Laurence Grosselin, ingénieure diplômée en mécanique et matériaux composites, dirige avec succès les trois agences de la société d’ingénierie ABMI dans l’Est, à Chalon-sur-Saône, Besançon et Strasbourg. Depuis dix ans, l’effectif a doublé et continue de grossir. Une trentaine de recrutements sont programmés, notamment pour développer la R&D dans le numérique, la robotique et l’automatisation.

Laurence Grosselin signerait des deux mains et les yeux fermés pour revivre le même parcours professionnel. La directrice régionale des trois agences Est de la société européenne d’ingénierie ABMI manage une équipe de 70 salariés entre Chalon-sur-Saône, l’implantation principale, Besançon et Strasbourg. « Nous avons doublé l’effectif en dix ans », indique-t-elle, alors qu’elle assure la direction Bourgogne-Franche-Comté depuis 2007, tout juste sept années après avoir été embauchée, et vient d'être promue responsable de tout l'Est.
 

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Le fonds d’investissement français Omnes Capital, repreneur de l’entreprise en décembre 2018, ne s’y est pas trompé en lui faisant immédiatement confiance.Et notamment Vincent Coënt qui a porté auprès d'Omnes, tout le projet de cette acquisition. Car cette femme de 45 ans qui se félicite aussi avoir triplé la clientèle, grands groupes comme PMI, multiplie les projets d’expansion.
Les derniers en date portent sur la conception et les process de fabrication grâce à la réalité virtuelle et la réalité augmentée. « Nous avons également recours à ces technologies du numérique pour imaginer de la maintenance prédictive », explique Laurence Grosselin.

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Le tout nouveau pôle numérique chez ABMI à Chalon-sur-Saône. © Traces Ecrites.

 

Recherche dessinateurs, automaticiens et ingénieurs

La conception de machines spéciales automatisées, associant de la robotique, entre aussi dans la stratégie de croissance qu’elle imagine. Les deux nouveaux pôles de compétences s’ajoutent à ceux, plus traditionnels, consacrés à la R&D dans les domaines de la ventilation, des compresseurs et turbines, ainsi que dans celui de l’énergie, activités très présentes dans l’Est. Ces développements imposent de recruter, ce qui n’est pas toujours une tâche facile, la France manquant cruellement d’ingénieurs.

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« Nous recherchons pas moins de trente personnes, dessinateurs, dessinateurs projeteurs, automaticiens, ingénieurs en mécanique comme en informatique industriel », détaille la dirigeante. En outre, les sociétés d’ingénierie qui interviennent pour d’autres ne bénéficient pas d’une image toujours favorable. « On nous confond souvent à des agences d’intérim, car certains de nos collaborateurs travaillent directement chez les clients en assistance technique, ce qui est le cas pour nos agences de Besançon et de Strasbourg. »

Pour modifier la donne, Laurence Grosselin conduit un management très participatif, étant le plus possible à l’écoute, prenant un soin particulier à l’évolution professionnelle de ses collaborateurs et visitant chaque client au moins une fois par an. Titulaire d’une maîtrise en chimie et physique, puis d’un diplôme d’ingénieur(e) en mécanique et matériaux composites décroché à Chambéry, elle trouve un premier poste près de Saint-Etienne dans une usine qui fabrique des cordes d’escalade.

Ce sera ensuite ABMI qui exploite 19 sites, dont 16 en France, emploie 650 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 46,5 millions d’€. « Je suis contente car nous sommes divisés en quatre régions et il y a deux directrices, ce qui me fait dire que les femmes devraient plus oser l’industrie. Il y a de nombreux postes à responsabilité qui leur tendent les bras, elles doivent juste de se dire :  pourquoi pas moi. »

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Deux des collaborateurs du pôle machines tournantes (turbines-compresseurs) à Chalon-sur-Saône. © Traces Ecrites.

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