CÂBLERIE/BAS-RHIN. Voilà deux ans que la PME du Bas-Rhin a mis en place les méthodes d’amélioration continue développées avec succès par l’industrie automobile japonaise.
Le 25 février prochain, Codica Câbles Transmissions fera découvrir ces progrès de visu aux entreprises alsaciennes, candidates à une participation au prochain Midest - le salon de la sous-traitance-, sur le stand commun de la CCI Alsace.

 

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Vue de l'atelier de Codica Câbles Transmission à Barr. ©Codica.

 

Chez Codica Câbles Transmissions, le travail est méticuleux. Est-ce un hasard, c’est un personnel féminin qui l’assure en grande partie sur des machines dernier cri.

 

Dans l’atelier de Barr (Bas-Rhin), on soude des embouts d’à peine quelques millimètres, on injecte dans des gaines très fines des câbles métalliques dont certains n’ont pas l’épaisseur d’un cheveu, on sertit avec doigté. Intervenant sur une gamme de diamètres de 0,09 à 8 millimètres, l’usine est spécialiste des câbles fins pour applications industrielles.


Pendant de trop nombreuses années, ce travail de dentelle a contrasté avec une organisation de production « anarchique », selon les termes mêmes de l’entreprise.

 

Codica s’est attelée à sa refonte, avec une réussite telle qu’elle a remporté un trophée, dans cette catégorie « organisation », au dernier salon Midest de la sous-traitance, fin 2015 à Paris.


A partir de début 2014, les méthodes Kaizen d’amélioration continue développées avec succès par l’industrie automobile japonaise, 5S et lean manufacturing, ont conjugué leurs efforts, pour réagencer efficacement les outils de production, les stocks et le pôle qualité, s’organiser en îlots, créer des marquages au sol, rendre l’atelier plus lumineux, etc.

 

« Les résultats ne se sont pas fait attendre », souligne la direction : « les délais de livraison se sont raccourcis d’une semaine, le niveau de bruit en atelier a baissé de deux décibels, la productivité a augmenté de 8 %, favorisée par l’amélioration des conditions de travail ».


Des étudiants de l’école d’ingénieurs Insa de Strasbourg

 

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Le travail est ici méticuleux : on injecte dans des gaines très fines des câbles métalliques dont certains n’ont pas l’épaisseur d’un cheveu. ©Traces Ecrites.

 

Les entreprises alsaciennes auront l’occasion de découvrir les améliorations de visu, le 25 février prochain. Ce jour-là, le site de Barr accueille les candidats à la participation au prochain Midest dans le stand commun de la CCI Alsace.


La démarche de Codica Câbles Transmission a reposé sur un acronyme peu connu : OARA, pour « Opération d’aide à la réalisation d’avant-projets ». Cette procédure est proposée par l’école d’ingénieurs Insa de Strasbourg.

 

Pendant trois à quatre mois, un duo d’élèves en dernière année de formation dresse le check-up de l’organisation de production un jour par semaine, encadré par un ou deux enseignants. Charge ensuite aux entreprises de poursuivre avec ses consultants attitrés ou de faire appel au réseau de l’école.

 

La PME de Barr s’estime ainsi bien armée pour mener à bien son plan de diversification. La motoculture et le matériel agricole (câbles d’accélération pour tronçonneuses et débroussailleuses, câbles d’embrayage ou de freinage, élingues…) et l’automobile (câbles de baies, etc.) demeurent des piliers : ils concentrent à eux deux environ la moitié de l’activité.

 

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Codica tourne aussi son regard, de plus en plus, vers l’aéronautique, pour la commande du réglage des sièges d’avions par exemple. Ou encore vers le médical, les textiles intelligents, et le mobilier de rangement : les câbles permettent désormais de refermer par simple impulsion manuelle une porte coulissante.

 

Créée en 1957 comme entreprise familiale, la PME a rejoint un premier groupe allemand, avant de devenir en 2009 la filiale de Carl Stahl GmbH, un exemple-type d’ETI germanique avec ses 1 600 salariés répartis en toute une série d’entreprises de petite taille.

 

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Banc d’essai pour les contrôles destructifs en fin de process, qui soumet les câbles à des pressions maximales pour voir jusqu’à quelle valeur ils résistent. ©Traces Ecrites.

Une certaine sérénité

 

A Barr, Codica Câbles Transmissions emploie 40 salariés pour un chiffre d’affaires de 5 millions d’€ l’an dernier, dont 70 % à l’export (Allemagne-Etats-Unis, Asie…).

 

Dans un atelier voisin, quelques autres personnes travaillent pour une autre structure du groupe allemand, spécialisée dans les gros câbles, jusqu’à 50 mm. Le changement de décor est net : ici, c’est le fief des monstres destinés à manipuler des treuils géants et autres matériels de levage.


En contraste avec le discours récurrent sur le manque de perspectives claires à court terme, Codica Câbles Transmissions affiche une certaine sérénité, et annonce une visibilité de 12 à 18 mois.

 

« 95 % de notre carnet de commandes repose sur des appels de livraisons », indique Mathieu Dillenschneider, responsable technico-commercial.

 

Mais la bataille est permanente : les applications des câbles de Barr sont de type « vie-série » : tout se décide au stade au référencement, pour un quitte ou double de plusieurs années.

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