Le parc des expositions de Mulhouse brave la crise de l’événementiel en investissant 11 millions d’euros

Les travaux de construction d’une nouvelle halle de 3.000 m2 viennent de démarrer. L’objectif de la Société Anonyme d’Economie Mixte Locale (SAEML), gestionnaire du parc des expositions de Mulhouse, est de donner plus de capacité aux événements professionnels.

Mulhouse Alsace Agglomération (m2A), propriétaire du parc des expositions de Mulhouse et principal actionnaire de la Société Anonyme d’Economie Mixte Locale (SAEML), gestionnaire, veut faire de ses installations un élément structurant de son attractivité économique et touristique. Qu’importe que la Covid soit passée par là, réduisant de moitié un chiffre d’affaires de 5,3 millions d€ en 2019 (2,5 millions d’€ en 2020, le bilan 2021 n’est pas encore arrêté).

« Cet investissement est un signe fort de co-construction avec les collectivités et les forces économiques mulhousiennes », commentait Fabien Jordan, le président de m2A dans une conférence de presse hier 24 janvier. L’élu en donnait une autre démonstration, l’agence d’attractivité de l’agglomération qui va naître ces prochaines semaines et rassemble les mêmes partenaires pour, entre autres, développer le tourisme d’affaires auquel concourent salons et autres manifestations professionnelles.




Mûri avant la crise, le projet d’extension et de rénovation vient de démarrer. Le parc des expositions va tout d’abord être agrandi de 3.000 m2 avec la construction d’une nouvelle halle dans le prolongement de l’actuelle de 10.000 m2 et le déplacement de la zone événementielle extérieure (où se déroule actuellement la fête foraine).
Après cette première phase de travaux qui doit être achevée à l’automne 2023, les installations actuelles seront rénovées. La première tranche représente un investissement de 10,85 millions d’€. La seconde se situera entre 2,5 et 4,3 millions d’€, somme qui sera affinée en fonction des performances thermiques recherchées.

« En 20 ans, le parc a vieilli et se trouve sous-dimensionné », précise Laurent Grain, directeur. Car si le parc a tourné au ralenti ces deux dernières années, le gestionnaire se trouve à l’étroit pour compléter un calendrier habituellement bien rempli de 120 manifestations par an accueillant 600.000 visiteurs. En 2019, l’activité était en pleine croissance, avec une hausse de 31% par rapport à 2018. L’extension permettra d’accueillir entre 20 et 30 événements de plus, ce qui représente « 120.000 visiteurs et 4.000 nuitées supplémentaires. »

Un potentiel de manifestations professionnelles

L’accent va être mis sur les manifestations professionnelles jugées en-deçà du potentiel malgré l’apport du désormais bien établi salon BE 4.0. En effet, 80% du chiffre d’affaires proviennent des manifestations grand public. « On peut raisonnablement viser les 30% avec de nouveaux d’événements B to B », précise Laurent Grain.
Un nouveau salon naît d’ailleurs cette année, Euro Supply Chain, le 2 juin. Il concerne le transport et de la logistique, filière identifiée d’avenir par m2A dans sa feuille de route économique « #ADN Business », présentée en juin 2020. C’est le jeune frère de Supply Chain Ouest (SCO) développé par Quimper Événement. Les principaux syndicats professionnels ont acté leur présence comme contributeurs aux conférences et ateliers techniques  dans ce salon hybride (présentiel et en streaming avec des rendez-vous B to B en ligne).





Ne reste toutefois pas à négliger les manifestations grand public dont les prochains rendez-vous s’appellent Extérieurs et Jardins (11 au 13 mars) et le salon de l’immobilier (2-3 avril). Et surtout la foire, de retour après deux années d’absence à cause du Covid. Pour attirer du monde, le gestionnaire fait le pari des concerts (4 soirées), accueille une exposition dédiée à l’univers Star Wars (Wars LEGO® Star Wars™ imaginée et réalisée par l’agence Epicure Studio) et un « concept store Déco’folie » plus grand avec des créateurs de la région.

Pour réunir le budget nécessaire à l’investissement, la SAEML  a procédé à une augmentation de son capital qui passe de 1,6 million d’€ à 4,7 millions. Mulhouse Alsace Agglomération  y a contribué à hauteur de 2,4 millions, ainsi que l’Association Journées d’Octobre (organisatrice d’un salon d'artisanal local) et les banques déjà actionnaires, Banque Populaire Alsace-Lorraine-Champagne et Crédit Mutuel (50.000 € chacune) et Crédit Agricole (44.000€) sous la forme de primes d’émission. Les autres partenaires (l’Europe, la CCI Alsace Métropole, la Région Grand Est, la Ville de Mulhouse, la Collectivité européenne d’Alsace) apportent une chacune subvention.

Signé René-Pierre Ortiz (Cabinet AEA Architectes, Strasbourg), le projet choisi sur concours se verra de loin grâce à un totem de 11 mètres de hauteur en surplomb de la nouvelle entrée, et se lira de près, par la grande sobriété d’une vêture en métal réfléchissant sur le premier niveau. L’intérieur (image ci-dessous) se veut avant fonctionnel avec un grand hall d’accueil d'une capacité de 500 personnes où pourront se dérouler des événements, un plan carré qui offre une grande modularité d’usage et un plafond technique de couleur sombre, « véritable outil de production d’événements », commente l’architecte. L’éclairage naturel est favorisé par des ouvertures obturables par des stores motorisés. La jonction entre le nouveau et l’ancien bâtiment est assuré par une passerelle intérieure. 
Les accès au site seront par ailleurs améliorés. La Collectivité Européenne d'Alsace a confirmé, selon le président de m2A, la programmation de travaux d’ampleur sur l’échangeur de la Mertzau et sur le carrefour dit « du château d’eau » à Kingersheim.