INNOVATION/VOSGES. Après trois années en couveuse, le fabricant de lunettes, skateboards et vélos en bois implanté dans les Vosges, a pris son envol cet été.
Pour doubler sa production en grande partie manuelle, la société In’Bô compte distribuer ses produits en Allemagne notamment.
Aux manettes, trois diplômés de l’Ecole nationale supérieure des technologies et industries du bois (ENSTIB) à Epinal qui espèrent générer un chiffre d’affaire de 1,3 million d’€ à l’horizon 2020 et employer une quinzaine de personnes.

 

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Trois fines lames de bois sont collées et pressées à plat puis découpées au laser pour obtenir des formes grossières. © Philippe Bohlinger

 

Les lunettes 100% en bois fabriquées par In’Bô sont aujourd’hui distribuées dans une centaine de boutiques indépendantes en France. Une production essentiellement manuelle réalisée aux Voivres (Vosges) à partir de bois locaux.

 

1.700 paires ont été commercialisées l’an dernier et In’Bô en vise 4.000 en 2017. Dans le même intervalle, la société créée en 2013 devrait tripler la production de son second produit phare : des skateboards associant hêtre, fibres de lin et fibres de carbone, pour atteindre 600 unités.

 

Pour booster ses ventes et parvenir au seuil de rentabilité, In’Bô va encore étoffer sa gamme de six modèles de lunettes. La jeune société parie également sur des gains notables de productivité. « Car il faut compter entre trente minutes et trois quarts d’heure de travail pour une paire de lunettes », détaille Aurèle Charlet, l’un des trois cogérants, en charge du marketing.


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La jeune équipe devrait recruter quatre personnes d’ici fin 2016, afin de se concentrer sur les aspects de commercialisation et de développement. Pour concrétiser leurs ambitions, elle s’appuie notamment sur deux réseaux, celui des industriels des sports Outdoor OSV (Outdoor sports valley) et celui des industriels de la glisse, Eurosima.

 

Cette pépite vosgienne a bénéficié d’un terreau favorable : outre l’accompagnement pendant trois ans par la couveuse d’entreprise Pacelor, elle a été soutenue par le Pôle d’excellence rurale Terres de Hêtre, une structure créée par le Syndicat mixte du Pays d’Epinal pour valoriser la filière bois-feuillus.


Fibres de lin dans les skateboards et les vélos

 

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Une paire de lunettes nécessite entre trente minutes et trois quarts d’heure de travail. © Philippe Bohlinger

 

La commune de Bains-les-Bains a également mis à sa disposition 300 m² d’ateliers. Enfin, une levée de fonds de 60.000 € en 2014 sur la plateforme de crowdfunding Ulule a confirmé la pertinence du projet.


Cet été, trois des cofondateurs ont choisi d’aller au bout de l’aventure en déposant les statuts d’une SARL. « Quand nous rencontrons les banques, nos trois années d’expérience, ainsi que notre gamme de produits apporte de la crédibilité », se félicite Aurèle Charlet.

 

Originaires des forêts voisines (chêne, noyer, alisier et platane), les lames de bois utilisées pour la fabrication des lunettes sont fournies par une entreprise de tranchage. Les façades tout comme les branches sont réalisées selon un procédé de lamellé-collé en neuf plis. Trois lames de bois sont collées et pressées à plat puis découpées au laser pour obtenir des formes grossières.


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Ces éléments de base sont ensuite encollés par trois et pressés pour obtenir le galbe attendu. Une étape d’usinage donne sa forme définitive aux produits qui seront encore poncés et vernis.


« Nous jouons la carte de l’aspect local et naturel , les consommateurs sont prêts à dépenser de l’argent dans un produit fabriqué en France plutôt qu’en Asie », juge le cogérant en charge du marketing.

 

Pour faire décoller les ventes, In’Bô communique largement notamment via des salons à Munich et à Berlin, une porte ouverte vers d’autres marchés comme les Pays-Bas ou la Suisse. Plus confidentielle, sa gamme de vélos haut de gamme en bambou récolté à Anduze (Gard) et fibres de lin coupées en Normandie constitue une autre voie.

 

Le coureur professionnel Thibaud Lhenry a décroché sur un vélo In’Bô un titre de champion du monde des « Red hook Criterium », une compétition en circuit fermé rassemblant des bicyclettes à pignons fixes.


Qui sont Antoine Cochennec,  Aurèle Charlet et Quentin Le Jannou ?

 

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De gauche à droite, Antoine Cochennec,  Aurèle Charlet et Quentin Le Jannou. © Philippe Bohlinger

 

A l’origine, In’Bô a été cofondée par cinq jeunes diplômés de l’ENSTIB (Ecole nationale supérieure des technologies et industries du bois) à Epinal. Leur projet a commencé sur les bancs de cette école d’ingénieurs : « Nous devions fabriquer 200 paires de lunettes à offrir aux étudiants de la promotion supérieure », se souvient Aurèle Charlet.
A la fin de leurs études, deux d’entre eux ont eu l’opportunité de creuser le projet via six mois de stage au PeeL, le pôle entreprenariat étudiant de l’Université de Lorraine. Après trois années dans la couveuse Pacelor, trois des cofondateurs ont choisi de poursuivre l’aventure – Quentin Le Jannou, Aurèle Charlet et Antoine Cochennec –,  les deux autres restant néanmoins associés non-dirigeants.

2 commentaire(s) pour cet article
  1. La rédaction De Traces Ecrites Newsdit :

    Pour une indication des prix, veuillez contacter l'entreprise 
In’Bô Manufacture ZA Les Bouleaux, 88240 Les Voivres Téléphone : 07 70 01 52 66

  2. François VINCENTdit :

    Merci de donner une idée des prix Svp.

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