PLASTURGIE/FRANCHE-COMTÉ. L’entreprise haut-saônoise retrouve une seconde vitalité au sein du groupe belge Euronyl.
Process innovants, clientèle diversifiée, équipe soudée et investissements réguliers pour muscler un impressionnant parc de presse à injecter, balisent sa route avec, dans le rôle de premier pilote, Emmanuel Gauss.
Pièces d’aspect, pièces techniques, pièces complexes, le spectre des savoir-faire de Plastigray se veut très large. L’entreprise implantée à Gray (Haute-Saône) les entretient par une innovation constante grâce à son service R&D d’une quinzaine de personnes. Elle a ainsi développé le process ISIM, pour Injection Sandwich in Mold, qui permet d’injecter simultanément deux matières différentes dans une seule cavité.
« Grâce à notre technologie protégée par un brevet européen, nous travaillons à partir d’un seul moule et en un seul coup de presse, d’où une productivité très accrue », assure Emmanuel Gauss.
Le directeur général de Plastigray peut aussi expliquer par le menu le surmoulage de mousse qui améliore la flottaison de certains produits et leur résistance au choc, mais également le Heat & Cold, où l’on chauffe et refroidit le moule rapidement pour améliorer l’aspect des pièces, ce qui supprime bon nombre d’opérations.
L’industriel travaille en ce moment sur un programme avec le fabricant de vêtements marins Armor Lux, rendu célèbre par un certain ministre du redressement productif posant en marinière. « Nous devons absolument nous démarquer de concurrents bien plus gros que nous et seule l’innovation nous fait gagner des parts de marché. »
Un outil performant réparti sur trois sites
Les efforts portent aussi sur les équipements de production répartis sur trois unités : Gray (Haute-Saône) où se trouve le siège social, Saint-Brice-en-Coglès (Ille-et-Vilaine) ainsi que Sousse (Tunisie). Au total, le plasturgiste qui emploie 235 personnes et réalise 22 millions d’€ de chiffre d’affaires, dispose d’un parc de 60 presses à injecter de 50 à 1500 tonnes.
Ce qui nécessite des investissements constants pour le maintenir à niveau : 1,7 million d'€ en 2013, 1,2 l’année suivante et près d’un million actuellement. « Nous livrons pour moitié de notre activité au secteur automobile, mais également aux professionnels des matériels de transport, de la santé, de l’énergie et de l’électronique », indique Emmanuel Gauss.
Les pièces fournies, à partir de 2 700 tonnes annuelles de matière première, s’intègrent à un intérieur de véhicule, s’insèrent dans une carrosserie ou encore se logent dans un éclairage de salle d’opération, voire dans un purificateur d’eau.
Plastigray se porte donc bien sous la direction de son dirigeant et le regard de ses actionnaires belges. Fondée en 1986 par Jean-Robert Bouvier, la PME appartient depuis 2008 au groupe flamand Euronyl, suitué à Nazareth.
Ce dernier s’appuie sur neuf implantations en Europe, Maghreb et Chine (bureau de développement d’outillage), dispose d’un effectif de 420 personnes et atteint les 80 millions d’€ de chiffre d’affaires. Reste que Plastigray demeure encore un peu familiale …
… Qui est Emmanuel Gauss ?
Le gendre du fondateur, Jean Robert Bouvier qui créé l'entreprise en 1986, est resté suite à la reprise et à la demande des nouveaux actionnaires. C’était même une condition sine qua non de la transaction après que l’entreprise ait subi de grosses difficultés avec la crise de 2008.
Âgé de 42 ans, Emmanuel Gauss était prédisposé à ce métier avec un BTS plasturgie en poche. L’homme complète toutefois sa formation avec une école de commerce puis, rentre chez Plastigray en 1997.
Tout en travaillant aux côtés de son beau-père, il fait aussi l’Institut Français de Gestion (IFG) en alternance.
Proche de ses équipes et de sa garde rapprochée de 7 personnes, il milite pour une simplification administrative rapide et pour le bien-être au travail. Un futur chantier qu’il met en œuvre avec obstination, assure t-il.
Crédits photos : ©Traces Ecrites