Nouveau venu dans l’univers fort stable des transporteurs de marchandises en Alsace, Multi Modal Rail (MMR) solde un premier exercice plein de promesses. La société qui peut s’appuyer sur l’expérience de sa maison-mère hollandaise a développé des liaisons ferroviaires et fluviales entre l’Alsace et la mer du Nord.
Multi Modal Rail (MMR) est un nouveau venu dans l’univers fort stable des transporteurs de marchandises sur le Rhin et les voies ferrées, entre l’Alsace et la mer du Nord. Le pari n’était pas gagné d’avance à sa création courant 2017, or il s’est bien engagé. Pour sa première année complète d’activité, l’entreprise d’origine hollandaise a traité 38.000 EVP (équivalents vingt pieds) fluviaux et ferroviaires, malgré les basses eaux historiques sur le Rhin, pour un chiffre d’affaires de 10 millions d’€.
Après un amorçage de quelques semaines dans le transport pour le compte de tiers, MMR France a lancé sa première banderille début 2017, sous la forme d’un train vers Rotterdam. Elle a rapidement déclenché une seconde rotation hebdomadaire, qui est désormais son rythme. La prestation s’effectue à bord d’un train d’une capacité unitaire de 1.550 tonnes. La société LIS (Logistic International Services) organise la traction par appel aux spécialistes du genre : VFLI sur les quelques kilomètres menant au réseau allemand, puis Captrain.
« Nous assurons une desserte directe à quais dans le cœur du port de Rotterdam », relève Benjamin Hottier, le dirigeant de MMR France. Quant à une troisième navette, « elle n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour, le potentiel manque dans le sens export », ajoute-t-il.
Un bureau aux Trois Frontières
Un second service ferroviaire s’ajoute depuis novembre dernier, au terminal germano-suisse de Düss situé à cheval sur Weil-am-Rhein, et Bâle, toutes les deux villes frontalières de Saint-Louis, dans la zone des Trois Frontières. Le train de 1.450 tonnes (traction à nouveau Lis-Captrain) est passé à deux rotations hebdomadaires en février, toujours en desserte directe dans le port néerlandais.
Ce nouveau palier a déclenché la création d’un bureau MMR fin janvier, confié à Stefan Leijdekkers. Son embauche porte les effectifs à 9 salariés répartis entre l’Alsace et les Pays-Bas, avant un recrutement supplémentaire en cours à Strasbourg, sur le site au bord du terminal Nord du port.
Une autre liaison aurait pu compléter la palette, entre les ports de Metz et d’Anvers. A la création de Multi Modal Rail, la société avait en effet repris ce « Multimodal shuttle » mais elle n’a pas poursuivi au-delà du printemps 2018, ce service qui a du mal à décoller.
La voie d’eau a vocation à occuper une place tout aussi importante dans l’activité de la société, qui envisage d’ailleurs de modifier son nom pour mieux exprimer sa dimension intermodale.
MMR opère, avec ses propres barges de 135 mètres, deux navettes par semaine depuis Strasbourg vers Anvers puis Rotterdam. Elle collabore également avec le français Naviland Cargo pour le remplissage des chargements de la liaison de l’opérateur français entre Strasbourg et Anvers.

L’aventure a bien démarré et les « potentiels » pour enrichir l’offre existent, aussi bien par la voie d’eau que par le chemin de fer. Mais le jeune dirigeant affiche, sur ce point, une modération digne d’un vieux briscard. « Nous avançons selon le principe : développement, puis temps de stabilisation, et ainsi de suite, sans vouloir se précipiter. »
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