Le Plan de relance soutient à fond l’économie régionale. En Bourgogne-Franche-Comté, 1,8 milliard d’€ a été distribué sous différentes formes à près de 2.500 entreprises. Si bien que l’état réel de la santé économique régionale n’est pas visible. Le robinet à prêts et subventions reste ouvert en prévision de la sortie de crise.


En 2020, Bpifrance Bourgogne-Franche-Comté a soutenu 2.409 entreprises à hauteur de 719 millions d’€, permettant de mobiliser près de 1,8 milliard d€ de financements publics, notamment de la Région, et privés (les banques). Une activité « exceptionnelle », commente Marc Auloge, le nouveau directeur régional arrivé aux commandes de Bpifrance Bourgogne-Franche-Comté en novembre 2020.

Organisme public historiquement dédié aux garanties financières des prêts aux entreprises accordés par les banques privées, Bpifrance a été mis sur le devant de la scène à l’occasion de la crise sanitaire. Il est devenu l’opérateur des Prêts Garantis par l’Etat (PGE) et le gestionnaire des différents appels à projets du Plan de relance, notamment « Territoires d’industrie » qui subventionnent des investissements industriels.


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Ce qu’il faut retenir de l’année passée, c’est que les entreprises ont fortement sollicité les Prêts Garantis par l’Etat (PGE) : 23.499 prêts en Bourgogne-Franche-Comté pour un total de 3,2 milliards d'€. A ce jour, les entreprises n’ont cependant pas toutes consommé leur PGE. Destinés à apporter de la trésorerie et à maintenir leur bilan en équilibre en raison de commandes atones ou en recul, les PGE ont pu être souscrits par précaution, souvent avec l’encouragement des banques d’ailleurs, pour constituer « un bas de laine » en cas de difficultés.

« Beaucoup d'entrepreneurs vont malgré tout les conserver lorsque qu'ils ont peu de visibilité sur l’année 2021 », affirme Marc Auloge. Les entreprises y ont avantage en raison de la garantie par l’Etat (de 70 à 90%), des conditions favorables des taux (1 à 2,5% selon la durée du remboursement dont les annuités peuvent ne démarrer qu’en 2002) et d’amortissement (jusqu’à 6 ans).

Depuis le début de l’année, Bpifrance continue de garantir des PGE, en attendant le nouveau dispositif des prêts participatifs pour financer l’investissement que l’Etat mettra en place certainement en mai. La banque encourage  les entrepreneurs : « Il faut recruter du financement maintenant pour être prêt au moment de la reprise. »

 


Gros succès de l'appel à projets territoires d'industrie

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Le tabletier jurassien Marotte à Passenans va bénéficier d’une aide de 800.000 €, au titre des programme « Territoire d’Industrie » pour agrandir ses ateliers à 6.000 m2 et moderniser son outil de production. © Arnaud Morel


Retour il y a un an. En attendant la mise en place des PGE, plusieurs semaines après le début du confinement, Bpifrance avait pallié les difficultés des entreprises en mal de trésorerie avec des mesures d’urgence. « Nous avons eu une avalanche d’appels dès le 11 mars, des chefs d’entreprises qui cherchaient des informations, au total nous avons comptabilisé 1.700 appels et dépôts en ligne de demandes de prêts », relate Marc Auloge.
Dans un premier temps, 400 entreprises ont bénéficié de prêts de soutien à la trésorerie pour 127 millions d’€. Les « prêts rebond » rapidement mis en place par la Région ont également fait le relais en attendant les mesures gouvernementales : 220 entreprises ont bénéficié de ce dispositif jugé « très pertinent » à hauteur de 24 millions d’€.

Tous les secteurs d’activité ont profité des Prêts Garantis par l'Etat, principalement dans les départements de la Côte-d’Or, du Doubs et de Saône-et-Loire, qui comptent le plus grand nombre de PME artisanales et industrielles.
Bpifrance et ses partenaires disent avoir été particulièrement attentifs aux entreprises en création et aux jeunes entreprises. Le secteur du tourisme fortement affecté par le confinement a contracté pour 10 millions d’€ (38 entreprises ) de « prêts Tourisme » bénéficiant de la garantie de la Banque des Territoires.
Pas d’indicateur en revanche pour les commerces dits non essentiels, notamment la restauration. « Il y aura probablement un réaménagement des délais de remboursement pour les entreprises qui ont été contraintes de fermer », analyse Marc Auloge.

 
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Conséquence de cet “arrosage” généreux, des entreprises qui en temps normal n’auraient pas eu l’accord de leur banque en raison de leur fragilité ont bénéficié d’un soutien qui se révèlera peut-être artificiel. La communauté financière estime que 5% des PGE ne pourront pas être remboursés.


Ces dispositifs particuliers n’ont pas minimisé les activités traditionnelles de Bpifrance. Elle a continué de prendre des participations minoritaires en fonds propres, le plus souvent aux côtés de fonds privés, nationaux ou régionaux (43 millions d’€). Le financement de l’innovation a crû significativement pour atteindre 106 millions d’€ (+130% comparativement à 2019), octroyés à 304 entreprises, représentant un total de 303 millions d’€ de programmes financés.

Territoires d’industrie a été « un gros succès », commente le directeur régional. Il s’agit de subventions résultant d’un appel à projets mobilisant des investissements industriels prometteurs et générateurs d’emploi. 47 projets ont été sélectionnés dans la région pour 25 millions d’€ de subventions. « Les entreprises ne doivent pas hésiter à continuer de déposer des dossiers », précise le directeur régional de Bpifrance. Il les invite aussi à solliciter des financements spécifiques destinés à la décarbonation des outils industriels qui sera cette année, un des critères de sélection des projets à financer.

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Suntec Industries à Dijon est bénéficiaire du « Fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires », pour un nouveau modèle de pompe modulaire d’un encombrement plus réduit. 7 emplois pourront être créés grâce à ce projet. © Traces Ecrites

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