Hypno VR a réalisé un logiciel adapté aux casques de réalité virtuelle pour effectuer des anesthésies sous hypnose qu’elle vient de présenter au Consumer Electronics Show (CES) de las Vegas. De son côté, Galien Santé développe un modèle économique autour d'un carnet de santé en ligne.

• Hypno VR : l’hypnose médicale via des casques de réalité virtuelle

Tout a commencé en mars 2016 lors du Hacking Health Camp à Strasbourg. Les docteurs Denis Graff et Chloé Chauvin qui pratiquent tous les deux l’hypnose médicale présentent un projet innovant : utiliser un casque de réalité virtuelle pour amener le patient à un état d’hypnose. L’idée étant de faciliter l’accès à l’anesthésie sous hypnose, encore très peu utilisée. 
Récompensé par le jury, le projet se concrétise. Aux deux experts médicaux, vient s’adjoindre un expert du numérique, Nicolas Schaettel. A eux trois, ils créent la société Hypno VR en novembre 2016. Elle développe un logiciel de réalité virtuelle capable de plonger et maintenir un patient en état d’hypnose. Trois univers visuels et quatre univers musicaux (créés par des professionnels formés en musicothérapie) sont aujourd’hui proposés aux patients lors de séquences allant de 10 minutes à 1h30, selon la durée de l’intervention et l’indication thérapeutique. 

La solution Hypno VR ne se substitue pas aux autres types d’anesthésies, elle est destinée à gérer la douleur des petits gestes médicaux, et à gérer l’anxiété pré-opératoire et la douleur post-opératoire, expliquent les fondateurs. Un premier prototype sorti au début 2017 a permis de réaliser des études rétrospectives qui ont validé le concept.

 

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En 2018, lors d’un tour d’amorçage finalisé en juin, Hypno VR a levé 700 000 €. Le financement a donné le feu vert à la commercialisation du logiciel en septembre dernier, sous le forme d’un abonnement mensuel comprenant un nombre de séances illimité et l’accès aux mises à jour. Le logiciel s’adapte à plusieurs marques de casques (Oculus Rift, Oculus Go et Samsung Gear VR). Le marché visé est celui des établissements de santé en France et en Europe. « Le patient a moins d’effets secondaires que sous anesthésie médicamenteuse et il récupère plus vite. Le médecin prend moins de risques et l’établissement réalise des économies », affirme Nicolas Schaettel, le président.
En 2019, Hypno VR prévoit de lancer deux études cliniques prospectives dans plusieurs centres médicaux en Alsace, à Paris et dans l’Ouest afin d’élargir le champ d’application de sa solution. Une deuxième version du logiciel et de nouveaux univers graphiques sont également annoncés. Hypno VR, qui emploie aujourd’hui 8 salariés, prévoit d’embaucher en 2019, mais ne souhaite pas communiquer sur le nombre de postes créés, ni sur son ambition de chiffre d’affaires, concurrence oblige… 


• Galien Santé numérise le dossier médical en laissant la main au patient.

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Dan Benamara, cofondateur de Galien Santé, développe un carnet de santé numérique aux données alimentées par les patients. © Julie Giorgi.

Télémédecine, dossier médical partagé (DMP) : la digitalisation de la médecine est bel et bien entamée. Dans la même logique que le DMP de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, l’application Galien Santé répond au besoin des patients qui souhaitent avoir leur dossier médical sous forme numérique. Mais alors que le DMP sera surtout alimenté par les professionnels de santé, avec l’application Galien, c’est l’utilisateur qui garde pleinement le contrôle de son dossier. 

Par le biais d’une technologie d’intelligence artificielle, les informations du dossier du patient seront organisées par thèmes. Il disposera d’une adresse mail sécurisée, et d’un dossier privé conforme aux règles de protection des données (RGPD). Le tout sera archivé sur le cloud sur des serveurs homologués hautement sécurisés. Le patient recevra ses résultats d’analyse médicale, de scanner et enverra son ordonnance à la pharmacie qui peut préparer et livrer la commande à domicile, partager des données spécifiques avec son médecin, et créer un groupe de discussion fédérant les professionnels de santé qu’il consulte.

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L’application est entièrement gratuite pour les patients. Le modèle économique de Galien Santé repose sur le service aux professionnels : laboratoires d’analyse, pharmacies, opticiens, mutuelles…  avec un système d’abonnements et de services aux clients. Une offre similaire sera bientôt proposée aux opticiens et un partenariat est en cours avec deux mutuelles de santé pour créer une plateforme de communication à destination des patients.
« Notre modèle économique est viable à partir de 350 abonnés », affirme Dan Benamara, le dirigeant de Galien Santé et cofondateur avec Moïse Torjmane de la société en juin 2017. Le nombre d'abonnés est déjà largement atteint depuis la signature d’un contrat avec le groupe alsacien Biogroup LCD et ses 350 laboratoires d’analyse, répartis sur toute la France. Le nombre de clients dans la pharmacie devrait, lui, passer de 60 à 650. « Comme nos services permettront aux professionnels de gagner de l’argent, ces derniers seront prescripteurs auprès des patients », assure le dirigeant. 
Cette année, la société vise le million d’utilisateurs et d’ici 2020, la création d’une vingtaine de postes (4 salariés aujourd’hui). L’entreprise a reçu le soutien du programme start-up de la Région Grand Est. 

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