AUTOMOBILE/MOSELLE. Le sous-traitant ZF Lemförder Metal France à Florange (Moselle) a injecté 2,5 millions d’€ dans une seconde ligne de fabrication de rotules de direction pour Audi.
Les efforts d’investissement et de flexibilité ont permis de renouer avec un niveau d’activité d’avant crise de 2008, sans pour autant augmenter les effectifs.
Confrontée à une concurrence est-européenne, mais aussi coréenne, la PME de 200 personnes avance prudemment.

 

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La nouvelle ligne doublera la production dédiée à la gamme Audi en alimentant les sites allemand et hongrois de l’équipementier Bosch. ©Philippe Bohlinger.

 

L’embellie observée chez les constructeurs européens se confirme dans les ateliers de ZF Lemförder Metal France à Florange (Moselle). Les premiers éléments d’une nouvelle chaîne de fabrication de rotules de direction ont été livrés mi-avril. Sa mise en service en septembre 2017 doublera la production dédiée à la gamme Audi en alimentant les sites allemand et hongrois de l’équipementier Bosch.

 

Pour le sous-traitant automobile de rang 1 et 2 rattaché à la division « Car chassis technology » du groupe ZF Friedrichshafen, l’investissement avoisine de 2,5 millions d’€. Il témoigne du renouveau à l’œuvre chez cette PME spécialisée dans les éléments de liaison au sol (joints de roue, bras de suspension, bielles, leviers…).

 

Trois contrats majeurs ont été remportés depuis 2013 par le site pour Audi, PSA, et Daimler. Ils se sont traduits en 2016 par une hausse de chiffre d’affaires de 24% par rapport à 2015 , soit 51,5 millions d’€.

 

La bonne santé du site qui collabore avec les principaux équipementiers de rang 1, mais aussi avec des constructeurs est le fruit d’un plan stratégique « Horizon 2014 » qui prévoyait un investissement moyen du groupe de 2 millions d’€ par an en contrepartie d’efforts de flexibilité de la part des 200 salariés.

 

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Durement frappé par la crise de 2008, ZF Lemförder Metal France avait été contraint de se séparer de 60 personnes en CDI dans le cadre d’un plan de départs volontaires. « Le départ conjoint de ces salariés, mais aussi des intérimaires a impliqué un important travail sur la flexibilité en interne », livre Marc Eidesheim, président de ZF Lemförder Metal France.

 

La signature d’un accord de compétitivité en 2012 avec la totalité des organisations syndicales a conduit à augmenter la durée de temps de travail rémunéré de 2 heures en trois ans. L'accord qui comptait par ailleurs un volet de modération salariale, a également ouvert la possibilité de définir, en début de semaine, le nombre de postes nécessaires sur chaque ligne de production.

 

L’organisation peut passer de 13 à 15 postes selon les besoins, autrement dit la production peut s’arrêter le vendredi à 14h (13 postes) ou le vendredi à 22h (14 postes) ou encore le samedi matin à 6h (15 postes).

 

« La majorité des lignes tournent en 14-15 postes aujourd’hui, mais sur la ligne dédiée à Daimler par exemple nous travaillons depuis le début de l’année 2016 en 17 postes (travail le samedi) pour répondre à la demande. » 

 

Contrats remportés à l’intérieur du groupe

 

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Une première ligne de fabrication de rotules de direction pour Audi a été mise en service en 2015. ©Philippe Bohlinger.

 

Aujourd’hui, le fabricant semble récolter le fruit de ses efforts. « En l’espace de deux-trois ans, nous sommes positionnés dans les usines de tête sur les indicateurs de qualité, productivité, de fiabilité, logistique, etc. », se félicite Marc Eidesheim qui n’a pas ménagé ses efforts pour remporter de nouveaux contrats à l’intérieur du groupe devenu le 3e équipementier mondial après l’absorption de TRW en 2015.


Ces efforts conjugués ont permis au site de retrouver son niveau d’activité d’avant-crise, d’employer à nouveau un vivier d’une cinquantaine d’intérimaires, mais sans procéder pour à de nouveaux recrutements en CDI.


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Concernant les perspectives d’embauche, le dirigeant reste prudent : « Mon objectif est avant tout de pérenniser le site et d’arriver à un chiffre d’affaires annuel de 60 millions d’€ ».


Bien positionné géographiquement pour livrer le marché continental, le fabricant continue de souffrir de la concurrence est-européenne : « la pression n’a pas diminué, au contraire, elle a tendance à s’accentuer », s’inquiète le dirigeant.

 

Plus étonnant, ses pièces se retrouvent parfois en concurrence avec des produits sud-coréens. « A l’heure de la COP21, il est surprenant de voir certains industriels se fournir en Asie pour des éléments de liaison au sol dont la valeur-ajoutée demeure modérée », s’étonne-t-il.

 

Qui est Marc Eidesheim ?

 

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Marc Eidesheim, président de ZF Lemförder Metal France. © Philippe Bohlinger.

 

Le dirigeant de 47 ans a pris les rênes de ZF Lemförder Metal France en octobre 2008, aux prémices de la crise économique. « J’ai démarré le mois avec 5,1 millions d’€ au carnet de commandes et je n’ai terminé à 3,9 millions », se remémore-t-il.

Dans ce contexte peu porteur, Marc Eidesheim a travaillé à maintenir et à améliorer la compétitivité du site installé à proximité du fabricant de colonnes de direction ThyssenKrupp Presta, dont il est un fournisseur.
Originaire de Sarreguemines (Moselle), le président de ZF Lemförder Metal France avait de bon atout en main : Il a réalisé toute sa première partie de carrière dans l’industrie automobile en Allemagne.

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