AGROALIMENTAIRE/HAUTE-SAÔNE. Philippe Wagner, président-dirigeant du charcutier industriel André Bazin, aurait-il perdu pied et viré dans l’amour immodéré de soi, au point de créer une nouvelle gamme avec une marque qui porte son nom ?
Bien au contraire, en plein débat d’actualité sur la sécurité alimentaire et les modes d’élevage des bêtes à viande, il a voulu engager sa réputation sur des produits entièrement naturels.

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Une partie de la gamme naturelle à la marque Philippe Wagner en photo sur l'emballage. © André Bazin.

Pas moins de deux années en recherche et développement et un budget de 200.000 € auront été nécessaires à la mise au point d'une gamme de produits charcutiers naturels, entièrement conçue par le groupe André Bazin, implanté à Breuches-lès-Luxeuil (Haute-Saône). Mais particularité, elle est signée du nom de son dirigeant Philippe Wagner.
Le président du charcutier industriel franc-comtois aurait-il viré au narcissisme pour mettre ainsi en avant son patronyme ainsi que son image ? « La question peut se poser, mais la réponse est tout autre et prend la forme d’un engagement personnel sur la qualité de ce que nous proposons au consommateur. Et, à l’heure ou la sécurité alimentaire et le mode d’élevage des bêtes à viande, comme le porc, deviennent des faits de société, cela a pour moi vraiment du sens », explique-t-il.

 

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En outre, après investigation poussée, le nom Wagner a une forte notoriété dans l’Est et bénéficie d’une bonne popularité en France avec plus de 15.000 personnes qui le portent dans presque tous les départements.
La marque Philippe Wagner propose donc une gamme d’une dizaine de produits tranchés totalement naturels, c’est-à-dire sans nitrite, un conservateur de viande suspecté d’être cancérigène ; sans antibiotique après sevrage des porcelets ; sans additif et sans exhausteur de goût ou exaltateur d'arôme. L’emballage a aussi été travaillé pour respecter l’environnement avec moins de matière plastique et un support-plateau en carton recyclé.

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Lardons dans une peseuse associative. © André Bazin.

 

Une clientèle diversifiée

Chahuté comme ses concurrents, en raison du cours du porc qui a pris 50% de hausse ces derniers mois, l’industriel continue néanmoins d’innover et d’investir. Aux 500.000 € de cette année, s’ajoutera 1,5 million l’an prochain en poussoirs pour saucisses, cellules de fumage, équipements de sécurité.

 


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Les trois sites de production, dont deux sont situés en région Grand Est à Iller à Altorf (Bas-Rhin) et Eloyes (Vosges) lui font dépasser un effectif de 450 personnes pour un chiffre d’affaires de 120 millions d’€ avec une clientèle répartie en trois tiers : industriels, grossistes et grande distribution.
« Nous voulons sauvegarder toutes les productions charcutières du terroir, saucisse de Montbéliard, jambon de Luxeuil, tourte et saucisson lorrains, Knack, choucroute…, et misons toujours autant sur les ingrédients pour les plats cuisinés faits à Breuches », souligne Philippe Wagner.

Qui est Philippe Wagner ?

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© André Bazin.

Le dirigeant d’André Bazin, qui aura 60 ans ce mois de décembre, aime la prise de risque comme les parcours non linéaires. Lorsqu’il rachète, avec Albert Locatelli, aujourd’hui en retraite, le charcutier industriel haut-saônois André Bazin en 2001, deux années après le décès du fondateur éponyme, sous forme d’une acquisition avec effet de levier (LBO), il relance une belle mécanique.
La revente en 2011 au groupe Fruiterroir le laisse aux commandes et lui permet d’organiser en 2013 les rachats à la barre du tribunal d’Iller à Altorf (Bas-Rhin), producteur de saucisserie, palette et choucroute, et deux mois plus tard d’Eloyes (Vosges), fabricant de jambon lorrain et de charcuterie pâtissière.
Ce groupe, il le reprend avec certains de ses cadres un an plus tard et tient bon la barre depuis en dépit d’une conjoncture plus difficile avec les cours du porc qui ont flambé de 50% ces derniers mois.
Titulaire d’une maîtrise de gestion, Philippe Wagner commence sa carrière professionnelle en tant que contrôleur de gestion chez l’Allemand Siemens à Bordeaux. Il y reste cinq années, puis part même un an au siège du groupe à Munich. L’emblématique et truculent André Bazin le recrute comme directeur financier en 1988. Il en fait son fils spirituel et le nomme directeur général en 1997.

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Saucisses de Toulouse dans une rissoleuse. © André Bazin.
1 commentaire(s) pour cet article
  1. BAUERdit :

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