
SIGNALISATION. L’ancien site Rexam, à Saint-Eusèbe, près de Montceau-les-Mines n’est plus, depuis un an, une friche industrielle.
Il accueille le fabricant français de signalisation routière verticale Isosign.
L’entreprise caresse de nombreux projets afin de doubler à terme son chiffre d’affaires, en misant sur une parfaite maîtrise de son process et une offre nouvelle.
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Concevoir et réaliser un panneau de signalisation routière verticale ne s’improvise pas. Tout commence avec une bobine de tôle en acier que l’on déroule, redresse puis coupe, pour obtenir un flanc de panneau.
Viennent ensuite les opérations de formage du bord, de dégraissage, de mise en place du rail de fixation et, si besoin, de peinture.
En parallèle, on prépare le décor découpé dans des films, qui peuvent être sérigraphiés. Puis, on les appliquent sur le panneau brut et on les recouvrent éventuellement d’une protection anti-tags et anti-graffitis.
Bref, il faut du métier que maîtrise très bien Isosign, venue s’installer il y a un peu plus d’un an, sur le territoire de la communauté urbaine Le Creusot-Montceau (Saône-et-Loire) par l’intermédiaire de son agence de développement économique Creusot Montceau Développement (CMD).
Aly Adham a fondé l’entreprise et l’exploite à l’issue d’un investissement global de 2,6 millions d’€, entre l’achat cash de l’ancien site Rexam (6,4 hectares de terrain et 8000 m2 couverts) et de son équipement de production.
« Cette localisation est idéale pour nous au point de vue de la logistique et le bâtiment permet d’importantes possibilités de développement », souligne le dirigeant.
Grâce à cette implantation bourguignonne, l’entreprise qui faisait auparavant fabriquer la totalité de ses panneaux à Tanger (Maroc), gagne en réactivité : jusqu’à dix jours de délais et peut même livrer sous 48 heures s’il y a urgence.

500 000 € d’investissements nouveaux
Ses produits (12 000 références) couvrent tous les besoins en matière de signalisation du code de la route (circulation et travaux), mais également ceux de l’animation touristique, de l’intérêt local (zone d’activités, centres commerciaux…) et de l’adressage (panneaux et plaques de rue et numéros de maisons).
« Nous commercialisons aussi en négoce des balises, cônes, rampes lumineuses, séparateurs de voies et autres ralentisseurs de chaussée, pour répondre à toutes les demandes», explique Aly Adham.
L’industriel (8 millions d’€ de chiffre d’affaires, 40 salariés, dont 3 anciens de Rexam) compte doubler d’activité dans les prochaines années, en séduisant une clientèle plus large de poseurs, avec une nouvelle offre.
Il va, sans en préciser plus le contenu, investir 500 000 € dans de nouveaux équipements et recruter une dizaine de personnes début 2015. « Je viens en ce sens de recruter un ingénieur de l’INSA de Lyon, dont je suis issu », précise le fabricant.
Le marché national de ce type de panneaux verticaux pèse environ 330 millions d’€ et est contrôlé, parfois avec entente illicite, par une poignée d’opérateurs.
Isosign regarde donc aussi vers l’international, partout où la signalisation a pour référence les normes françaises.

Qui est Aly Adham ?
Cet ingénieur de l’INSA Lyon connaît sur le bout des doigts les secteurs de la signalisation et de la route. A l’issue de ses études, il intègre le groupe d’ingénierie Egis, y demeure quatorze ans et le quitte au poste de directeur du développement activité gestion du trafic.
L’industrie routière le recrute ensuite, déjà chez Colas, puis Vinci. En 2007, il fonde Isosign avec le groupe marocain Delta et détient près de la moitié du capital (46,5% des actions).
En termes de management, Aly Adham s’avoue très participatif en amont de la décision, mais directif une fois qu’elle est prise. Il mise aussi sur sa force de conviction pour fédérer son équipe de jeunes collaborateurs.
Crédit photos : Traces Ecrites