La piscine de la centrale nucléaire de Belleville.
La piscine de la centrale nucléaire de Belleville.

NUCLÉAIRE. Ce matin dès 9 heures se réunit chez Valinox Nucléaire (groupe Vallourec), à Montbard (Côte-d’Or), le Comité stratégique de la filière nucléaire.

Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif et Delphine Batho, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, coprésident la réunion de ce comité installé à l’été 2011 (*) par Éric Besson, alors ministre chargé de l’énergie dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy.

L’occasion était trop belle de faire réagir plusieurs membres du PNB, pour Pôle Nucléaire Bourgogne (**), pôle de compétitivité dédié à la fabrication des composants pour les centrales.

La filière va s’appuyer sur un Fonds de modernisation de 133 millions d’€, financé par le Fonds stratégique d’investissement (FSI) et les grands donneurs d’ordres : Areva, EDF, Alstom , Vinci, Eiffage.

Elle bénéficiera d’une association qui chapeautera tous ses acteurs pour la représenter, notamment à l’international.

Marc Benner.
Marc Benner.

Marc Benner, premier vice-président du PNB, par ailleurs délégué régional d’EDF en Bourgogne

«Nous sommes heureux de la création de ce fonds de modernisation des entreprises du nucléaire (FMEN), d’autant qu’il y a 3 ou 4 ans, ce fut un projet similaire que nous caressions localement pour renforcer les fonds propres des TPE/PME du PNB. Nous n’avions pas forcément la bonne dimension pour aller au bout.

Avec le FMEN, je crois qu’elle est atteinte pour entrer au capital à des niveaux compris entre 1,5 à 4 millions d’€. Avec l’association qui s’appellera Groupement des industriels français exportateurs du nucléaire (GIFEN), nous aurons enfin une vitrine et une force pour participer à de grands salons internationaux et en organiser un en France. L’équivalent de ce que le Bourget est à l’aéronautique. Dernière chose, cette association pourrait aussi servir de cellule de veille technologique et commerciale».

Renaud Gaudillière.
Renaud Gaudillière.

Renaud Gaudillière, directeur général de CLM Industrie (Réseau Galilé), concepteur et fabricant dijonnais d’outils de manutention du combustible et d’enceintes de confinement (50 salariés, 5 millions d’€ de chiffre d’affaires).

«Notre filière d’activité n’est guère structurée. La création du FMEN devrait faire office de colonne vertébrale financière des grands donneurs d’ordres vers des entreprises plus modestes en taille. Mais attention pour créer un esprit filière, il ne faut pas d’arrogance et considérer que nous sommes tous complémentaires.

Ce premier pas vers un changement culturel se complète parfaitement bien avec l’association à naître des acteurs du nucléaire français. Avec elle, il faudra mieux nous vendre en packageant une offre, en offrant une visibilité à nos clients, bref, en créant un Made in France du savoir-faire nucléaire».

Natacha Piot.
Natacha Piot.

Natacha Piot, gérante de Cita Production, fabricant de support de tuyauterie pour le nucléaire, implanté à Lamarche-sur-Saône (Côte-d’Or). L’entreprise atteint les 7,5 millions d’€ de chiffre d’affaires et emploie 60 personnes.

«Faire entrer à notre capital un partenaire comme le FMEN est une réflexion que nous pourrions avoir pour conduire un programme d’investissements important. L’avantage ici est qu’il n’y a pas de volonté de devenir majoritaire. Chez Cita Production, nous sommes très attachés à notre indépendance, gage de réactivité et de flexibilité.

La future association me paraît également une bonne initiative, mais il faudrait l’animer à l’allemande. Que les grands donneurs d’ordres nous associent à leur stratégie de prospection à l’étranger. Il faut chasser en meute, montrer que l’on est une filière globale».

Une filière qui pèse lourd en France:

2500 entreprises.

Un effectif de 220 000 salariés.

46 milliards d’€ de chiffre d’affaires, dont 15 milliards de valeur ajoutée.

110  000 recrutements prévus d’ici à 2020.

(*) Et cela se passait déjà en Bourgogne, Chalon-sur-Saône, chez Areva.

(**) 165 membres, 12 000 salariés, 100 projets de R&D, 10 nouvelles formations ouvertes, 3000 embauches prévues dans les trois ans.

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