Ressuscitée en avril 2010 des limbes où l’avaient placées Ceric Automation et Ceric Système, d’anciennes filiales du groupe Keyria, Cleia a su depuis une décennie conforter son marché des équipements de matériaux de construction en terre cuite. Et depuis trois ans, ouvrir ses savoir-faire à d’autres secteurs d’activité. Explications.
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Lorsque le marché mondial sur lequel vous évoluez baisse de moitié en douze ans, la seule solution consiste à aller voir ailleurs. C’est ce qu’a fait Cleia, concepteur et fabricant d’équipements pour matériaux de construction en terre cuite. Sans toutefois délaisser son savoir-faire originel qui pèse encore 70% des 35 millions en moyenne de chiffre d’affaires. « Nous intégrons dorénavant quatre pôles métier : la robotique, l’intralogistique, l’informatique industrielle et bien sûr l’univers thermique », expose Frank Bigeard, le directeur des ventes et du marketing.
L’industriel de Nolay (Côte-d’Or) est ainsi devenu intégrateur en robotique avec une activité de conception de cellules robotisées pour des équipementiers automobile tels Faurecia ou Eurostyle et, s’est faite référencer chez Michelin, mais également auprès de SEB, le numéro un du petit électroménager.
Le chemin est long pour convaincre. Aussi Cleia qui s’appuie sur un bureau d’études de 60 personnes, dont 30 ingénieurs en mécanique, se donne cinq ans pour réaliser des lignes compètes et accompagner à l’international ces donneurs d’ordres.

Propriété de ses cadres et d’un investisseur belge, Cleia est présidé par Philippe Pénillard, l’artisan de la renaissance de l'entreprise en 2010. Au siège social de Nolay (Côte-d'Or) travaillent 106 personnes en R&D, méthodes, assemblage, administration et commercial.
L'entreprise possède aussi un site à Monastir, en Tunisie, qui emploie 65 salariés et couvre l’Afrique du Nord et subsaharienne. Un troisième, Claytec en Algérie (2 personnes), assure le SAV des installations locales.
Deux autres filiales de spécialité existent aussi : Jetflam à Belfort, spécialiste des brûleurs (15 collaborateurs) et Pèlerin à Soissons (Aisne), dans le domaine des machines de préparation de matière et de leurs pièces de rechange.
En dépit de la pandémie sanitaire et comme de nombreuses entreprises industrielles, Cleia cherche à recruter : des roboticiens, des automaticiens, des chefs de projet et des projeteurs qui veulent bien vivre dans cete région rurale, située à côté de Beaune et à une cinquantaine de kilomètres de Dijon, « où l'art et le plaisir de vivre se partagent. »
De la même façon, l’entreprise imagine des équipements de manutention automatisés pour le stockage et la préparation de commande. Il achève actuellement une opération de plusieurs millions d’€ pour l’entrepôt d’un éleveur de larves à Lille.
Avec sa marque d’informatique industrielle Opencer, Cleia décline en partie la panoplie du 4.0, intégrant notamment la réalité augmentée pour détecter des pannes et expliquer par exemple, la manière de relancer une fabrication ou de changer un outillage.
Un rayonnement mondial

Le recrutement de Sarra Houidi, docteur en génie électrique, plonge la société bourguignonne dans un univers très innovant. Cette jeune femme détecte, après avoir exploité grâce à des logiciels dédiés de nombreuses données, la meilleure façon de diminuer les coûts énergétiques. Et tout spécialement pour les équipements maison.
L’ingénieriste des matériaux de construction n’en oublie pas pour autant son métier d’origine, sa marque de fabrique, celui des process pour tuileries et briqueteries. « En 2019, nous avons décroché de gros contrats de briqueteries en Afrique du Nord et au Kurdistan pour, dans ce pays, une capacité de production de 1.200 tonnes/jour », souligne Frank Bigeard.
L’exercice 2019 tout juste passé a été marqué par un contrat aux Etats-Unis (2 millions d’€), les Américains étant friands de briques intérieures de décoration, ainsi qu’un projet de modernisation en Europe de l’Est pour une tuilerie produisant notamment des tuiles de couleur.
Mais par seulement, car Cleia a reconquis la France avec des lignes permettant de poser les briques les unes sur les autres avec un scellement à la colle, offrant ainsi une pose plus rapide. La clientèle s’appelle Edilians, Bouyer Leroux, Terreal, Monier (groupe BMI) ou encore Wienerberger. « Il est très important d’être reconnu chez soi », ponctue Philippe Pénillard, le président.


