A Saint-Etienne-lès-Remiremont (Vosges), Robé Médical, un des leaders français de la distribution de consommables médicaux, acquiert 5.000 mètres carrés supplémentaires cet automne pour augmenter ses capacités de stockage. La PME a su capitaliser sur les efforts fournis pendant la pandémie.


L’état d’urgence des premiers mois de la pandémie de Covid 19 semble aujourd’hui à des années lumières, supplanté par la guerre en Ukraine, les enjeux énergétiques et l’inflation. En première ligne au printemps 2020, le distributeur spécialisé Robé Médical à Saint-Etienne-lès-Remiremont (Vosges) a su toutefois capitaliser sur l’expérience acquise pendant cette crise durant laquelle il a fourni masques, gels désinfectants ou encore combinaisons jetables à quelques 200.000 médecins, infirmières libérales, paramédicaux, ambulanciers et autres professionnels de santé.

En recourant à l’intérim, l’entreprise était notamment parvenue à tripler ses effectifs pour atteindre 60 personnes, un niveau indispensable pour tenir le rythme de 1.500 commandes à préparer quotidiennement, dont un tiers de masques antiprojections.

 

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Pour cette PME, un des leaders français du commerce de détail de consommables médicaux à destination de la santé en ville, il y aura eu un avant et un après Covid. Après le pic de 2020 qui a vu son chiffre d’affaires multiplié par deux-et-demi pour culminer à 32 millions d’€, l’entreprise a su conserver une cadence de 1.000 commandes par jour, soit le double d’avant la pandémie.

Elle vient d’acquérir, cet automne, 5.000 m2 d’entrepôts supplémentaires, constitués des locaux de l’ancien distributeur d’équipements pour cycles Valdenaire, en face de son propre site. Robé Médical double ainsi sa capacité de stockage et se donne les capacités d’augmenter son activité de préparation de commandes, moyennant d’importants travaux.

« A la manière d’un joggeur qui se sent plus à l’aise sur 10 kilomètres après avoir parcouru un marathon, l'entreprise a gagné en agilité en sortant de sa zone de confort durant la pandémie », estime Antoine Chonion, gérant de Robé Médical. Pour illustrer sa formule, le dirigeant évoque l’intégration de nouvelles méthodes de préparation de commandes, la généralisation des codes-barres, l’élargissement de ses gammes, le maintien de l’équipe de nuit, etc.

 

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Côté effectifs, la PME est retombée à 40 salariés dont 24 en CDI, mais elle a réussi à stabiliser son niveau d’activité. « A partir de février 2021, les carnets de commandes sont revenus à des niveaux normaux. Mais certaines pratiques en matière d’hygiène sont restées dans les comportements, comme l’usage de savons, de gels, de lingettes et de sprays désinfectants. Dans ce contexte, nous avons tout mis en œuvre pour stabiliser notre activité, situation qui se confirme sur l’exercice 2022 avec un chiffre d’affaires de 26 millions d’€ qui se situera à peine en dessous des 27,5 millions d’€ de 2021. Certains clients qui ne nous connaissaient pas comme fournisseurs de gants ont, par exemple, adopté nos produits. Par ailleurs, des concurrents qui ont profité de la situation de pénurie pour augmenter leurs tarifs ont perdu en crédibilité », pointe le dirigeant.

L’entreprise a également élargi sa gamme à des produits connexes comme les huiles essentielles et les compléments alimentaires.

 

Un seul fournisseur français de masques

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Robé Médical dispose désormais de 9.000 m2 d’entrepôts à Saint-Etienne-lès-Remiremont (Vosges).


Robé Médical évoque cependant un retour des vieux démons, deux ans et demi après la mobilisation nationale qui avait permis de répondre aux besoins en masques et gel désinfectant. « Chassez le naturel, il revient au galop. Nous ne recensons aujourd’hui plus qu’un seul fabricant français de masques chirurgicaux, la société Inspire Protection dans le dépatement de la Loire. Pour mémoire, celle-ci avait stoppé sa production quelques années avant le Covid... Elle nous fournit actuellement la moitié de nos masques, l’autre étant importée. Quant aux ventes des gammes FFP2 indispensables pour protéger les soignants, elles ont complètement chuté », pointe Antoine Chonion.

Le vent de relocalisation industrielle appelé de leurs vœux par les pouvoirs publics dans la période post-Covid a-t-il fait revenir des productions dans l’Hexagone ? Certes, la société vosgienne se fournit en draps d’examen en France et non plus en Italie, mais ses pansements sont toujours importés de l’étranger, tandis que ses tenues médicales en textile non-tissé continuent à provenir d’Asie. « L’offre française en produits de santé reste très technologique, portée notamment par des start-up dont les innovations mettent un certain temps à arriver sur le marché », analyse le dirigeant, avec philosophie. 

Photos fournies par l'entreprise.

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