La filiale du japonais Tokibo triple sa surface de production et de recherche et développement sur la zone Temis à Besançon, où elle est implantée depuis 2007. Sophysa prépare le lancement de deux nouveaux dispositifs médicaux pour l’hydrocéphalie,
La multiplication des accidents cérébraux dope l’activité du fabricant de valves neurologiques Sophysa à Besançon. La filiale du japonais Tokibo et seule usine de production en France, investit 12 millions d’€ pour s’agrandir. Un second bâtiment, de 5.700 m2 sera construit à partir du printemps à côté de l’actuel, de 2.800 m2, sur la zone Temis.
Avec une surface trois fois plus importante, portée à 8.500 m2, l’industriel se donne les moyens de répondre au marché pour la décennie.
« L'objectif est de tripler notre capacité de production à 10 ans », expose Philippe Nègre, le directeur général. La forte croissance de l'entreprise se mesure en France et plus encore à l’international où est réalisé plus de 90% d’un chiffre d’affaires qui, en 2019, s’élevait à 23 millions d’€. Sophysa, dont le siège social se situe à Orsay, dans la région parisienne, emploie 190 personnes, dont 150 à Besançon.
Sophysa conçoit et fabrique des valves neurologiques et des systèmes de monitoring de la pression intracrânienne. Ces dispositifs médicaux permettent de maîtriser l’hydrocéphalie, un trouble du cerveau causé par l’accumulation excessive de liquide cérébro-spinal qui provoque une hausse de la pression intracrânienne.
Celle-ci peut avoir plusieurs origines, congénitale – phénomène encore mal compris par la médecine –, ou accidentelle. Les traumatismes crâniens en sont une cause fréquente, tout comme les AVC. Avec le vieillissement de la population, dans la perspective statistique d’un Français sur trois âgé de plus de 60 ans en 2050, et dans la même proportion dans les pays développés, se pose un problème de santé publique.
Première valve programmable au monde en 1984

« Les besoins de prise en charge des patients par neuromonitoring devraient continuer à augmenter fortement dans les prochaines années », confirme l’entreprise qui en a fait son métier depuis la présentation en 1984, au salon Micronora de Besançon, de la première valve programmable au monde. Depuis, Sophysa en améliore la technologie.
Ces prochaines années, elle en commercialisera une nouvelle génération. Le service de R&D de l’entreprise est en train de tester une valve neurologique programmable, implantée par intervention chirurgicale, pour ralentir les effets de l'Hydrocéphalie à Pression Normale (HPN) chez les seniors, une maladie neurodégénérative méconnue, dont les symptômes sont souvent confondus avec ceux de la maladie d’Alzheimer. L’entreprise travaille aussi sur un nouveau système de neuromonitoring multiparamétrique qui devrait contribuer à améliorer la prise en charge des traumatisés crâniens graves et des accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Ce sont ces deux nouveaux dispositifs médicaux que l’entreprise va fabriquer dans son usine agrandie qui sera achevée fin 2022. Elle hébergera une salle blanche de 700 m2, offrant une surface supplémentaire à l’actuelle qui s'étend sur 400 m2 et dont la capacité a été augmentée de 150 m2 dans des locaux provisoires en location. A terme, si le business plan de l’entreprise suit son cours, il est prévu un troisième bâtiment dédié à la logistique.
Comme l’actuel construit en 2007, le nouveau bâtiment sera particulièrement soigné. L’architecte Brigitte Métra qui l’avait dessiné le réalise dans la même veine, habillé de lames d’acier qui laissent passer la lumière naturelle nécessaire aux opérations minutieuses de montage des pièces microtechniques. Pour Philippe Nègre, l’image fait aussi partie de la stratégie de l’entreprise. Ses clients, distributeurs de dispositifs médicaux et hôpitaux, viennent lui rendre visite depuis le monde entier.


