CYCLES/NIÈVRE. Le premier fabricant mondial de pédales automatiques pour vélos de route change de braquet avec pour actionnaire de référence, le fonds d’investissement français Activa Capital.
Les anciens dirigeants demeurent au capital et continueront à accompagner l’entreprise qui escompte doubler son activité à cinq ans.
La stratégie de développement passe par des acquisitions pour compléter l’offre produit.

Ce n’est pas la fin d’une belle histoire franco-française, mais le commencement d’une nouvelle. Ainsi peut-on résumer l’opération conduite par le fonds d’investissement français Activa Capital qui a pris ce mardi 28 juin une participation majoritaire significative, mais tenue confidentielle, comme son montant, chez Look Cycle à Nevers (Nièvre).
« Nous achetons l’affaire la plus innovante de son secteur, avec 250 brevets, la PME a le plus beau palmarès international et un fort potentiel de croissance », souligne Charles Dielh, fondateur associé d’Activa Capital.
Les anciens dirigeants-actionnaires du premier fabricant mondial de pédales automatiques pour vélos de route ont choisi la solution d'une cession, tout en restant au capital, par souci de taille critique.
« Nous évoluons dans un monde à croissance faible, avec une concurrence accrue et l’obligation d’investir de plus en plus en sponsoring et en marketing, ce que nous ne pouvions plus faire suffisamment avec nos seuls moyens», justifie Dominique Bergin, l’ancien président de Look.
Doubler l’activité à cinq ans
La preuve en est donnée avec les deux plus grandes compétitions à venir. Pour le Tour de France qui commence ce samedi 2 juillet, l’industriel nivernais fournit une équipe en vélos et en dote dix autres de ses différents matériels.

Quelques semaines plus tard aux JO de Rio, il sera présent avec 80 vélos de piste, dont ceux des athlètes de la fédération chinoise cycliste. « Quant on pense qu’il nous faut 40 heures et 300 pièces pour faire un cadre carbone et que les Chinois dominent à 95% la production, nous sommes très fiers », évoque Dominique Bergin.
A ce besoin très capitalistique de développement interne, s’ajoute la nécessité de compléter l’offre produit par croissance externe.
« Activa Capital créé en 2003, est actuellement, avec plus de 500 millions d’euros sous gestion, dans 24 entreprises et nous avons réalisé pour elles plus de 60 acquisitions, c’est dire si Look est en phase avec notre stratégie », argumente Charles Dielh.
Absent du vélo électrique, du textile et de la chaussure, Look qui a repris en début d’année le fabricant de roues carbone Carima (Les Echos du 4 février), pourrait étudier toute opportunité qui se présente dans ces domaines.
« Je pense raisonnablement qu’à cinq ans, nous devrions atteindre les 100 millions d’euros d’activité », précise Dominique Bergin qui siègera au conseil de surveillance.
L’entreprise réalise actuellement 46 millions d€ de chiffre d’affaires, dont 75% à l’international et emploie 400 personnes entre son site et siège de Nevers et celui de Tunisie qui prépare les cadres composites.
Une technologie qu’elle maîtrise parfaitement pour des cycles haut de gamme et qui lui donne encore une petite longueur de roue d’avance sur ses principaux concurrents.

Qui est Dominique Bergin ?
Ce Neversois à la cinquantaine mûre a eu une vie avant Look Cycle qu’il a repris sur dépôt de bilan en 1998, avec Thierry Fournier, Jean-Claude Chrétien et une partie du personnel.
A 23 ans, après des études commerciales, puis juridiques, il devient le plus jeune directeur de clinique de France.
Il monte ensuite un cabinet de conseil en gestion et formation spécialisé dans le domaine de l’hospitalisation privée.
Son choix pour Look, il y a dix-huit ans a été dicté, il le confesse par « l’amour du sport » et de sa Petite Reine.
Sous son impulsion, le fabricant est devenu une référence mondiale, une réussite sociale et signature synonyme de victoires du savoir-faire français à répétition.

Lire aussi cet article de l'auteur dans le journal Les Echos de ce jeudi 30 juin 2016.