valoriser, autorisant deux jours hebdomadaires de télétravail, la possibilité de travailler plus ou moins selon les choix de chacun et, mieux former.
A cela s'ajoute un grand chantier à venir, résultant d’un audit récent. Il concerne la RSE (Responsabilité Sociétale de l'Entreprise), avec comme axes principaux, le recyclage, la conception de produits plus vertueux et le respect de chacun dans la relation client fournisseur.
