OPTIQUE. Premier essaimage de l'université de Franche-comté, il y a douze ans déjà, Photline Technologies est devenu l'un des leaders mondiaux des solutions de modulations optiques.
L'an dernier, le chiffre d'affaires de la PME de Besançon, a cru de 40% pour atteindre 4,1 millions d'€.
Le carnet de commandes laisse espérer une poursuite sur la même lancée cette année. Henri Porte, son P-DG, pronostique même un doublement du chiffre d'affaires d'ici trois ans.
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Ancien chercheur de l'institut Femto-St (1) comme Pascal Mollier et Jérôme Hauden, ses associés, Henri Porte fait partie de ces rares chefs d'entreprises qui voient l'avenir en rose. Un vaste marché s'ouvre aux modulateurs à ultra haute fréquence qu'il conçoit et fabrique depuis son atelier de la zone de Trépillot à Besançon (Doubs).
Du sur-mesure aujourd'hui, le dirigeant de cette entreprise de 32 salariés va progressivement passer à de plus gros volumes. «Encore en démarrage, l'optoélectronique voit ses coûts chuter, ce qui ouvre d'encourageantes perspectives», indique t-il.
Et ce, avec un avantage considérable : celui d'être sinon le seul, l'un des rares fabricants en Europe de modulateurs à ultra haute fréquence. Explication : «C'est une technologie compliquée à mettre en œuvre», précise Henri Porte.
Le niobate de lithium est le matériau de base. Ses propriétés permettent de transformer un champ électrique en impulsion lumineuse à une vitesse vertigineuse, mesurée en picosecondes et, autre particularité, à très basse fréquence.
«L'utilisation la plus courante des modulateurs à ultra haute fréquence est la fibre optique, mais les applications sont multiples et se situent pour beaucoup dans des niches», explique Henri Porte.
Historiquement, Photline Technologies travaille pour les télécommunications : un quart de ses ventes portent d'ailleurs sur des systèmes de modulation ultra rapide. Mais la PME dessine son avenir ailleurs.
La fusion en 2008 avec Adlightec (Côtes d'Armor), spécialisée dans les circuits intégrés hyperfréquences, lui a apporté le savoir-faire en électronique nécessaire à des «solutions plus abouties et complètes».
Ces composants sont utilisés par exemple, dans les capteurs à base de fibre optique pour la surveillance des pipe-line, des satellites en vol, pour les signaux radars aussi.
Autre marché, les lasers industriels à fibres, «un secteur en phase de développement».
Une équipe commerciale internationale renforcée explique en partie le succès exponentiel des dernières années. L'export représente désormais les trois quarts des ventes : Japon, 1er client étranger, Chine, États-Unis, Allemagne, Angleterre..., pour ne citer que les marchés les plus significatifs.
Ajoutée à la "démocratisation" de ces composants, l'expansion géographique devrait, selon le P-DG, doubler le chiffre d'affaires dans les trois ans.
Des investissements réguliers maintiennent un haut niveau d'équipements. Depuis 2006, Photline Technologies a dépensé pas moins de 3 millions d'équipements - dont une salle blanche de 100 mètres carrés - et obtenu la certification Iso 9001.
Souvent cité comme porte-drapeau du pôle des microtechniques de Besançon, Henri Porte tient à garder un lien avec la recherche universitaire. Ce n'est pas un hasard s'il a été choisi pour présider l’Institut Pierre Vernier, le centre régional d’innovation et de transfert de technologie.
Il prend aussi le temps de publier et de donner des conférences dans le monde entier. Sachant ces prestations intellectuelles ne nuisent pas à l'entreprise, bien au contraire.
(1) L'institut FEMTO-St (Franche-Comté Electronique Mécanique Thermique et Optique - Sciences et Technologies) est une Unité Mixte de Recherche associée au CNRS et rattachée à l'Université de Franche-Comté, à l'école nationale supérieure de mécanique et de microtechniques (ENSMM) et à l'université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM). Il regroupe 5 laboratoires dans les domaines de la mécanique, de l'optique et des télécommunications, de l'électronique, du temps-fréquence, de l'énergétique et de la fluidique.
Crédit photo: Traces Écrites