La toute jeune entreprise Pegasus Spirits met en service un spectaculaire site de production à Meursault et commercialise ses premières bouteilles de gin, de vodka et liqueur. Son fondateur, Maxime Girardin, a imaginé un univers de marque élégant qui doit lui permettre de percer rapidement à l’international.


Un gin baptisé « Orion », une vodka et une liqueur d’agrumes répondant au joli nom d’« Eau d’or », voilà les trois premiers spiritueux de Pegasus Spirits qui partent à l’assaut du marché mondial. L’envergure de celui-ci a de quoi susciter l'ivresse : il se vend chaque année 4 milliards de bouteilles de vodka sur la planète, autant de rhum, et 1,2 milliard de gin.

Maxime Girardin a la ferme intention de prendre sa place dans cet univers, en assumant pleinement un positionnement haut de gamme. À 26 ans, le fondateur, fin 2020, de la SAS Pegasus Spirits, se retrouve à la tête d’un vaisseau spectaculaire : un site de production de 1.900 m2 flambant neuf situé à Meursault (Côte d'Or), dessiné par le cabinet d'ingénierie dijonnais Seturec.

 

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« Je voulais un lieu à l’image de la marque Pegasus : des spiritueux de grande qualité proposés dans un packaging soigné. J’aime faire de bons produits, autant que des beaux produits », expose-t-il. Le dirigeant cherche l'alliance entre la tradition bourguignonne héritée de ses parents viticulteurs et le souci du marketing qu’il a ramené d’Angleterre, où il a fait ses études et connu ses premières expériences professionnelles.

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Des amphores en terre cuite stockent les versions les plus hauts de gamme des produits de Pegasus Spirits. © Sabrina Dolidzé

 

Un investissement de « plusieurs millions d'€ »

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La salle de distillation est spectaculaire : les alambics cohabitent avec une vraie hélice d'aviation, la passion du dirigeant Maxime Girardin.
© Sabrina Dolidzé


Le bâtiment d’abord. Fruit d’un investissement « de plusieurs millions d’euros » – le dirigeant souhaite rester discret sur le sujet –, il est à la fois un outil ultra-moderne et un bijou de design. La première salle, très haute, jouit d'un éclairement zénithal et abrite, en guise de décoration, une (vraie) hélice ayant fait voler un avion Constellation. Deux alambics contemporains y permettent la distillation, de l’alcool pour le plus grand, des fleurs et des herbes aromatiques pour le plus petit.

Dans le chai, immense salle tout de bois vêtue, 18 cuves de 1.900 litres en inox bleu teinté dans la masse entourées de jupes en béton assurent la « stabilisation » des spiritueux avant leur mise en bouteille. Dans la salle suivante, des amphores en terre cuite et des fûts de chêne seront réservés aux versions les plus haut de gamme du catalogue Pegasus.

 

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Après la salle des assemblages et de stockage des distillats, la visite des lieux se termine dans la pièce dédiée à la gestion de l’eau, ingrédient primordial : « Nous avons la chance d’être situés juste au-dessus d’une rivière souterraine dont nous avons découvert l’existence, à 150 mètres de profondeur. Elle nous offre une eau d’une très grande pureté », explique Maxime Girardin.

Seules trois personnes travaillent aujourd'hui sur l'ensemble du site, avec une perspective de trois embauches l’an prochain. Le process est en effet largement automatisé, en particulier la phase de distillation ainsi que la mise en bouteilles.

 

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Les recettes sont soigneusement élaborées...et gardées secrètes. © Sabrina Dolidzé

 

Des débouchés d’abord internationaux

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Gin, vodka et liqueur d'agrumes composent la première collection de l'entreprise. À déguster confortablement, mais avec modération.
© Sabrina Dolidzé


L’activité de Pegasus Spirits est donc lancée désormais. La jeune entreprise vise d’emblée le marché international. « Nous exportons d'ores et déjà 70 % de notre production, et nous atteindrons probablement entre 85 et 90 % à terme. Nos débouchés se situent en Amérique du Nord et en Asie, dont les consommateurs apprécient les spiritueux et se montrent très réceptifs aux nouveautés. Grâce à notre univers de marque élégant, nous comptons  séduire principalement les CHR [ndlr : cafés hôtels restaurants] ainsi que les épiceries fines et les cavistes, avec des bouteilles qui se vendent entre 40 et 45 € »,poursuit Maxime Gérardin.

« Nous avons travaillé finement nos achats. Les agrumes pour notre liqueur proviennent de Menton et les céréales d’une ferme des Hauts-de-France. Quant aux herbes aromatiques et aux fleurs, elles ont été cueillies dans le Jura et dans le Valais suisse, et tout est bio », complète-t-il.

 

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La recette, évidemment secrète, de la liqueur d’agrumes provient d’un manuscrit de l’époque de Louis XIV que Maxime Girardin a déniché. Il l’a adaptée aux goûts de l’époque. Quant à celles de la vodka et du gin, le dirigeant en est le père : il a testé des centaines de compositions sur un alambic de six litres, chez lui, jusqu’à trouver le goût parfait.

« Je voulais créer des produits uniques et de grande qualité, qui ont une histoire à raconter. » La gamme Pegasus ne va pas s'arrêter là, elle doit s'étoffer d'un whisky, d'une autre liqueur et de cuvées spéciales, par exemple une liqueur d’agrumes en série limitée créée avec des fruits de l’Orangerie du château de Versailles, un « gin de l’année » ou des spiritueux premium et exclusifs. « Façon grands crus », glisse Maxime Girardin. A Meursault, cela s'impose...

 

Qui est Maxime Girardin ?

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A seulement 26 ans, Maxime Girardin est àla tête de Pegasus Spirits.  © Sabrina Dolidzé

Le tout jeune fondateur de Pegasus Spirits n’a que 26 ans. Après sa scolarité à Beaune, il entreprend des études d’économie à l’université de Warwick, en Angleterre. Un bachelor en poche, il travaille dans la finance à Londres pendant trois ans. « Je me suis vite aperçu que ce n’était pas pour moi ! » C’est dans les pubs qu’il découvre et apprécie les spiritueux. Retour en France ensuite, à Meursault, où ses parents et désormais son frère sont installés comme viticulteurs. « Pendant la crise sanitaire, j’ai préparé tout mon projet d’entreprise. » Passionné d’aviation – il est lui-même pilote – et d’équitation, il a personnellement imaginé l’univers de marque, centré sur Pégase :  évocation à la fois du cheval ailé et de la constellation.

 

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