Créée en 1990, Action 70 (*), l’agence de développement économique du département de la Haute-Saône (Franche-Comté), présidée par Maurice Fassenet, a vingt ans. Un livre, publié en partenariat avec nos confrères de l’Est Républicain et baptisé de «l’audace dans la discrétion», retrace ces deux décennies.

Pour Traces Écrites News, Philippe Craimet, le directeur de cette société anonyme d’économie mixte (1 886 400 euros de capital), évoque ses domaines d’intervention, dresse un bilan et démontre que l’accompagnement des entreprises est avant tout affaire de spécialistes.

Comment se distingue Action 70 en matière de développement économique ?

Nous intervenons dans un département très industriel, avec 30% de l’emploi salarié privé, donc souvent affecté par les crises économiques. Nous sommes en conséquence à l’écoute constante des entreprises du territoire pour répondre à leurs besoins, voire les anticiper, tout en essayant de diversifier le plus possible notre tissu économique. Au-delà toutefois de cette mission de conseil et d’accompagnement, tant à la création, à la reprise ou à l’investissement, nous suppléons l’initiative privée dans le domaine immobilier.

Jouez-vous le double rôle de maître d’ouvrage et de porteur immobilier ?

Oui, car nous construisons des bâtiments industriels que nous louons ou vendons suivant le désir des chefs d’entreprise. À ce jour, pas moins de 32 000 m2 ont été ainsi aménagés pour 12,5 millions d’euros investis et près de 400 emplois créés ou repris. Une partie de ce parc concerne des hôtels d’entreprises que nous édifions en zone rurale pour accueillir des petites entreprises. Six ont déjà été réalisés et quatre autres naîtront l’an prochain.

Revendiquez-vous des réussites particulières ?

Je ne fais aucune distinction parmi les 4 500 personnes porteuses de projet que nous avons accueillies, les 675 dossiers passés en comité d’agrément ou encore les 468 entreprises bénéficiaires d’une aide. Je me félicite simplement que ce travail ait généré ou sauvé près de 1 300 emplois.

Comment a évolué votre mission en vingt ans ?

Elle s’est complexifiée par le nombre d’intervenants qui prétendent savoir comment faire. Chacun veut mettre son grain de sel alors qu’il faut privilégier l’interlocuteur unique qui rassure tout créateur, repreneur ou développeur d’entreprise. Reste pour l’avenir une incertitude qui pèse sur nos épaules. Avec la réforme des collectivités territoriales, qui verra les régions assumer toute la compétence économique, pourrons-nous encore intervenir efficacement pour notre département ? La régionalisation des chambres consulaires ne modifiera t-elle pas aussi la donne ?

(*) Action 70 emploie 15 personnes et s’appuie sur un budget d’1,8 million d’euros.

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