Spécialisé dans l’habillage du bâtiment et l’évacuation des fumées, Hild, près de Colmar, devient Altema pour gagner en lisibilité sur un marché désormais national. Encore peu présent dans le sud et dans l’ouest de l’hexagone, le groupe alsacien souhaite compléter son réseau d’agences.


De seize sociétés possédant chacune un nom différent, le groupe Hild est passé à une seule entité fédératrice : Altema (anagramme de métal avec le préfixe ALT-, altitude, traduisant l’ambition du groupe). Un changement qui date de mars dernier mais qui était en projet depuis 2018, lorsque le groupe basé à Jebsheim, près de Colmar (Haut-Rhin), a racheté le savoyard SMT, fabricant et distributeur de produits de couverture. Une opération qui lui a permis de prendre une envergure nationale avec 18 agences supplémentaires. « Le rachat de SMT a accéléré notre volonté de créer un groupe unique », raconte Didier Namy, président du groupe depuis 2011.

 

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Aujourd’hui Altema emploie 580 salariés (dont 200 en Alsace), pour un chiffre d’affaires de 190 millions d’€, et possède trois sites de production et 42 agences de distribution sur le territoire national. La fabrication et la distribution d’articles métalliques pour le toit et la façade des bâtiments représente 80% de l’activité du groupe, les 20% restants sont dédiés à la fabrication et distribution de solutions d’évacuation des fumées.

Sur ces deux métiers, Altema, détenu en majorité par Chequers Capital depuis 2016, possède entre 10 et 12% de parts de marché en France, à la troisième place derrière une filiale de Saint-Gobain et un groupe anglais. L’objectif est de développer le chiffre d’affaires et la rentabilité sur un marché de l’habitat très dynamique, porté par un niveau de transactions immobilières élevé et des investissements liés à la restauration et à la transition énergétique. Offrant plus de visibilité et de lisibilité, la nouvelle enseigne doit permettre au groupe d’atteindre cet objectif.

Altema a également arrêté une stratégie offensive au niveau de ses agences de distribution et de ses services. Encore peu présent dans le sud et dans l’ouest de l’Hexagone, le groupe souhaite compléter son réseau d’agences. A terme, il en vise une soixantaine. Le groupe cherche également à développer l’univers de la cheminée dans les agences qui n’en faisaient pas ou peu. Afin de répondre aux demandes spécifiques de ses clients, 22 agences sont équipées de machines à commande numérique pour façonner des pièces à la demande, destinées à l’habillage du bâtiment. L'industriel alsacien veut par ailleurs poursuivre ces investissements en installant des ateliers de pliage dans d’autres agences.

 

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Altema développe aussi des services numériques. En septembre 2020, une plateforme e-commerce dédiée à la marque des conduits de fumée « Modinox », a été lancée, permettant d’acheter en ligne les 4.000 produits du catalogue. Elle a déjà enregistré plus de 2.000 commandes. Une autre plateforme d’e-commerce regroupant, cette fois-ci, tous les produits fabriqués et distribués par le groupe sera mise en ligne à partir de janvier 2022. « Ces nouveaux services de click and collect plaisent à nos clients car ils leur facilitent leur quotidien et leur font gagner du temps », estime Didier Namy.

 

Des ateliers dans les points de vente

 

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Altema fabrique des produits métalliques dans son usine de Jebsheim (Haut-Rhin) et développe dans ses agences, des ateliers avec une machine à commande numérique pour façonner des pièces à la demande et projette d'installer un atelier de pliage dans certaines d'entre elles. © Altema


Pour parfaire sa stratégie, le groupe restructure sur son offre de produits avec, pour commencer, une nouvelle marque, Hildem, regroupant ses solutions destinées à l’habillage du bâtiment, lancée en avril. Au sein de ses agences, Altema a aussi diversifié son offre en proposant un espace de vente en libre-service pour les besoins en matériel et outillage.

 

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En ordre de marche pour poursuivre sa croissance, l’entreprise est cependant freinée par les tensions, depuis le début de l’année, sur le marché des matières premières. Certains de ses matériaux principaux : acier laqué, aluminium et tôles galvanisées connaissent des hausses de prix et des ruptures d’approvisionnement.

Le problème est identique pour des produits annexes comme le bois, utilisé pour le conditionnement de produits. « C’est compliqué à gérer d’autant plus que le marché est très dynamique. Heureusement, nous avons une politique de partenariat à long terme avec nos fournisseurs, donc cela pèse en notre faveur dans leurs arbitrages clients », affirme le président. 

namyQui est Didier Namy ?


Diplômé de Sciences-Po Paris, Didier Namy a débuté sa carrière chez Paribas, en Indonésie puis en Argentine. A 28 ans, en 1993, il rachète la société Vauconsant, basée en Meurthe-et-Moselle, spécialisée dans la production d’équipements pour les cuisines collectives.
En 2011, il participe au rachat de l’entreprise familiale Hild, accompagné de cadres de l’entreprise et d’un investisseur.

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