
ESSAIS INDUSTRIELS. Comme de nombreuses structures situées à l’interface entre recherche et entreprise, le Cetim-Cermat est discret mais précieux.
Depuis Mulhouse (Haut-Rhin), il apporte des solutions à quelque 500 entreprises chaque année, dont la moitié en Alsace, Lorraine et Franche-Comté.
Il ouvre ses portes le 31 mai à l'occasion de l'inauguration d'une nouvelle plate-forme d'essais.
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Dans Cetim-Cermat, il y a Cetim et Cermat, jusque-là rien de compliqué. L’appellation exprime la double identité locale et nationale.
La structure est née en 1977 sous le nom de CEntre de Recherche Mécanique Appliquée au Textile (Cermat) par la volonté d’industriels alsaciens et de la chambre syndicale des industries du Haut-Rhin.
A cette époque, le CEntre Technique des Industries Mécaniques (Cetim) existe déjà à l’échelle nationale. Son délégué régional prend la direction du nouveau-né. Le soutien de l’organisme national se renforce et la raison sociale devient Cetim-Cermat en 1989.
Aujourd’hui, le centre constitué en association emploie 47 salariés dans ses locaux du Technopôle de Mulhouse et il dispose d’un budget annuel de 4,2 millions d’€.
« Nous réalisons 1 300 interventions en moyenne chaque année, qui touchent environ 500 entreprises, dont la moitié en Alsace-Lorraine-Franche Comté », détaille Pascal Gadacz, responsable commercial.
Pour l’essentiel, il s’agit d’essais, d’analyses de défaillances, de formation et d’aide à la conception en appui à un processus industriel déjà bien rodé en entreprise, pour des produits existants ou en développement.
Les portes ouvertes du 31 mai coïncideront avec l’inauguration d’une nouvelle plate-forme d’essais collaboratifs : cette offre permettra aux entreprises d’assister « en live » à la mise au point et au déroulement de leurs essais, tout en disposant dans l’intervalle d’un bureau pour continuer à travailler sans perdre de temps.
D'un montant de 325 000 €, la nouvelle plateforme est financée dans le cadre du Contrat de Projet Etat/Région 2007-2013 dont une subvention de 83 000 € du conseil général du Haut-Rhin.

Labellisé Centre de ressources technologiques (CRT), le Cetim-Cermat représente le Cetim dans l’Est.
« Nous pouvons donc faire bénéficier les entreprises de l’ensemble des prestations du Cetim qui regroupe 850 salariés en une vingtaine d’implantations dans toute la France, de la conception au recyclage d’un produit », appuie Pascal Gadacz.
Au sein de la galaxie Cetim, Mulhouse s’est forgé une spécialité dans trois domaines particuliers : les polymères et composites (analyse de défaillances comme les fissures, les ruptures et les points de corrosion, caractérisations, essais de tenue au vieillissement, conception de nouvelles pièces), les matériaux métalliques et de surfaces (analyses de défaillances, expertises de corrosion…), l’ingénierie et les essais en endurance.
Deux programmes de R & D dans les matériaux composites
A cela s’ajoutent un pôle pour la R&D et la gestion de projets complexes et un pôle de formation professionnelle.
Cette énumération le suggère : le champ du Cetim-Cermat dépasse assez significativement le seul domaine de la mécanique.
Les matériaux composites concentrent les deux grands programmes de R&D du site mulhousien. Ecotreve vise à trouver une solution de recyclage en produits semi-finis, pour des thermoplastiques peu ou pas revalorisés aujourd’hui.
Ecotrec travaille sur les techniques de fabrication de pièces à base de résine thermoplastique qui seront fortement sollicitées.
L’activité d’ingénierie d’essais se déploie en grande majorité vers l’automobile, elle soumet des pièces à des situations extrêmes de vibrations, pression, températures et chocs thermiques afin de tester leur résistance.
Depuis le printemps 2012, les experts du Cetim-Cermat ne se cantonnent pas aux bâtiments du technopôle : ils vont à la rencontre des entreprises grâce au Mobilab, une camionnette qui embarque les matériels d’intervention nécessaires pour pratiquer sur place thermographie, endoscopie comme un médecin… ou prendre l’empreinte d’une matière comme un dentiste.

« Si besoin d’urgence, nous pouvons effectuer le rapport sur place, en temps réel », ajoute Pascal Gadacz.
Photos : Cetim-Cermat.