BÂTIMENT/CÔTE-D’OR. Myral a réalisé en fin d’année dernière sa première croissance externe avec l’acquisition du Breton Ouest Eco-Logis, une PME de 35 salariés dont le Bourguignon était le fournisseur.
A l’origine, entreprise de mise en oeuvre et de négoce de produits d’isolation par l’extérieur, la société est passée au stade industriel avec une ligne de fabrication de panneaux d’isolation de grande capacité.

Près de trois ans après l’installation d’une ligne de fabrication de panneaux d’isolation des façades, Myral assume pleinement son nouveau statut d’industriel. L’entreprise familiale d'Is-sur-Tille, près de Dijon, à l’origine spécialisée dans la mise en oeuvre et le négoce, dit avoir pas mal passé la crise du bâtiment, justement grâce à ce nouveau pas en avant.
« Notre produit très différentiel nous a permis de rester attractif à la fois pour le pavillon individuel et les grands bâtiments, équipements publics, bureaux ou logements », affirme Sylvain Bonnot, président de la SAS.
Fin 2015, ce n’est pas par hasard que l’entreprise a saisi l’opportunité d’une première croissance externe avec l’acquisition du Breton Ouest Eco-Logis, une PME de 35 salariés dont elle était le fournisseur.

Ce débouché pérenne sur l’Ouest de la France contribue à optimiser le nouvel outil de production d’une capacité de 600.000 m2 par an, pour l’instant remplie au tiers.
Longtemps distributrice d’un fabricant allemand de produits d’isolation thermique, Myral a franchi le pas vers la fabrication, lorsque celui-ci un déposé le bilan. Un virage ambitieux au prix d’un investissement de 4 millions d’€ pour agrandir l’atelier aux dimensions d’une chaîne de fabrication entièrement automatisée, de 100 mètres de longueur.
Le père de Sylvain Bonnot, qui a créé la société en 1987, avait déposé un brevet d’un système compact d’habillage des façades qui allie un revêtement en aluminium, un isolant mince en polyuréthane et un pare-vapeur, le tout doté d’un procédé d’emboîtement en PVC coextrudé qui, non seulement, facilite la pose, mais joue le rôle de rupture du pont thermique.
Les circonstances ont décidé son fils qui dirigeait la société depuis trois ans, de lancer en 2000, une ligne de fabrication de ces panneaux de façade. Le succès du produit et le développement du marché de l’isolation par l’extérieur, le convainquent en 2013 de passer à la vitesse supérieure avec cet investissement de 4 millions d'€.
Repenser l’impact environnemental du produit

« Cet investissement nous a conduit à repenser l’impact environnemental de notre produit », expose le dirigeant. Le polyuréthane utilisé est garanti sans COV (composants volatils) et pour 4%, il est issu de polymères biosourcés, végétaux ou recyclés. Mais surtout, l’entreprise a internalisé la fabrication des rives de fixation en PVC, qu’elle sous-traitait jusqu’à présent.
« Une ligne d’extrusion, c’était pour nous un nouveau métier et une réduction non négligeable de l’impact carbone », souligne t-il. La fabrication sur place des barres en PVC destinées au système d’emboîtement des panneaux avec des granulés d’un fournisseur tout proche (Benvic à Longvic) réduit considérablement les frais de transport, affirme le dirigeant.
Forte d’une capacité de production pour l’instant assurée au tiers (200.000 m2 fabriqués en 2015), la PME a restructuré son organisation commerciale par secteur.
Un réseau d’une vingtaine d’artisans poseurs pour la maison individuelle complète des sociétés propres à Is-sur-Tille, Paris, Bordeaux et avec Ouest-Eco-Logis dans le Finistère, estampillés d’une marque (Uniso). Une équipe de prescripteurs démarche les entreprises du bâtiment et les architectes pour le collectif et le tertiaire.

Sorte de retour aux sources, Myral a installé un bureau de négoce en Allemagne, à Berlin qui compte trois salariés, dont un sous la forme d’un VIE (volontariat international en entreprise) financé par le conseil régional. Une époque pas si ancienne, mais l’entreprise a totalement changé de physionomie.
En 2001, Myral réalisait un chiffre d’affaires de 2 millions d’€. En 2015, il s’élevait à 18 millions avec 85 salariés, dont la moitié sont employés dans l’usine.

Qui est Sylvain Bonnot ?
Diplômé d’un bac +3 de chauffage, climatisation et génie thermique, le fils de Daniel Bonnet, fondateur en 1987, d’une société de mise en oeuvre et négoce de produits d’isolation par l’extérieur à Is-sur-Tille (Côte-d'Or), est désormais seul à bord de la société familiale dont il partageait le capital avec ses deux frères.
Embauché en 1992, Sylvain Bonnot a occupé tous les postes de l’entreprise jusqu’au départ à la retraite de son père en 2001.
L’investissement dans un outil industriel performant place l’entreprise « en position de force », estime t-il, sur un marché en plein développement avec la réglementation thermique 2012 appliquée dans les bâtiments neufs et les besoins de rénovation du parc immobilier ancien pour économiser l’énergie.
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