START-UP/DIJON/BESANCON. Avec KwickWink, à Dijon, les livraisons se passent en l'absence des destinataires et en toute sécurité grâce à une application pour serrure connectée et un concierge numérique.
Avec Flexio, à Besançon, fini les formulaires papier et bienvenue dans la digitalisation des process. Une plateforme web communique avec les différents outils de production.
• KwikWink sécurise les livraisons en l’absence de destinataire.

Ils s’apprêtent à résoudre un véritable casse-tête qui concerne aussi bien les professionnels de la livraison que les destinataires eux-mêmes. Ils, se sont Dominique Testa et Tu-Han Vincent-Sultan dont la start-up KwikWink veut optimiser les tournées de livraison en permettant qu’elles se déroulent en l’absence des destinataires, avec la garantie d’une totale sécurité.
Qui n’a pas connu en effet la galère d’attendre le livreur une demi-journée entière, de devoir être absent inopinément, d’avoir à confier les clés à une tierce personne, d’être obligé de recommander la livraison… Sans compter le retard si le colis est urgent, le coût pour la société de transport et l’empreinte énergique négative.
Alors KwikWink (pour clin d’œil rapide), quèsaco ? Tout simplement une application brevetée permettant à une serrure connectée de s’ouvrir à condition que deux demi-clés numériques l’autorisent en même temps. Explication : le livreur prépare sa tournée journalière en demandant à la plateforme KwikWink un code ou clé numérique qu’il télécharge sur son portable. Chez le destinataire, la serrure reçoit elle aussi un code. Arrivé sur place, le livreur n’a plus qu’à se connecter à la serrure et ce double sésame lui ouvre la porte.
Mais ce n’est pas tout, une caméra à déclencher devant la porte fait office de tiers de confiance pour le livreur qui peut démontrer que le colis a bien été livré à telle heure, que son carton est en parfait état et qu’il referme ensuite bien la porte. De son côté, le destinataire absent peut s’assurer à distance, en visionnant la vidéo via la plateforme, qu’il s’agissait du bon livreur, qu’on ne lui a rien dérobé et que sa porte est de nouveau verrouillée.
Imaginez le progrès réalisé. On pourra ainsi livrer même de nuit ou à des horaires évitant les embouteillages ou restrictions d’accès, notamment en centre-ville. Les commerces et les sociétés de vente en ligne pourront proposer avec la livraison à domicile des services supplémentaires, tels le rangement des courses, le montage des meubles…
KwikWink, au capital de 60.000 € et qui s'appuie sur une équipe de cinq personnes, ne réalise pas encore de chiffre d’affaires car elle finalise la preuve de concept (POC), mais engage une démarche commerciale pour convaincre les sites marchands et le monde du transport. Didier Hugue.

• Flexio à Besançon a mis au point une plateforme qui communique avec toutes sortes de terminaux.

L’idée de départ est simple : créer une application universelle pour traiter les données des entreprises plutôt que de développer des outils sur-mesure. Une digitalisation des process réglée en quelques jours contre plusieurs mois avec des outils propres. Fondée à Besançon par Julien Brugger en 2016, Flexio avait bénéficié d’une première levée de fonds de 450.000 €, en décembre 2017, et a signé depuis de nombreuses preuves de concepts avec des industriels des transports, de l’automobile, du BTP, de la maintenance des bâtiments, de l’énergie, etc.
Le concept est celui d’une plateforme web basée sur un écosystème capable de se connecter à différents outils d’une entreprise. Utilisée sur le terrain via des terminaux, tablettes ou smartphones, selon les besoins du client, la solution remplace les formulaires papier et l’ergonomie de la saisie fait gagner du temps à l’opérateur.
Mais l’outil va plus loin en traitant véritablement la donnée. « L’écosystème est une sorte de boîte à outils qui peut permettre de créer des tableaux de bord pour visualiser les données », explique Julien Brugger. « Il y a aussi la partie scénario où Flexio ajoute de l’intelligence en amenant les données au bon endroit. Tout se fait en glissé-déposé. Microsoft a déjà fait tout ça, mais nous, nous avons extrait 15 à 20% des outils les plus utilisés auxquels nous avons ajouté notre expérience, et nous avons simplifié et inclus tout cela dans une solution globale avec une seule licence. »
Le modèle économique choisi par Flexio est celui de la solution logicielle SaaS (« Software as a service », ou logiciel conçu comme un service et installé sur le cloud). Chaque action de scénario enclenchée est facturée comme une unité. « Nous offrons des forfaits, de 5.000 à 20.000 unités et même au-delà, avec un coût dégressif et une utilisation évolutive. Cette facture à l’utilisation, c’est un pari que l’on fait. » Un pari tenu : le chiffre d’affaires 2017 de la start-up a atteint 80.000 € et devrait être en croissance en 2018.
Flexio compte déjà une bonne quinzaine de clients, parmi lesquels Enedis, le Crédit Agricole, EDF, Keolis, Transdev, Parisot ou encore Michelin, pour les plus gros. Tous trouvent dans l’outil un gain de temps : une heure par jour en tests de conformité chez Parisot, un demi-poste par an et par atelier pour vérifier la qualité du pneu chez Michelin, 20% de productivité en plus chez Transdev…
Installée à Temis Innovation, Flexio compte désormais 10 salariés et prend le temps de recruter les bons profils : « Nous pratiquons un management ouvert et l’idée est de recruter des gens meilleurs que nous », confie encore Julien Brugger qui raisonne en mode équipe et non en dirigeant.
Les deux derniers collaborateurs sont arrivés à la rentrée. Flexio sera présent sur le salon Micronora la semaine prochaine (25 au 28 septembre). Rien d’étonnant lorsqu’on se positionne comme un apporteur de solutions d’optimisations des processus opérationnels dans l’industrie. Monique Clémens.
