MACHINES AGRICOLES/BAS-RHIN. Pour ses 190 ans qu’il va fêter cette année, le fabricant alsacien de machines agricoles approche à nouveau le milliard d’€ de chiffre d’affaires, avec un ratio de rentabilité figurant parmi les meilleurs millésimes.
Depuis Saverne, son siège historique où il a investi fin 2017 dans un centre de stockage de pièces pour 17 millions d’€, Kuhn se déploie dans le monde entier avec des usines de production aux Etats-Unis, au Brésil et aux Pays-Bas.

 

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Kuhn fabrique du matériel pour la récolte des fourrages, les conduites d'élevages, le travail du sol et la pulvérisation-fertilisation. Ici, l'usine historique de Saverne, dans le Bas-Rhin.

 

A presque deux siècles d'existence, Kuhn approche à nouveau avec le milliard. Le groupe de machinisme agricole basé à Saverne (Bas-Rhin) a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 966 millions d'€ tout près de son record de 2013 où il avait franchi le seuil symbolique, avec 1,048 milliard d'euros.

 

Le chiffre 2017 marque une augmentation de 13 %, très probablement supérieure à celle du marché. Le bénéfice d'exploitation progresse lui aussi pour se situer à 83 millions d'€, soit un ratio de rentabilité qui approche là encore les meilleurs millésimes.

 

Ces indicateurs ont permis à Kuhn d'aborder avec confiance l'année 2018 où il fêtera ses 190 ans. « Aujourd’hui plus que jamais nous croyons en l’avenir de l’agriculture et de notre secteur d’activité. Nos 190 ans d’expérience et l’engagement de nos collaborateurs, associés à la performance de nos réseaux de distribution, nous permettent d’envisager le futur avec passion et confiance », déclare le P-DG Thierry Krier.

 

La société alsacienne a bien grandi depuis ses débuts. Elle est devenue un géant mondial de son domaine : le matériel pour la récolte des fourrages, les conduites d'élevages, le travail du sol et la pulvérisation-fertilisation.

 

 

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Ses 5.230 salariés se répartissent dans une centaine de pays, en particulier sur 11 sites de production en France et à l'étranger suite à des croissances externes aux Etats-Unis (depuis 2002), au Brésil (2005) et aux Pays-Bas (2009). « Notre chiffre d'affaires se répartit aux deux-tiers en Europe, à 30 % sur l'ensemble du continent américain et le solde en Asie », précise Christian Fischer, directeur commercial.

 

« Notre important travail de R&D a produit de nombreuses nouveautés qui ont rencontré un très bon répondant », ajoute-t-il pour expliquer la croissance de 2017, opérée à périmètre constant. Le bilan aurait pu être encore plus flatteur sans une contre-performance des Etats-Unis.

 

Aucun rapport avec Trump. « Les mauvaises récoltes ont rendu l'exercice céréalier très difficile », souligne Christian Fischer. Les autres zones ont toutes progressé. « Cela signifie que les marchés européens dits matures sont également porteurs », relève le directeur commercial. Dans ce contexte, le développement de l'activité en Asie fait partie des intentions, mais n'est pas élevée au rang de première priorité.

 

Un quart des effectifs mondiaux à Saverne

 

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Vue aérienne de l'usine de Saverne où travaillent 1.500 salariés et qui vient d'être agrandi d'un nouveau centre de stockage de pièces.

 

L'internationalisation est devenue pour Kuhn une réalité de tous les jours, au point de sacrifier à l'anglicisme ambiant en baptisant son année 2018 comme celle des “190 years of excellence”. Mais Saverne n'est pas qu'un siège de figuration. Les sites dans la ville et la commune voisine de Monswiller concentrent 1.500 salariés soit plus d'un quart des effectifs mondiaux, en production et logistique.

 

Kuhn sait plaider leur cause auprès du propriétaire suisse, le groupe industriel Bucher. On se souvient de l'abnégation avec laquelle le précédent dirigeant Michel Siebert avait su le convaincre en 2007 d'implanter à Monswiller une nouvelle usine de grandes machines, alors que la logique comptable poussait à choisir l'Europe de l'Est.


Le fief bas-rhinois est régulièrement bien doté dans l'effort de R&D et l’investissement qui représente 8 à 10 % du chiffre d'affaires annuel. Il vient d'être renforcé au niveau de la logistique amont.

 

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Suite à 17 millions d’€ d'investissements, il abrite depuis l'automne 2017 un centre de stockage de pièces pour alimenter l'usine de production au centre de Saverne, qui fabrique pour le monde entier des faucheuses, faneuses, semoirs, et autres herses rotatives. Selon Christian Fischer, cette nouvelle infrastructure de 10.000 m2 « rationalisera les flux et apportera de la flexibilité ». En somme, elle donnera l'agilité d'une jeunette à l'usine historique de 1864...

 

Les photos ont été fournies par l'entreprise.

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