Un an et demi après sa création, Moneway lance la version bêta de son service bancaire digital, recrute une dizaine de développeurs en informatique et fonctions support, et fait le pari de s'épanouir en milieu rural, dans le haut-Doubs. L’innovation de Terremys, fabricant de drones à Strasbourg, né lui aussi début 2018, tient dans un capteur qui permet de compenser les effets magnétiques de l'engin en vol. Sa cible, les levés géophysiques à haute altitude : archéologie, réseaux souterrains, exploration minière etc.
• La néo-banque Moneway lance une version bêta de ses services
C’est clairement à la génération Z, habituée à tout faire en ligne que s’adresse Moneway, une start-up incubée par la Burgundy School Business (BSB, école de commerce de Dijon) et qui a bien pris son envol puisqu’un an et demi après sa création en janvier 2018, elle compte 13 salariés et en recrute une dizaine d'autres d’ici la fin de l’année, des développeurs et des fonctions supports (RH, marketing).
Créée par deux étudiants en informatique à l’Épitech de Strasbourg, Romain Vermot et Benjamin Chatelain, et une étudiante en marketing à la BSB, Noémie Nicod, la start-up est ce que l’on appelle une néo-banque (elle ne gère pas de fonds) ou un un agent prestataire de services bancaires. Depuis application mobile téléchargeable (gratuitement) sur iOS et sur Android, le client crée un compte de paiement et commande une carte de débit MasterCard dont il gère lui-même les fonctionnalités (sans contact, blocage ou déblocage de celle-ci, choix de son code PIN), avec lesquelles il paie ses achats dans un magasin et en ligne, en France et à l’étranger, retire des espèces et fait des virements à d’autres « abonnés » sans relevé d’identité bancaire. L’application fournit une liste très détaillée des transactions et même, sur option, la géolocalisation des achats. L’offre de base gratuite devient payante à partir d’un certain seuil de services.
Pour vérifier la pertinence des services et leur bon fonctionnement, Moneway s’appuie sur une communauté, sous la florme d'un forum en ligne et sur les réseaux sociaux. Une version d’essai (bêta) a été lancée il y a moins d’un mois avant sa commercialisation à grande échelle avec une attention toute particulière aux mille premiers testeurs invités à donner leur avis, signaler les buggs et permettre de tester la robustesse du serveur.
Pour concrétiser leur projet, les entrepreneurs âgés de 25 ans, ont levé 1,137 million d’€ auprès de business angels de Franche-Comté et de Bpifrance. La prochaine étape espèrent-ils, sera la mise en place de crédit et d’épargne en s’appuyant sur un établissement bancaire traditionnel : « Des négociations sont en cours pour aboutir fin 2020-début 2021 », explique Noémie Nicod. Entre temps, ils auront mis au point une offre entreprise pour la gestion automatisée des notes et remboursements de frais professionnels.
Leur démarche se singularise par ailleurs par une localisation à Villers-le-Lac, dans le haut-Doubs dont ils tous les trois ont originaires. « Nous voulons prouver que la nouvelle économie peut aussi réussir en province et pour faire venir de jeunes diplômés, nous apportons une aide au logement et à la mobilité ainsi que la possibilité de réaliser jusqu’à la moitié de leur temps de travail en télétravail. »
Christiane Perruchot
• Terremys utilise des drones pour étudier le sous-sol

Créée en janvier 2018 à Strasbourg par Tristan Fréville et Bastien Auneau, Terremys conçoit et fabrique des drones pour réaliser des relevés géophysiques. L’électronique embarquée dans le drone enregistre les variations du champ magnétique dans le sol. L’innovation de la start-up tient dans un capteur qui permet de compenser les effets magnétiques du drone.
Par ses hauteurs de vol d’une grande amplitude, de 1 à 150 mètres, cette technologie intéresse différents domaines d’application : détection d’archéologie, d’objets métalliques (obus par exemple), géoréférencement de réseaux souterrains, exploration minière et pétrolière, géothermie, etc. « Plus le drone monte haut, plus il peut voir en profondeur dans le sol », explique Tristan Fréville.
Ces robots volants programmés pour chaque mission permettent de remplacer les hélicoptères et les avions, utilisés pour les relevés profonds, et les hommes et les quads, utilisés pour les autres relevés. Leurs avantages : la rapidité et la fiabilité quelles que soient les conditions du sol (boue, cultures, obstacles).
Terremys vise le marché européen. L’entreprise a déjà été contactée par EDF pour un projet de géoréférencement de son réseau. Elle a également des projets en Allemagne et même au Costa-Rica. Terremys a également signé un contrat de collaboration de recherche avec le CNRS et l’Institut de physique du globe de Strasbourg (IPGS).
La jeune société développe une flotte de quatre drones, un capteur et un logiciel de traitement des données. « La technologie qu’on propose arrive à un moment où le marché attend ce type de relevés par drone », affirme Tristan Fréville. De plus, les concurrents demeurent peu nombreux car « ils ne savent pas compenser les effets magnétiques du drone », assure t-il.
Actuellement constructeur de drones, Terremys pourra faire évoluer son modèle économique vers la location ou la vente. Pour l’instant, la start-up n’emploie que deux salariés, mais elle espère doubler son effectif d’ici à l’année prochaine et multiplier par trois son chiffre d’affaires (non communiqué).
Julie Giorgi