FABRICATION ADDITIVE/MEURTHE-ET-MOSELLE. Creative Industrie présente sa solution d’impression 3D au salon de la sous-traitance industrielle Midest qui se tient depuis hier et jusqu’au 9 décembre à Paris.
Stéphane Pariset, entrepreneur du bâtiment, mise sur la fusion par laser pour fabriquer des pièces plastiques renforcées en fibres de verre.
L’entreprise de Ville-en-Vermois (Meurthe-et-Moselle) cible les marchés de la petite série, de la présérie pour l’injection plastique, mais aussi de la déco sous sa marque Synual.

« J’aurais pu parquer une Ferrari dans mon garage, j’ai préféré investir dans l’impression 3D », lance un brin provocateur Stéphane Pariset, 52 ans. Cet entrepreneur du bâtiment a engagé 1 million d’€ pour lancer il y a deux ans Creative Industrie à Ville-en-Vermois (Meurthe-et-Moselle).
La moitié de la somme a été déboursée pour acquérir, avec le soutien de l’ex-région Lorraine et de fonds européens Feder, une Rolls de la fabrication additive.
Jusqu’au 9 décembre, il fait découvrir aux visiteurs du salon de la sous-traitance industrielle Midest à Paris les possibilités offertes par sa technologie. Celle-ci s’appuie sur la fusion par laser pour fabriquer, à partir de poudre, des pièces plastiques renforcées en fibres de verre.
A la tête d’une entreprise du bâtiment de 27 personnes qui porte son nom, Stéphane Pariset a le goût du challenge. Il y a quatre ans, il ajoute à ses compétences dans l’électricité générale, l’éclairage public, les réseaux secs et la VRD, avec la société Rent-Ligh spécialisée dans la location de parcs d’éclairage public à destination des communes.
Avec Creative Industrie, il s’est encore davantage éloigné de sa zone de confort. L’entrepreneur a découvert la fabrication additive en s’intéressant aux techniques de production de luminaires en petites séries.
Le dirigeant dit avoir été bluffé par les imprimantes de l’américain 3D Systems, l'un des deux grands fabricants mondiaux de machines utilisant la technologie de « frittage sélectif par laser » (SLS), une technologie également utilisée pour la fabrication de pièces métalliques.
Dans le détail, l’impression se fait par couches d’un dixième de millimètre à partir des informations transmises par un logiciel de CAO. La température générée par un laser permet la fusion d’une poudre de polymères renforcés de fibres de verre.
Si l’équipement a besoin d’1h30 pour produire un centimètre de produit, il peut fonctionner 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7. La dimension de la cuve (500 x 500 x 750 mm) autorise la production de plusieurs pièces en simultané.
Formes pour les moules de la cristallerie Daum

Une unité de dépoudrage permet d’extraire les pièces de leur gangue de poudre et de recycler la matière non-utilisée dans le procédé. Après sablage, une ultime étape de finition donne sa forme définitive aux pièces.
« Nous nous positionnons sur le marché de la petite série de 1 à 20 pièces et sur la présérie pour l’injection plastique », résume l’entrepreneur qui a notamment réalisé les formes utilisées pour la fabrication de moules pour la cristallerie Daum.
Pour réussir son pari, Stéphane Pariset a compris le parti qu’il pouvait tirer du jeu collectif à l’échelon local : « Avec Creative Industrie, j’ai appris à travailler en réseau ». Ainsi, afin d’offrir à ses prospects une large palette de solutions, la société est présente au Midest accompagnée de deux autres entreprises de Meurthe-et-Moselle : le bureau d’études Tec3i et l’entreprise d’usinage de précision MLT.
Cette stratégie avait auparavant conduit Creative Industrie à s’associer au Pôle lorrain de l’ameublement bois (Plab) pour monter "la chambre d’hôtel du futur", début novembre à l’occasion du salon Equip’Hotel à Paris. Celle-ci est composée d'un lit en suspension avec un burau connecté et des luminaires imprimés en 3D.
Car Creative industrie cherche également à se diversifier dans la réalisation d’objets de décoration sur mesure sous sa marque Synual.
Pour apporter tout le soin nécessaire aux finitions (peinture, plaquage, impression hydrographique), l’entreprise a recruté un ébéniste-peintre, en complément d’une responsable marketing/commercial et d’un designer. Elle vise un chiffre d’affaires de 500.000 € d’ici 2019.
Qui est Stéphane Pariset ?
Titulaire d’un CAP d’électricien, cet autodidacte s’est installé comme artisan à l’âge de 22 ans, avant de créer en 1988 l’entreprise Stéphane Pariset (chiffre d’affaires de 2,5 millions d’€) à Allain (Meurthe-et-Moselle). A côté des classiques travaux d’installation électrique, l’entrepreneur de 52 ans a rapidement ajouté plusieurs cordes à son arc.
Il s’est diversifié dans les installations d’éclairage public, les réseaux secs et la VRD. En 2012, il franchit une étape supplémentaire en créant Rent-Light, une société spécialisée dans la location de parcs d’éclairage public (chiffre d’affaires de 200.000€).
A l’époque, Stéphane Pariset avait dû conduire un patient travail pédagogique auprès des communes. Un effort de conviction qu’il doit aujourd’hui renouveler avec l’impression 3D auprès de ses clients industriels.
« Il s’agit de leur faire comprendre qu’il est possible aujourd’hui de fournir un produit sur-mesure à un prix et dans des délais acceptables », confie-t-il.