L’entreprise presque centenaire a pris ses quartiers en ce début d’année au sein d'ateliers trois fois plus grands à Bois-de-Haye (Meurthe-et-Moselle), dans l’agglomération de Nancy. Menuiserie Vibrac a investit 1,7 million d’€ dans cet agrandissent et l’achat de machines à commande numérique.


Agencer l’intérieur et l’extérieur d’un bateau : c’est la commande singulière reçue par Menuiserie Vibrac pour sa « pendaison de crémaillère ». L’entreprise a en effet aménagé en janvier dans 1.700 m² flambants neufs à Bois-de-Haye (Meurthe-et-Moselle), à l’ouest de Nancy. Le triplement de sa surface d’atelier, tout comme l’aménagement d’une large zone de livraison et l’acquisition de deux machines à commande numérique représente un investissement de 1,7 million d’€ soutenu par l'Etat, la Région Grand Est et l'agence de l'eau Rhin-Meuse.


Agencer un voilier de 16 mètres de long, « représente un défi que nous n’aurions pas été en mesure de relever dans nos anciens locaux ! Grâce à la commande numérique, nous pouvons exploiter les fichiers informatiques de l’ingénieur naval en charge du projet », éclaire Alban Vibrac, gérant de la menuiserie qui porte son nom. L’entreprise de 21 salariés (5,4 millions d’€ de chiffre d’affaires) a pu ainsi s’embarquer dans la fabrication des assises et des équipements extérieurs en bois de robinier, ainsi que dans celle des aménagements intérieurs du bateau. 



 

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Intervenant sur un périmètre lorrain, dans le logement social, la promotion immobilière, les bâtiments tertiaires et les établissements de santé, Menuiserie Vibrac avait constaté ses limites en capacité de fabrication et de stockage. Deux chantiers emblématiques lui en avaient fait prendre conscience : celui des menuiseries intérieures du nouveau siège de la Banque populaire Alsace, Lorraine, Champagne à Metz (Moselle) et celui d’Harmonie Mutuelle Nord-Est à Laxou (Meurthe-et-Moselle).
« Nous occupions les mêmes locaux depuis 1974. A l’époque, l’atelier comptait trois ou quatre salariés », rappelle Alban Vibrac. Grâce à ses deux machines à commande numérique (scie et centre d’usinage), l’entreprise est désormais au même niveau que sa filiale Menulor à Metz (8 personnes) acquise en 2014.


Un marché nancéien dynamique

 

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Emmanuel Mathiote, architecte en reconversion professionnelle, se forme actuellement au maniement d’une scie à commande numérique.
© Philippe Bohlinger

 

Toujours à la recherche d’un chef d’atelier, Menuiserie Vibrac s’attache de nouvelles compétences. Elle forme actuellement dans le cadre d’un contrat d’alternance, Emmanuel Mathiote, 32 ans, un architecte en reconversion professionnelle : « Les machines à commande numérique rendent possible des réalisations plus complexes et permettent un gain de temps dans l’exécution. Nous sommes pour l’instant en période de rodage, mais c’est un exercice passionnant. »


Après avoir travaillé en cabinet, ce diplômé de l’École nationale d’architecture de Nancy, a souhaité être davantage sur le terrain, en contact avec les matériaux et conduire des projets dans des laps de temps plus réduits. « Le premier confinement m’a ouvert les yeux et m’a donné le courage de sauter le pas et de me lancer dans un CAP menuisier-fabricant. Je ne le regrette pas, car c'est épanouissant ! », glisse-t-il.

 

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Au milieu de l’atelier, un comptoir circulaire en cours de réalisation pour une clinique psychiatrique à Toul (Meurthe-et-Moselle), illustre la complexité des réalisations confiées à l’entreprise. Alban Vibrac évoque un marché dynamique dans l’agglomération nancéienne avec plusieurs chantiers au long cours : CHU de Brabois, cité judiciaire, cité administrative, etc. De quoi donner des perspectives aux entreprises locales du BTP.

 

Qui est Alban Vibrac ?

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Alban Vibrac, gérant de Menuiserie Vibrac. © Philippe Bohlinger

Représentant la troisième génération de dirigeants familiaux, Alban Vibrac n’aime pas la routine. « A 59 ans, la facilité aurait été de me contenter de poser des plinthes, des portes et des placards. Mais il faut savoir sortir de sa zone de confort », insiste ce diplômé de l’école du bois de Mouchard (Jura).

Elu en 2019 président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle, le dirigeant incite les entreprises à se lancer de nouveaux paris. Au sein de la fédération nationale, il est membre d’une commission technique autour du « réemploi ». « Le projet de Maison du réemploi porté à Nancy par l’Office métropolitain de l’habitat dans le cadre du chantier de rénovation urbaine du Plateau de Haye est suivi avec attention au niveau national », confie t-il. Cette initiative vise à valoriser, pendant la durée des travaux, les anciens équipements sanitaires, garde-corps ou encore menuiseries récentes.

 

 

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