Traces Ecrites News effectue sa traditionnelle pause de la semaine des congés de printemps commune à la Bourgogne-Franche-Comté et au Grand Est. En attendant de vous retrouver le 24 avril, retour sur quelques actualités marquantes d’entreprises des deux derniers mois. Aujourd’hui, l'entreprise Gida à Wittenheim (Haut-Rhin). En 60 ans d’existence, elle a gardé son profil familial et le savoir-faire artisanal dans la transformation de produits coulés dans l’amidon. Mais elle a su évoluer avec les attentes et habitudes des consommateurs, pour introduire du bio dans sa gamme et investir le créneau de la recherche du bien-être. Avec succès : elle est devenue leader en compléments alimentaires.
PREMIERE PUBLICATION LE 9 MARS 2023. Ce qui fond dans la bouche des petits et grands en provenance de l'atelier de Gida a bien changé au fil des décennies. Depuis sa création en 1960, la confiserie familiale aujourd’hui basée à Wittenheim (Haut-Rhin) s’est adaptée aux évolutions des goûts et à celles des marchés pour les produits qu’elle a successivement confectionnés.
Sa dernière évolution en cours est assez radicale : elle consiste à augmenter significativement la place des compléments alimentaires dans son activité, à hauteur désormais d’un tiers. Gida est même devenu le leader français de son segment des confiseries converties à cette application, grâce à leur enrichissement par des zestes de plantes dans l'objectif d'aider - telle est en tout cas la promesse, - à retrouver le sommeil ou la mémoire, à se recharger en vitamine C, à suppléer des carences alimentaires, etc. Et en les consommant en bonbons plutôt qu’en gélules.
« Nous nous sommes engagés sur ce créneau il y a huit ans », rappelle Laurent Deybach, le président de Gida. Une employée au laboratoire de la PME de 50 salariés planche sur la recherche de nouvelles formulations. « Il s’agit d’un marché technique, qui n’est pas standardisé. Dès lors, une société de notre taille peut y trouver sa place », poursuit le dirigeant.
A ce créneau, Gida a consacré une partie de son investissement de modernisation des trois dernières années, d’un montant de 2 millions d'€. « L’autre vecteur de croissance, de façon transversale, nous vient des commandes spécifiques, en petites quantités, c’est-à-dire des lots de 400 ou 500 kilos, quand les géants de la confiserie raisonnent à 5 tonnes au moins », expose Laurent Deybach.
Recentrage vers la fabrication à façon

La croissance est bel et bien au rendez-vous de Gida. Le chiffre d’affaires a progressé d’un tiers en deux ans, passant de 7,5 millions à 10 millions d’€. L’évolution valide la stratégie de recentrage vers la fabrication à façon. Celle-ci s’évertue, en parallèle, de s’assortir aux nouvelles attentes du moment : moins de teneur en sucre, du produit « bio » faisant appel aux ingrédients naturels comme le miel ou du sirop d’agave pour le compte de donneurs d’ordre d’un profil nouveau d’arboriculteurs, d’apiculteurs et autres petits exploitants recrutés notamment en Allemagne voisine.
La mutation est ainsi fort perceptible par rapport aux premiers temps de l’entreprise fondée par Gilbert et Marie-Rose Deybach à Gundolsheim (Haut-Rhin). Le couple avait démarré de façon artisanale dans la fabrication de sucres cuits qui faisaient alors les joies des fêtes foraines, avant de se diversifier dans la confection de chocolats de Noël et Pâques pour le grand public, de dragées pour les temps forts religieux (baptêmes et communions) ou encore de petits Jésus en sucre.
Les forains ayant disparu de la plupart des places de village et les églises se désertifiant, il reste essentiellement les meringues fantaisies (en forme de bébés, d’oursons…) de ce « catalogue » du Gida des premiers temps.
De même, le magasin pour particuliers qui avait accompagné le déménagement à Wittenheim au début des années 2000 (l’entreprise comptait alors 7 collaborateurs) a été fermé, faute de trafic suffisant. « Nous avions de toute façon besoin de place pour répondre à l’essor de la production à façon », signale Laurent Deybach. Le bâtiment tel que configuré à Wittenheim se déploie sur 2.000 m2.
Âgé aujourd’hui de 52 ans, le dirigeant a rejoint ses parents dans l’entreprise familiale en 1995, en étant suivi par ses sœurs Marie-Odile et Véronique avec lesquelles il forme le trio qui emmène Gida vers ses nouveaux horizons. La trajectoire rejoint un ensemble de canaux de distribution que la PME parvient à répartir de façon équilibrée : grande distribution pour les pastilles de gomme (eucalyptus, réglisse…), les bonbons gélifiés et guimauves, grossistes professionnels, industries et laboratoires agro-alimentaires pour la livraison de produits intermédiaires, et petits distributeurs indépendants pour les nouvelles niches comme le bio.