MEDICAL/BAS-RHIN. Spécialisée dans l’assistance robotisée aux gestes techniques médicaux, la jeune entreprise Axilum Robotics basée à Strasbourg, a pour ambition de vendre son TMS-Robot aux Etats-Unis.
La start-up souhaite également étendre sa gamme afin de toucher plus de centres hospitaliers.
Fruit d’un consortium 100% alsacien créé en 2011, qui associe Axilum au laboratoire ICube, expert en robotique et en imagerie médicale, et à la société spécialisée en mécatronique Streb & Weil, ce robot est attendu aux hospices civils de Strasbourg ce mois-ci.

En médecine, les robots étaient jusqu’à présent surtout utilisés dans le domaine chirurgical. Désormais, le recours à ces nouvelles technologies devient plus large.
Créée en 2011, Axilum Robotics commercialise un robot permettant d’automatiser la procédure de stimulation magnétique transcrânienne (TMS). Cette méthode consiste à stimuler les zones du cortex cérébral par l’application sur le crâne d’une bobine délivrant des impulsions magnétiques brèves totalemen indolores.
Cette technique dite de neurostimulation non invasive apparaît comme une alternative prometteuse aux traitements médicamenteux des dépressions sévères et des douleurs neuropathiques chroniques.
Mais elle est actuellement pratiquée de manière « artisanale » : la bobine de stimulation est positionnée et maintenue à la main ou à l’aide d’un support fixe, ce qui dans les deux cas, manque de précision.
Le TMS Robot développé et commercialisé par Axilum Robotics permet de garantir un niveau de qualité et de précision durant toute la séance (qui peut durer parfois plus de 30 minutes). Ce robot est le fruit d’un consortium 100% alsacien créé en 2011, qui regroupe Axilum Robotics, le laboratoire ICube, expert en robotique et en imagerie médicale, et la société spécialisée en mécatronique Streb & Weil.
Des ventes à l’international et bientôt aux Etats-Unis
La commercialisation a démarré dès 2014 et en 2015, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 700.000 € en vendant son robot au Danemark, en Espagne, au Brésil et en Indonésie. Elle a obtenu la certification européenne CE médical.
Cette année, un contrat de vente a été signé au Canada et en France, où le TMS Robot est attendu sur le site des hospices civils de Strasbourg ce mois de juillet. Les hôpitaux universitaires de Strasbourg proposeront des séances de TMS en les intégrant à la prise en charge de plusieurs pathologies au titre de l’hospitalisation de jour, dans le cadre d’un accord local.
En France, les séances de TMS ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale, ce qui freine les hôpitaux à s’équiper. Aujourd’hui, seule une centaine de centres hospitaliers propose cette technique. « Mais la Haute Autorité de santé finira par rembourser l’acte de TMS. A partir de ce moment, le nombre de centres sera multiplié par cinq », annonce Michel Berg, le P-DG d’Axilum Robotics.
Aux Etats-Unis la TMS est en pleine expansion car elle est prise en charge par le système de santé. Mais pour avoir accès à ce marché, l’entreprise alsacienne doit obtenir une homologation. L’objectif est de signer les premiers contrats d’ici à fin 2017.
Des projets d’extension de gamme

Le potentiel du marché est énorme. Car pour un tiers des patients atteints de dépression dans le monde, le traitement médicamenteux ne fonctionne pas. Aujourd’hui, 2.500 hôpitaux pratiquent la TMS dans le monde et le marché croît de 10% par an. De belles perspectives pour Axilum Robotics.
La société alsacienne ne conditionne pas son avenir uniquement au développement de la TMS. Elle souhaite étendre son offre à d’autres procédures médicales. L’objectif dès 2017, est d’enrichir la gamme d’un robot de type collaboratif, moins onéreux que le TMS Robot, afin d’élargir la clientèle.
« Il existe une multitude de gestes médicaux qui peuvent être automatisés. Les robots permettent gagner en précision, de réduire les erreurs et de libérer le personnel médical de tâches répétitives et pénibles », assure Michel Berg. Le dirigeant est persuadé que la robotique, comme dans l’industrie, a sa place dans le domaine médical.
« L’hôpital peut en tirer les mêmes avantages qu’une entreprise », ajoute-t-il. « Cela nous permettra de prendre une longueur d’avance de plusieurs années sur de nouveaux entrants. » La start-up entend s’imposer comme leader de son marché.
Axilum Robotics souhaite également renforcer son équipe commerciale. Elle recrutera au moins une personne cette année, et davantage en 2017-2018. Une équipe entière sera dédiée au marché américain.
Pour financer tous ces projets, la start-up finalise une levée de fonds de 500.000 € en partenariat avec la plateforme Hoolders. En 2012, lors de la première levée de fonds, la société avait recueilli 900.000 €. En mai dernier, lors du salon Innorobo à Paris, Axilum Robotics a reçu le prix de « la start-up la plus prometteuse de l’année ».
Qui est Michel Berg ?
Médecin de formation, Michel Berg est également diplômé d’HEC.
Il a travaillé dans l’industrie pharmaceutique chez Boehringer Ingelheim (un laboratoire allemand) puis chez Eli Lilly, où il a occupé des fonctions de directeur de business unit et de marketing international.
Michel Berg a également exercé dans le conseil, en soutenant le développement de jeunes entreprises innovantes dans le secteur de la santé.
Il participe à l’aventure d’Axilum Robotics depuis fin 2010 et il en devient le P-DG en 2011.