PÉPINIÈRES/CÔTE-D’OR. Le groupe Naudet et ses cinq pépinières fêtent aujourd’hui 23 juin et demain ses 140 ans d’existence, respectivement à l’Abbaye de Fontenay et à Leuglay (Côte-d’Or), site historique et siège social.
Portrait d’une entreprise qui est devenue le premier pépiniériste national pour la production de jeunes plants de feuillus et de résineux.
Et le premier producteur de sapins de Noël, avec 400.000 unités annuelles sur 500 hectares dans le Morvan.

Ils sont de ce bois dont on fait de vrais hommes. Le premier fut Edouard, maraîcher de son état et pépiniériste d’adoption. Puis suivirent Georges, Henri et son cadet Robert. Enfin, Jean qui diversifia l’entreprise dans l’activité de reboisement.
Aujourd’hui, nous trouvons aux commandes les deux frères, Vincent, le P-DG, et Frédéric, le directeur général. Pierre, second fils de Vincent les a rejoints en 2010. Au total, six générations et huit Naudet, en 140 ans de savoir-faire au service de la forêt.
Cette longévité s’explique par un savant dosage entre l’inné et l’atavisme. Mais également par une succession d’entrepreneurs dynamiques qui compte dans ses rangs un gadzart, un ESSEC et deux ESC. Car pour fait naître un arbre, le planter et l’aider à se développer, il faut une bonne dose d’intelligence.
« N’oubliez pas qu’en fonction des variétés plantées, nous raisonnons à 40, 60 et 80 ans, ce qui nous oblige à nous projeter pour les générations futures », évoque Frédéric Naudet par ailleurs président de l’Association française du sapin de Noël naturel.
Un gros travail de diversification
Le succès du groupe Naudet, qui atteint les 20 millions d’€ de chiffre d'affaires et emploie 200 équivalents temps plein, repose sur un double travail de diversification. Diversification des productions de jeunes plants d’arbres déjà. Les cinq pépinières réparties sur le territoire national cultivent toutes une spécialité.

Dans le Lubéron à Lambsec, il s’agit d’une pépinière hors-sol pour jeunes plants forestiers en godets de 400 cm3. A Autun (Saône-et-Loire), on élève des résineux. Préchac, en Gironde, permet, grâce à un climat tempéré, de produire des plants pour toute l’Europe. Planchez-en-Morvan, dans la Nièvre, est quant à elle le sanctuaire du sapin de Noël sur 500 hectares.
Et pour être complet : la pépinière de Lordonnois - Chéu, dans l'Yonne (200 ha), bénéficie d'une influence climatique de type continental, adaptée à l'élevage de plants rustiques. Un laboratoire de production d'inoculum ainsi qu'une serre d'élevage permettant une production de plants truffiers ont été également mis en place sur ce site.
Si l’on fait les comptes, Naudet est devenu le premier pépiniériste national pour la production de jeunes plants feuillus et résineux avec, en moyenne sur une année, 7 millions en godets forestiers et 13 millions en racines nues dans pas moins de 600 références de plants feuillus et 150 de plants résineux. Le pépiniériste revendique également la première du podium pour les sapins de Noël avec 400.000 unités annuelles.
Faire évoluer les mentalités
Naudet s’est également diversifié par les métiers de la forêt en se lançant dès 1947 dans les travaux de reboisement. Leader avec 4.000 hectares reboisés, l'entreprise participe à la reconstitution de la forêt en s’appuyant sur des équipes expérimentées pour son entretien.
L’entreprise propose, par ailleurs, des solutions pour l'aménagement durable des sites industriels et des carrières, concevant par exemple des reboisements à vocation écologique, susceptibles de requalifier ces espaces en zones de promenades. La mise en œuvre d'essences sélectionnées permet l'épuration des sols et la production de biomasse en 3 ans.

Reste pour Frédéric Naudet à faire évoluer les mentalités. « La forêt primaire n’existe plus, il faut en conséquence accepter qu’elle se renouvelle et s’exploite intelligemment. Nous avons une grande chance d’avoir dans ce pays un massif de grande qualité et, rappelons que la filière bois emploie plus de monde en France que l’automobile. Sachons donc marier activité économique et protection des milieux, il en va de la vie, et hélas souvent de la survie, de nos territoires ruraux. »

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