INSERTION PAR L'ÉCONOMIQUE. Depuis son ouverture en 2007, le centre de tri du Grand Dijon fonctionne en grande partie avec du personnel d'insertion.

De cette expérience avec le groupe d'insertion par l'économique Id'ées, Gérald Duchet, responsable de l'exploitant Val'Aura (groupe Sita), tire une règle d'or : «ne pas interférer directement dans la gestion au quotidien du personnel du sous-traitant ; c'est l'affaire de leurs encadrants».

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A l'abri d'un vaste entrepôt, un engin à pelle ramasse les déchets stockés dans des casiers et les achemine jusqu'aux convoyeurs de tri. C'est là que les 20 00 tonnes annuelles de la collecte sélective des ordures ménagères de l'agglomération dijonnaise et de quelques communes de Côte-d'Or sont recueillies.

Stockés en vrac, emballages, bouteilles en plastique, cartons et papiers font ensuite l'objet d'un tri affiné, d'abord sous l'œil vigilant des opérateurs, puis de machines bardées d'électronique. Aux postes, des salariés en insertion, tous employés du groupe dijonnais d'insertion par l'économique Id'ées.

Dans la première des deux cabines de tri, les employés réparent les erreurs de tri des ménages : chiffons, métaux, résidus trop salis. Dans la seconde, le tri s'affine entre plastiques, papiers, cartons et briques alimentaires.

Des outils de tri optique et magnétique sophistiqués, comme une machine qui extrait automatiquement l’aluminium, le finalisent en direction des différentes filières de recyclage.

«Les ménages du Grand Dijon trient plutôt sérieusement, avec un taux d'erreur de 13-14% bien en-dessous de la moyenne nationale qui est de 28%», expose Gérald Duchet, le responsable de l'agence Sita, à qui Le Grand Dijon, propriétaire des lieux, a confié un contrat de service. N'empêche qu'il faut une grande vigilance pour fournir aux recycleurs un tri de qualité.

Particularité de l'organisation du centre de tri de Dijon, les 24 employés chargés du tri sont en insertion. Il s'agit d'une volonté de la collectivité, formalisée dans le cahier des charges de l'appel d'offres aux exploitants.

«La règle d'or est de ne pas interférer directement dans la gestion du personnel au quotidien; c'est l'affaire des encadrants de notre sous-traitant, au nombre de quatre qui travaillent au quotidien dans les cabines de tri, aux côtés de leurs collègues», explique Gérald Duchet.

L'exploitant qui emploie 13 personnes s'occupe du développement, de la revente aux filières de recyclage, de l'entretien des machines.

Un coût quasi identique

Malgré quelques incidents d'absentéisme et de retards, le responsable du tri se dit très agréablement surpris par la motivation du personnel d'insertion. «Les métiers du tri sont difficiles et peu attractifs et le secteur souffre d'un important turn-over», ajoute t-il.

Les salariés en insertion ont un contrat de deux ans, le temps imparti par l'entreprise d'insertion pour les aider à se réinsérer dans le monde du travail. Régulièrement, Val'Aura accueille donc de nouveaux agents de tri. «Nous avons quasiment toujours quelqu'un à former ou à évaluer».

La rentabilité n'en souffre pas. Par comparaison avec d'autres centres du groupe Sita, le responsable du centre dijonnais dit ne pas percevoir de différence. «Nous travaillons à un coût quasi identique et la revente des matériaux à recycler est comme partout dépendante des coûts des matières premières», indique t-il.

De toute façon, «si Sita avait eu un grand doute sur la qualité et la rentabilité du service, nous n'aurions pas répondu à l'appel d'offres», conclut Gérald Duchet, fier de faire savoir qu'il a rempli sa mission au-delà des clauses du contrat.

Deux anciens salariés accueillis en insertion ont été embauchés définitivement comme agents de maintenance.

Pendant le mois de l'économie sociale et solidaire, retrouvez toutes les semaines, un reportage sur une activité d'insertion.

Relire : l'interview de Patrik Tuphé, le président de l'union régionale des entreprises d'insertion de Bourgogne

Photos : Sita et Traces Ecrites.

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