La start-up basée à Habsheim, près de Mulhouse, a développé un procédé pour produire de façon industrielle et à moindre coût de l’aérogel, un matériau isolant très léger.


Keey Aerogel démarre ces jours-ci son usine pilote de granulés d’aérogel à Habsheim (Haut-Rhin). « On est fier de ce parcours en seulement six ans », avoue Francisco Ruiz, co-fondateur en 2015 avec quatre autres associés, de la jeune entreprise de 8 salariés aujourd’hui.

Un parcours à la hauteur de l’innovation. Keey Aerogel a développé une technologie qui permet de fabriquer de l’aérogel en continu avec des déchets issus de la construction riches en silice. Le matériau, de la consistance d’un gel, est composé de 2% de silice et de 98% d’air encapsulé. Par nature ultra léger et recyclable, il possède des propriétés isolantes thermiques et acoustiques exceptionnelles, affirme Francisco Ruiz.
Il ne demande que 15% de l'épaisseur des isolants existants sur le marché pour obtenir les mêmes résultats, selon le jeune dirigeant. Mais comme il coûte cher à produire, son utilisation reste cantonnée aux secteurs de l’aérospatiale et de la pétrochimie.


Des déchets riches en silice pour baisser les coûts

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Francisco Ruiz, cofondateur de Keey Aerogel. © Julie Giorgi


Keey Aerogel a trouvé la solution pour baisser les coûts  de moitié en utilisant des déchets très riches en silice (le verre, le sable, des déchets de carrière, etc.). Les plus grands fabricants de matériaux isolants pour le bâtiment en France, Allemagne et Suisse, comptent déjà parmi ses clients, assure Francisco Ruiz. Pour le moment, la cible principale reste le marché de l’isolation, mais à moyen et long terme, d’autres applications sont possibles, dans l’automobile, les batteries électriques, l’industrie pharmaceutique et cosmétique.

Après le démarrage du site de production en ce mois de décembre qui engendrera rapidement trois ou quatre embauches, les premiers granulés d’aérogel seront disponibles dès janvier. L’objectif étant d’en produire 2.000 m3 par an, et ce dès 2022. 


 

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Le modèle économique est de premier abord ambitieux, mais duplicable partout. « Il est basé sur l’économie circulaire, car nous pouvons fabriquer et adapter le produit à partir des déchets de nos clients, en somme utiliser des déchets locaux pour servir des marchés locaux  », explique le jeune dirigeant. Le potentiel est énorme. Si bien que Francisco Ruiz envisage avec réalisme plusieurs unités de production de deux à trois salariés, d’ici à 2025, en Europe.

La formule est protégée par deux brevets. Soutenue par Bpifrance, la petite entreprise participe à plusieurs projets européens. En 2020, elle a été labellisée par la fondation Solar Impulse parmi les « 1000 solutions efficientes et rentables pour protéger l’environnement ». elle avait reçu un Trophée Alsace Innovation en 2017.

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