TROPHÉES/GRAND EST. Responsable du site vosgien du Suisse Omya, Anne Debenath, est l’une des lauréates de la 4ème édition des Trophées Les Femmes de l’Économie dans le Grand Est.
Diplômée de l’Ecole nationale de Géologie de Nancy, cette jeune Alsacienne démontre que les femmes, jeunes qui plus est, peuvent aider l’industrie française à progresser.
Même dans un secteur plutôt masculin : l’industrie minière. Le site industriel d’Etival-Clairefontaine qu'elle dirige fabrique de la chaux vive pour la papeterie.

Anne Debenath démontre qu’une femme de 25 ans peut apporter sa « pierre » à l’industrie. Diplômée de l’Ecole nationale supérieure de géologie de Nancy (ENSG), avec une spécialité dans les matières premières minérales, elle a réalisé le grand saut en janvier 2016 en prenant les rênes du site vosgien d’Omya.
Un début de carrière très prometteur qui a été salué à l’occasion de la 4ème édition des Trophées Les Femmes de l’Économie dans le Grand-Est. La jeune alsacienne s’est en effet vu décerner le 21 juin à Reims le prix de bronze dans la catégorie « Femme Dirigeante ».
« Je ne m’attendais absolument pas à ce que mon parcours soit distingué derrière ceux, impressionnants, de femmes dirigeantes du Grand Est comme Catherine Gasmi Pomares ou Valérie Muller », s’enthousiasme-t-elle.
Catherine Gasmi Pomares, dirigeante de B2S Business Support Services (Bas-Rhin) a remporté le trophée dans la catégorie « Femme dirigeante » et Valérie Muller P-DG de Talent Business Solutions (Bas-Rhin), celui de la catégorie « Femme à l’international ».

Début de carrière dans l’extraction de carbonate de calcium
Anne Debenath a débuté sa carrière y a quatre ans au sein du groupe belge Carmeuse comme ingénieur-process sur le site d’extraction de carbonate de calcium de Caen.
L'activité est parfois méconnue, alors qu’elle constitue la deuxième industrie extractive, en tonnages, après celle du sable et des graviers.
Sur le site, la jeune diplômée était en charge de la mise en route d’une nouvelle ligne de production, de la gestion de projets et des études géologiques de gisements.
Deux ans plus tard, à l’occasion du rachat de la filiale Carmeuse France par le suisse Omya, elle a saisi l’opportunité de prendre les rênes du site industriel d’Etival-Clairefontaine (Vosges). L’usine est spécialisée dans la fabrication de carbonate de calcium sous forme précipitée ou « chaux vive ».
Par ce mouvement qui la rapprochait de sa région natale, la jeune femme est passée d’une industrie extractive du carbonate de calcium à sa fabrication via un procédé de synthèse chimique.
Le liquide blanchâtre produit par Omya est utilisé comme charge minérale pour alimenter l’industrie papetière vosgienne. Ajouté à la pâte, il permet au papier d’être plus opaque, de mieux apposer l’impression et d’obtenir une plus grande épaisseur (ou grammage).
Du carbonate de calcium pour l’industrie papetière

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’usine a été construite en 1991 sur le site même des Papeteries de Clairefontaine - le fameux fabricant de cahiers d’écoliers -, 40 hectares verdoyants en bordure de la Meurthe.
Le site Carmeuse d'Etival-Clairefontainea été repris en 2008 par le groupe suisse Omya et travaille en 5x8 pour coller au rythme du site papetier. La société qui cultive la discrétion, est une spécialiste de la fabrication de carbonate de calcium. Elle emploie 340 personnes sur huit sites en France et 8.000 personnes dans le monde.
En rejoignant Omya, Anne Debenath a quitté ses fonctions opérationnelles chez Carmeuse France pour migrer vers des responsabilités plus managériales ; une position pour laquelle elle s’est senti un tropisme naturel.
Dans les Vosges, elle a essayé d’imprimer sa marque en s’attachant à « établir une ambiance de travail sereine » et en veillant « à ne pas [s']enfermer dans une opposition frontale, en pariant sur la finesse, tout en affirmant mon autorité ».
Dans ce milieu très masculin, la dirigeante a dû acquérir rapidement une crédibilité technique en comprenant les procédés de l’usine et en se mettant à l’écoute des opérateurs. « J’ai également dû me plonger dans le bain de l’industrie papetière, afin de comprendre l’impact de la qualité de notre produit sur le papier », livre la responsable qui a posé ses valises à Saint-Dié-des-Vosges, à quelques kilomètres de l’usine, pour pouvoir se consacrer pleinement à ses fonctions.
A travers son exemple, la lauréate d’un prix de bronze dans la catégorie « Femme Dirigeante » souhaiterait démontrer « qu’on peut confier les clés d’une usine à quelqu’un de jeune, qui plus est à une femme ».
Déjà impliquée dans le réseau social LinkedIn «International Women in Mining » (les femmes dans le secteur minier), elle se dit heureuse d’avoir été mise en relation avec le réseau des Femmes de l’Economie dans le Grand Est auprès duquel elle pourrait trouver conseils et soutiens pour l’épauler sur son chemin.