Un logiciel de conception par ordinateur communique à la tête d'impression les caractéristiques de l'objet. ©Christiane Perruchot.
Un logiciel de conception par ordinateur communique à la tête d'impression les caractéristiques de l'objet. ©Christiane Perruchot.

INNOVATION. Dans le cadre du mois de l’innovation, une conférence sur la fabrication additive, plus communément appelée impression 3D, a lieu ce mercredi 24 septembre à la Maison Régionale de l’innovation à Dijon.

L'occasion de faire le point sur cette technique qui passionne les amateurs et commence à intéresser les PME.

L'impression tridimensionnelle ou impression 3D : voilà un sujet qui relevait, il n'y a pas si longtemps, de la science fiction et est en train de se démocratiser à la vitesse grand V.

Elle n'a pas encore conquis l'industrie à grande échelle qui a besoin, pour s'en emparer, d'une entière sécurisation de la technique. Les grands groupes, comme Renault ou encore Airbus, ne rechignent pas pour autant à se doter de plateformes pour stimuler la créativité de leurs ingénieurs et techniciens.

A preuve, fabriquer une voiture avec une imprimante 3D, c'est possible (voir ici), même si on est encore loin des lignes d'assemblage en flux tendu…

Mais l'impression 3D passionne les amateurs de tout âge, tout profil social et professionnel confondu.

Des FabLab (contraction de l'anglais Fabrication Laboratories) ou laboratoires de fabrication additive, fleurissent dans l'Est (*) et partout en France.

De quoi s'agit-il ? D'une plateforme de conception et de réalisation d'objets que l'on fabrique soi-même. L'imprimante 3D en constitue le cœur. Un logiciel de conception par ordinateur - il existe un nombre important de logiciels libres sur le marché - communique à la tête d'impression les caractéristiques de l'objet.

Elle leur donne forme dans les matériaux les plus divers : le plus souvent, des plastiques, mais aussi de la résine, des métaux, des matériaux organiques, des céramiques et depuis peu, du bois. Les matériaux conditionnés en bobines de fil, sont déposés couche par couche à la manière d'un millefeuille, sous l'action de la chaleur.

La campagne de financement participatif de la Kelle Fabrik de Dijon rendait explicite le type de matériaux utilisables.
La campagne de financement participatif de la Kelle Fabrik de Dijon rendait explicite le type de matériaux utilisables.

Equipement modique

Généralement, un FabLab est aussi équipé d'une machine à découpe laser capable de produire des structures 2D et 3D. Un équipement d'un investissement somme toute modique par rapport aux moyens de fabrication traditionnels.

Le FabLab de Dijon, par exemple, a acquis une imprimante 3D pour 50 000 € et espère acquérir une découpe laser pour 15 000 €.

Espaces communautaires qui mettent en ébullition la matière grise des bricoleurs du dimanche et des étudiants, les FabLab veulent maintenant mûrir en proposant leurs services aux entreprises.

Le prototypage est aujourd'hui l'utilisation la plus courante dans les PME. Parce qu'elle ne nécessite aucun outillage dédié, l'impression 3D - ou fabrication additive - débouche sur des prototypes meilleur marché et plus rapidement réalisés.

Elle est aussi pertinente à différentes étapes de la chaîne de production pour des pièces complexes ou personnalisées, en petite série.

Prototypage et pièces de rechange

Autre utilisation : la reproduction d'objets existants. En quelques heures, on peut imprimer des pièces de rechange que l'on ne trouve plus sur le marché.

« Nous voulons développer la cible des PME ; leurs salariés pourraient venir en groupe ou à titre individuel pour fabriquer quelque chose, dans leur propre intérêt intellectuel, mais aussi apporter de l'innovation à leur entreprise », affirme Laurence Berthoud, présidente de la Kelle FabriK, le FabLab de Dijon.

Pour atteindre cette maturité et dépasser l'image des Géo trouve-tout, les FabLab du Grand Est se sont réunis pour la 1ère fois à Nancy, le 13 septembre dernier.

Ces structures, le plus souvent associatives, ne sont toutefois pas encore totalement entrées dans les mœurs, voire jugées crédibles. En témoigne la campagne de financement participatif, lancée par le FabLab de Dijon cet été. Certes, la période était peu propice, mais la collecte pour acquérir une machine de découpe laser n’a pas abouti.

Les FabLab peuvent pourtant devenir de formidables incubateurs de start-up.

Fabrication d'une carte de visite en moins d'une demi-heure. ©CP.
Fabrication d'une carte de visite en moins d'une demi-heure.
©CP.

(*) En savoir plus :

- Conférence participative La fabrication additive ou l’impression 3D au cœur de l’éco-fabrication le 24 septembre, à la maison de l'innovation à Dijon. Animée par Laurence Berthoud-Lafarge et Philippe Heinrich, consultants en innovation et impression 3D, et par le FabLab de Dijon.

Avec les sociétés Delta Technologie, partenaire de 3D Systems, et Renishaw (imprimantes 3D métal). A 16h, 64A rue Sully.

- Portes ouvertes du FabLab de Dijon, dans le cadre de la fête de la science, du lundi 29 septembre au vendredi 3 octobre, à l'IUT Génie mécanique, bd du docteur Petitjean, sur le campus de Dijon. Ouverture les autres jours de 15h30 à 20h30.

- Présence des FabLab de Franche-Comté sur le salon ProEst à Belfort le 29 septembre. On y trouvera notamment celui de Biarne, village de moins de 400 âmes dans le Jura qui abrite depuis 2012 le 1er FabLab rural, Net-IKi.

- En Champagne Ardenne, l'université de technologie de Troyes va créer un FabLab de 400 m2, également ouvert au public.

- A Mulhouse, le FabLab Technistub existe depuis 2012, et a un projet de déménagement sur un plus grand espace à la Fonderie pour travailler avec les entreprises.

 

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