La méthode de management très empathique de Franck Arras, repreneur de l’entreprise en janvier 2019, explique ce succès. Mais pas seulement. La relation qu’il instaure avec la clientèle, comme la diversification dans la machine spéciale et l’intégration de fonctions, sont aussi des clés pour comprendre.
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Revoir Franck Arras, gérant d’AMME plus d’une année et demi après sa reprise complète du capital de l’entreprise de Brazey-en-Plaine (Côte-d’Or), ne laisse pas indifférent. Le travail qu’il a accompli est immense en terme d’évolution.

Il a constitué un bureau d’études de quatre personnes, avec deux jeunes ingénieurs. Ainsi, du montage et câblage, la PMI est passée à la conception–réalisation de machines spéciales, principalement pour le secteur de la construction automobile. Le pôle "rétrofit" ou rénovation d’équipements (machines d’emballage pour cartons) explose par ailleurs avec quatre fois plus d’activité. Ce Bisontin d’origine a aussi racheté ses locaux de 4.000 m2, une ancienne filature qu’il réaménage à sa main progressivement.
Parole d'entrepreneur
Qu’est-ce qui agace le plus Franck Arras dans son métier ? La réponse fuse : « La lourdeur administrative qui coûte cher en perte de temps comme d’argent et n’apporte vraiment rien. »
La liste des nouveautés est longue, mais Franck Arras nous vouerait aux gémonies si l’on ne signalait pas un rééquipement à hauteur de 200.000 €, intégrant notamment une rectifieuse, un tour, une sableuse et… une imprimante 3D. « J’ai souhaité que nous soyons autonome en internalisant des métiers comme l’usinage », indique-t-il.
Jouer la transparence

Ces développements n’auraient toutefois pas été possibles, au point de doubler le chiffre d’affaires à 3,5 millions d’€, sans une équipe de 24 personnes que le chef d’entreprise sait motiver avec une recette bien à lui. « Je laisse une grande autonomie et je joue à fond la transparence avec le même niveau d’information pour toutes et tous. »
Une réunion tous les deux mois fait le point sur les choix stratégiques, les chiffres en terme de prise de commandes et d’investissements, et invitent à l’échange. L’industriel dit ne rien tant aimer que responsabiliser son petit monde, ce qu'il fait avec une autorité naturelle, et défend que le bien-être au travail est source d’une meilleure efficacité.

Si l’entreprise n’a pas eu recours au chômage partiel durant le confinement, un dernier facteur explique le maintien de l’activité. Franck Arras tisse des liens avec ses clients qui le rendent presque indispensable. Au-delà d’une empathie non feinte, il propose des solutions adaptées à leur besoin réel, quitte à réécrire avec eux le cahier des charges.


Diplômé en génie mécanique et productique, ce dirigeant de 44 ans n’a pas volé de ses propres ailes tout de suite.
Il passe déjà une quinzaine d’années chez FSA Systèmes d’Assemblage (JR Automation), à Besançon, puis deux années chez l’équipementier automobile MGI Coutier, devenu Akwel, dans la Drôme.
La machine spéciale conçue et réalisée par AMME pour l'assemblage des vitres latérales coulissantes de véhicules de loisirs en action.
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