EQUIPEMENT DE LA MAISON/FRANCHE-COMTÉ. Plateaux hospitaliers et de cantine, plateaux publicitaires pour Coca-Cola, Pommery ou Nesquik ou encore pour des designers comme le bisontin Ibride...

Un million et demi de ces ustensiles bien utiles sortent chaque année de l’usine des Petits Fourgs, un hameau du Haut-Doubs davantage connu pour ses pistes de ski que pour son industrie.

Pendant que de nombreux petits fabricants ont disparu ou se sont fait racheter, Platex a maintenu le cap, en choisissant de continuer à fabriquer français et en se positionnant sur des marchés de niche.

 

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Platex fabrqiue des plateaux de toutes formes et de toutes tailles, des plus basiques pour cantines et hôpitaux, en polyester à fibres longues, aux plus haut de gamme, en acrylique avec inclusion de tissus, en passant par le stratifié mélaminé.

 

L’entreprise est située en zone d’activité des Petits Fourgs, un hameau perché à plus de 1000 mètres d’altitude, juste avant Les Fourgs, près de Pontarlier (Doubs). Des fenêtres du magasin d’usine, au premier étage, on devine la frontière suisse, à moins de dix kilomètres de là, dans la belle forêt de conifères.

 

Platex, qui avait été créée en pays helvétique, s’est installé côté France en 1950 et, sans jamais avoir fait le moindre bruit, est aujourd’hui le leader européen du plateau. Mieux encore,  c’est le numéro 1 mondial d’un marché de niche, celui du plateau hospitalier.

 

« Pour cela, nous avons la chance de bénéficier d’un environnement favorable : les premiers intervenants mondiaux de la restauration hospitalière, très centralisée, sont des Français, et ces gens-là sont nos clients », explique Emmanuel Houlbert, directeur du site de production, à son retour de Maison et Objet, à Paris.

 

Sur le salon parisien, où il expose deux fois par an, mais aussi sur ceux de Singapour, Miami, Francfort ou Milan, Platex rencontre clients et éditeurs partenaires et présente la gamme qu’elle édite elle-même, en lien avec artistes, graphistes ou photographes.

 

Et c’est ainsi que la part du chiffre d’affaires à l’export, de 30% aujourd’hui, continue gentiment de grimper grâce aux nouveaux marchés…

 

Une organisation totalement industrielle

 

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Le siège de Platex est à Collonges, en région parisienne, mais l’usine est restée dans le Doubs, où elle emploie 50 salariés. L’entreprise dispose encore d’une antenne commerciale en Suisse, et depuis une dizaine d’années, importe de Chine de la vaisselle mélaminée, qui complète sa gamme et contribue à « quelques pour cent » d’un chiffre d’affaires annuel de 7 millions d’€. 

 

« Cela correspondait à une vraie demande de nos clients qui, pour certains, voulaient aussi des plateaux à bas coûts. L’idée, plutôt que de subir la concurrence chinoise, était d’aller voir comment nous pourrions travailler avec les fabricants chinois. »

 

« Cette stratégie avait été impulsée par Marc Warnod, notre président », poursuit Emmanuel Houlbert. « Et, en tant que directeur d’usine, je m’en félicite aujourd’hui : cela nous crédibilise sur nos propres fabrications. » 

 

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Comme beaucoup d’autres filières, celle du plateau s’est fortement concentrée et, pour survivre, Platex est passée d’une production semi-industrielle à totalement industrielle, pour produire aujourd’hui 1,5 million de pièces par an.

 

« Nous sommes en croissance légère mais régulière depuis 20 ans, de quelques points chaque année », poursuit le responsable de l’usine. « En intervenant sur différents marchés, alors que nos concurrents sont spécialisés sur un marché, nous réussissons à maintenir l’activité. »

 

Rouleaux de polyester, de tissus et palettes de papier constituent les matières premières qui vont permettre de fabriquer, aux Fourgs, des plateaux de toutes formes et de toutes tailles, des plus basiques pour cantines et hôpitaux, en polyester à fibres longues, aux plus haut de gamme, en acrylique avec inclusion de tissus, en passant par le stratifié mélaminé.

 

Une quarantaine de presses à compresser, injecteur, thermoformer

 

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« L’acrylique est un matériau naturellement transparent, le moindre tissu prend du relief, et les décors captent la lumière », explique le patron de l’usine.

 

Dans l’atelier, une quarantaine de presses à compresser, injecter, thermoformer, ainsi que des équipements d’impression off-set ou numérique  permettent de fabriquer le produit.

 

Les secteurs de la restauration hospitalière, scolaire et commerciale représentent chacun 20% de l’activité et les 40% restant se partagent entre les arts de la table (grands magasins franchisés ou indépendants), les produits publicitaires et le travail à façon, pour des éditeurs ou designers comme le bisontin Ibride, par exemple, dont les plateaux forment une insolite galerie de portraits à exposer comme des tableaux.

 

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Pour maintenir l’entreprise et développer l’activité, outre la présence sur plusieurs marchés de niche, Platex a donc fait le choix stratégique de continuer à produire en France.

 

« Nous sommes ainsi maîtres de notre qualité et nous pouvons offrir de la réactivité à nos clients. Et ça, ce serait impossible si nous fabriquions en Chine. Nous avons un offre de service sur nos produits, dans la personnalisation et les délais », poursuit le responsable du site.

 

Parallèlement à cette souplesse et à cette réactivité, l’industrialisation du process est un autre axe de la stratégie de Platex. « Nous avons une quantité mimimum, qui est l’unité, et à l’autre extrême, nous pouvons produire 50 000 pièces pour des grandes marques. »

 

 

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Le marché hospitalier est un gros débouché dans lequel Platex vient de lancer une innovation.

Des plateaux… antibactériens !

 

Un plateau d’hôpital, ça voyage d’une chambre à l’autre… et si de méchantes bactéries montent à bord, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux en matière de lutte contre les infections nosocomiales. D’où cette idée de Platex de proposer des plateaux antibactériens.

 

« Je pense que nous sommes les premiers à sortir ce type de produit », estime Emmanuel Houlbert, le patron de l’usine des Petits Fourgs. La mise au point a pris quelques mois, et la commercialisation démarre.

 

Un premier hôpital, en Irlande, s’en est équipé, d’autres devraient suivre. L’innovation réside dans l’utilisation d’ions d’argent dans la résine du plateau, qui empêchent les bactéries de proliférer.    

 

Photos fournies par Platex.

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