Innovation. L'Amérique fait toujours rêver. Et bien en a pris à Guillaume de Horcey, jeune entrepreneur dijonnais qui a ramené de ses voyages au Canada, un procédé de construction inédit en France.

Depuis, le dirigeant de Néobat Matériaux implanté à Chenôve (Côte-d'Or), fait son chemin. Le procédé de blocs de coffrage à double isolation du groupe canadien Nudura, est mis en œuvre dans une vingtaine de projets de logements en France. L'un des premiers est livré ce mois-ci à Saint-Apollinaire, près de Dijon, dans une opération de 92 logements du bailleur social Orvitis.

Cela paraît très technique, mais relève du bon sens. Les coffrages que l'on réalise pour couler du béton sont ici faits de deux panneaux en mousse de polystyrène expansé, dont le pouvoir isolant est connu de tous. Empilés les uns sur les autres pour monter les murs, les coffrages sont ensuite remplis de béton. Il ne reste plus qu'à faire un enduit extérieur et un habillage intérieur. L'isolation intérieure et extérieure du bâtiment est du coup réalisé simultanément.

En plus du gain de temps pendant la construction et les performances thermiques vérifiées dans des projets outre-atlantique (niveau BBC en France), le procédé est adaptable à toute construction en hauteur (jusqu'à 22 étages aux Etats-Unis) et aux maisons individuelles.

Promoteur des bâtiments à basse énergie à travers ses appels à projets, le conseil régional de Bourgogne n'est pas un allié de ce nouveau procédé de construction. Ses experts lui donnent une très mauvaise note concernant l'énergie grise. Entendez, l'impact sur l'environnement d'un produit tout au long du cycle de fabrication (production, mise en oeuvre), y compris le transport et son recyclage.

L'énergie grise en débat

Guillaume de Horsey développe des contre-arguments : «L'énergie grise n'a qu'un faible impact sur un bâtiment et l'essentiel relève du transport sur le chantier qu'il s'agisse du bois, du chanvre ou de matériaux comme celui-ci livré au port du Havre; le vrai défi est d'isoler au mieux pour réduire la consommation d'énergie des résidents».

Et d'ajouter avec malice : «Si je proposais la Bourgogne comme lieu d'implantation d'une usine de fabrication de ces coffrages, je ne pense pas que le président du conseil régional me dirait non

Négociant en matériaux de construction contribuant à la performance énergétique, Néobat a été lancé par le Réseau Entreprendre Bourgogne, avec pour parrain Robert Ferraroli, l'ancien dirigeant de l'entreprise de gros-œuvre dijonnaise Ferraroli. C'est d'ailleurs cette entreprise reprise depuis par l'un de ses cadres, Hervé Hascal, qui construit les logements d'Orvitis à Saint-Apollinaire.

www.neobat-materiaux.com/

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